La polémique qui trouble le clan de François Fillon ne s'apaise pas et altère la perception que les Français ont du candidat de la droite et du centre. Ils sont ainsi une large majorité à ne pas croire ses justifications, selon une nouvelle enquête de l'institut Elabe pour BFMTV.
Une campagne à l’efficacité contestée jusque dans son propre camp, naissance d'une polémique après la révélation par Le Canard Enchaîné des revenus perçus par sa femme pendant plusieurs années sur fond de soupçon d'emploi fictif: le candidat de la droite et du centre traverse une passe difficile face à l’électorat. C’est l’un des enseignements à tirer du nouveau baromètre "L’opinion en direct" de l’institut Elabe pour BFMTV, publié ce mardi.
Principal enseignement de ce sondage: 76% des Français n’ont pas été convaincus par la défense et les arguments de François Fillon à propos des emplois de son épouse, comme assistante parlementaire ainsi qu'à La Revue des deux mondes. Dans le détail, 45% précisant même qu’ils ne l’ont "pas été du tout". Ce sondage a été réalisé avant que la presse n'apprenne, grâce à une nouvelle enquête du Canard enchaîné, que Penelope Fillon avait en fait touché 900.000 euros et non pas 500.000 euros comme annoncé dans un premier temps, et que deux des enfants du couple avaient perçu 84.000 euros bruts en tant qu'assistants parlementaires au Sénat.
Les arguments du candidat divisent jusqu'à ses soutiens: 50% des sympathisants de la droite et du centre se disent convaincus, et 49% ont l’opinion inverse. Seuls les sympathisants du parti Les Républicains sont 58% à croire à la défense du candidat à la présidentielle.
Si les sondés sont 54% à lui reconnaître sa capacité à "rassembler la droite", ils ne sont plus que 48% à lui prêter les "qualités nécessaires pour être président de la République" et 46% à penser qu’il a la volonté de "vraiment faire changer les choses".
Lorsqu’on leur demande si François Fillon "comprend les gens comme eux", 71% des personnes interrogées répondent par la négative. 69% pensent que l’ex-Premier ministre ne dit "pas la vérité aux Français" et 70% estiment que le qualificatif "honnête" s'applique mal à François Fillon.
Les sympathisants de la droite et du centre sont moins sévères: ils sont 83% à juger que sa personnalité est présidentielle. 79% sont persuadés de sa volonté de changement et ils sont encore 78% à l’imaginer capable de fédérer sa famille politique. En revanche, 59% des sympathisants pensent être compris par lui, et 57% sont convaincus de son honnêteté.
Selon ce sondage, l’honnêteté est la première vertu que les Français exigent de la part d'un présidentiable. Le trio de tête des qualités plébiscitées pour le patron de l’exécutif se décompose ainsi: l’honnêteté (65% des sondés l’ont mentionnée), puis vient l’écoute des Français pour 53% des personnes interrogées, et enfin la détermination est citée par 33% des interlocuteurs de l’institut Elabe.
Sondage réalisé les lundi 30 et mardi 31 janvier 2017, auprès d'un échantillon de 974 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.