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Ariane Carletti : "Le club do, après 10 ans, il était temps que ça s’arrête !"

Ariane (Carletti) se souvient avec bonheur de cette décennie aux côtés de Dorothée, Jacky, Corbier et Pat. Mais un vent de jeunisme s’était fait trop fort…
 
Au bout du fil, sa voix nous rajeunit de 20 ans… Au moins. Deux décennies, c’est le temps qui s’est écoulé depuis l’arrêt - brutal - du Club Dorothée, le 29 août 1997. Toute une (jeune) génération de téléspectateurs se retrouve alors orpheline de ses grands copains, pour certains rencontrés déjà sur Antenne 2 (dans Récré A2), avant TF1 : Dorothée, Jacky, Corbier, Pat et… Ariane. L’ancienne animatrice de 59 ans, passée par la case production et comédienne depuis toujours, n’a pas changé d’un iota. Son rire est toujours aussi franc ("mais je n’ai pas qu’un rire crétin !" nous lance-t-elle) et communicatif, et ses anecdotes sur cette belle époque sont encore savoureuses. "La nostalgie est partout", nous dit Ariane Carletti. "On la voit dans toutes ces nouvelles comédies musicales, ces spectacles dont certains avec des stars de poussière. Cette nostalgie du Club Do est, elle, plutôt sympa. Et même plus importante que celle des années 80 en général. Parce qu’on a tenu 10 ans. Et 10 ans dans la vie d’un gamin, c’est énorme ! En fait, on a été hyper pérenne."
 
Vous disiez-vous, après 10 ans de Club Dorothée, que vous pouviez continuer pour 11, 12 ans d’antenne ?
 
"Non, parce que c’était compliqué. TF1 trouvait les garçons trop vieux (pour rappel, durant la dernière année du Club Do, seul l’ancien Jacky était régulièrement à l’antenne, NdlR) . Si notre tour devait arriver, ni Dorothée ni moi n’avions l’intention de passer sur le billard ! Mais, pour moi, il était temps que ça s’arrête. Même s’il y avait toujours du plaisir à faire ces émissions. Mais 10 ans, c’est un chiffre rond. Et j’aime les chiffres ronds !"
 
Quand vous avez dit au revoir aux téléspectateurs, comment vous sentiez-vous ?
 
"C’était des émotions en vrac. J’ai fait beaucoup de théâtre et j’avais l’habitude de quitter mes familles de théâtre après une tournée mais je n’aimais pas ça. J’ai toujours mal vécu les dernières au théâtre ! Au Club Dorothée , on était très proche, et on a dû dire au revoir au bout de 10 ans ! C’était totalement flou ce qui allait se passer après. Certains parlaient de reprendre l’émission ailleurs, on entendait parler de lifting…"
 
Vous, vous aviez, à ce moment-là, déjà amorcé une carrière de productrice au sein d’AB…
 
"Oui, je me destinais à devenir réalisatrice… Je me suis mise à produire des séries pour AB. Cette série avec les 2 be3 - qui s’appelait 2 be 3 : Pour être libre) venait de moi ! Je me suis dit voilà de jolis garçons… Certains peuvent peut-être faire de la télé. C’était très chouette !"
 
Pendant que vous étiez au Club Dorothée, tous les jours, vous qui êtes actrice ne montiez plus sur les planches…
 
"Ça me manquait beaucoup le théâtre ! Le plus dur d’entendre les gens dire : quelle bonne comédienne, quel dommage !"
 
Mais personne ne faisait appel à vous en tant que comédienne, en dehors du Club Do ?
 
"À un moment, on m’a proposé de reprendre une pièce. Mais j’étais enceinte. Put*** ! Vu les grossesses pachydermiques que je faisais, pas possible de monter sur scène. Et puis, j’étais hyper maquée avec AB Productions. Et probablement que je n’étais pas au courant de toutes les propositions, on n’avait pas de contact direct vraiment avec l’extérieur, on travaillait tellement !"
 
Vous regrettez cela ?
 
"Non ! Pourquoi avoir des regrets ? Je n’ai aucun regret dans ma vie. C’était une très belle période. J’ai construit toute ma vie au Club Dorothée (elle a notamment eu deux enfants avec Rémy, le bassiste des Musclés) . Une maquilleuse de l’époque est même devenue marraine de ma fille…"
 
À cette époque, y a-t-il des critiques qui vous ont vraiment blessée ?
 
"C’était le Club Dorothée et pas le Club des 5 ! (rires) C’est surtout Dorothée qui a été blessée. On a dit qu’on était un programme débilisant parce qu’on balançait des tartes à la crème… Mais c’était une émission pour enfants. On le fait aujourd’hui dans des émissions pour adultes ! On travaillait beaucoup… Mais ce n’était pas le goulag non plus !" (rires)
 
Avez-vous gardé contact avec des jeunes fans de l’époque ?
 
"Oui. Il y a notamment Nathalie, une Belge qui venait régulièrement sur l’émission parce qu’elle était fan d’Anthony Dupray. Et souvent, je la ramenais jusqu’à la gare pour qu’elle prenne son train. Je me suis occupée d’elle et au fur et à mesure on est devenues amies. Et finalement, j’ai été témoin à son mariage, en Belgique !"
 
Ariane a gardé contact avec la plupart de ses amis de la belle époque.
 
La seule personne, dans le club des cinq, dont Ariane n’ait plus de nouvelles aujourd’hui, c’est Pat. Patrick Simpson-Jones (4). L’ancien animateur britannique, devenu chef d’entreprise, serait reparti vivre aux États-Unis. Avec les autres, "on s’appelle pour nos anniversaires" se réjouit Ariane. "Moi, je suis très anniversaire. Mais on ne se voit jamais tous ensemble. La dernière fois, c’est après qu’on a été réuni sur le plateau de Cyril Hanouna. On était allé manger tous ensemble, et c’était plutôt sympatoche !" Dix ans d’amusement et de complicité, ça laisse forcément des traces. Ça ne s’oublie pas.
 
1. Dorothée : Il n’y a pas si longtemps, elle était invitée sur le plateau de Touche pas à mon poste. L’été dernier, 72 de ses chansons étaient rééditées. Si Dorothée est remontée sur scène - notamment en 2015 pour les 30 ans de Bercy -, un retour de l’icône sur les petits écrans semble hypothétique. "Tout dépend", dit-elle, assez évasive.
 
2. Jacky : l’animateur - outre du Club Do et du Jacky Show, aussi du plus sérieux Platine 45 - est toujours dans le coup, à 68 ans. "Je n’ai jamais disparu de la télé", dit-il. Il a toujours une émission sur la chaîne câble IDF1.
 
3. Corbier : lui, la nostalgie autour du Club Do, ça l’agace un peu. "Je deviens ce que les médias ont fait de moi, c’est-à-dire rien." Le chansonnier, à qui l’on doit le tube Le nez de Dorothée, continue d’écrire et de chanter. Mais plus discrètement, à 72 ans.
 
"J’avais suivi Plus belle la vie durant ses 4 premières années, j’avais entre 10 et 14 ans. C’était un tel rendez-vous que ma mère m’autorisait à prendre un plateau-repas et sortir de table pour m’installer devant l’épisode", nous raconte Eléonore Sarrazin, la Sabrina, pétillante et un peu cagole aussi - "elle était écrite à la base comme une Nabilla" - serveuse du Mistral. "Et me voilà maintenant derrière le bar, à la place de Mélanie que je regardais à l’époque !" sourit la jeune comédienne.
 
Quand nous l’avons rencontrée, il y a quelques mois au festival télé de La Rochelle, Eléonore Sarrazin avait, comme on dit, des étoiles dans les yeux et beaucoup de joie au cœur. La foule (monstrueuse) de fans qui s’étaient déplacés pour apercevoir leur famille fictive de Plus belle la vie ne lui faisait pas peur. Et pour cause, elle a de qui tenir… "Quand j’étais plus jeune, je ne comprenais pas que mes parents soient accaparés comme ça, je ne comprenais pas le concept que ma mère soit à tout le monde ! Maintenant, je commence un peu à le vivre. Et puis, je les aime très fort mes parents ! La chance que j’ai, c’est que je n’ai pas dû leur expliquer pourquoi je voulais faire ce métier. Ils me comprennent. Et me laissent faire mes erreurs."
 
Ses parents, ce sont Ariane et Rémy (le bassiste des Musclés, du Club Do). Difficile à cacher tant Eléonore partage les mêmes traits et intonations que sa maman. Autant dire que la plongée dans le bain de la notoriété a été immédiate pour Eléonore. Aujourd’hui, elle déplore certaines allusions quant à sa filiation. "On m’en parle souvent. Non pas que cela me dérange, mais beaucoup prétendent que je suis là grâce à eux. Certains disent même que ma mère envoie des chèques au producteur de la série toutes les semaines !"
 
C’est faux bien sûr. Même si maman Ariane ne peut pas cacher sa fierté. "Je suis fière d’elle, qu’elle soit actrice. Mais surtout une comédienne qui travaille !" D’ailleurs maman - qui l’a déjà mise en scène au théâtre - la regarde dans Plus belle la vie. Le regard critique mais bienveillant. "Ma fille, je pense qu’elle, elle va finir réalisatrice. C’est ce que j’aurais aimé faire. Mais elle, elle est super bonne là-dedans !"
 
La comédie, c’est quelque chose qui se transmet de mère en fille chez les Carletti-Sarrazin. "On nous confond très souvent au téléphone, Eléonore et moi. Même si on se ressemble, c’est vraiment le portrait craché de ma maman, Louise Carletti [qui était, elle aussi, comédienne, NdlR] !"
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