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Zineb El Rhazoui et Laurent Léger ne se retrouvent plus dans Charlie hebdo

Zineb El Rhazoui et Laurent Léger, deux reporters de Charlie Hebdo, ne s’y retrouvent plus deux ans après les attentats. La première déplore « que Mahomet ne soit plus dessiné » et l’autre estime que l’hebdomadaire aurait dû s’arrêter « après le numéro des survivants ».
 
« Charlie est mort le 7 janvier » 2015, a déclaré à l’AFP, Zineb El Rhazoui. La journaliste, qui a travaillé trois ans à Charlie Hebdo, regrette « la force éditoriale de Charb », alors que l’on commémore le deuxième anniversaire de l’attaque qui a fait 12 morts il y a deux ans.
 
La journaliste de 35 ans, qui formalise son départ de la rédaction, explique avoir « l’impression » que Charlie Hebdo suit désormais « une ligne éditoriale exigée par les islamistes avant les attentats, c’est-à-dire que Mahomet n’est plus dessiné ».
 
Elle « déplore le départ de la plupart des anciens » de Charlie après le 7 janvier et s’interroge « sur la faculté » de l’hebdomadaire « de continuer à porter le flambeau de l’irrévérence et de la liberté absolue ». « Cette liberté coûte que coûte qui était en fait ce journal que j’ai aimé, où j’ai travaillé dans la dèche, dans l’adversité », souligne-t-elle.
 
Riss, directeur de la publication de Charlie Hebdo, déclarait mardi : « Si demain on met en couverture une caricature de Mahomet, qui va nous défendre ? Personne, à part un ou deux intellectuels. On nous dira : « Vous êtes fous, vous l’avez bien cherché. » »
 
Zineb El Rhazoui affirme comprendre que Charlie Hebdo se sente trop « seul à monter au front ». Mais « il ne faut pas que nos collègues soient morts pour rien. Si cela ne tenait qu’à moi, je continuerais ».
 
Laurent Léger, rescapé de l’attaque en se cachant sous une table, est en arrêt maladie longue durée. Il juge lui, qu'« avec le recul, Charlie aurait dû s’arrêter après le numéro des survivants ». « Le prix à payer est trop lourd pour des journalistes et des humains normalement constitués », dit-il à l’AFP.
 
Zineb El Rhazoui, Française d’origine marocaine, qui ne se déplace plus sans protection policière, n’a « pas écrit une ligne dans Charlie depuis une année ». Mais elle a publié en octobre un essai : Détruire le fascisme islamique (Ed. Ring). Elle est « toujours Charlie, évidemment », insiste-t-elle. « Le Charlie qui a porté cet esprit, qui a mis le doigt sur quelque chose qu’il a été le seul à détecter des années auparavant. »
 
La rédaction a été décimée « pour cette raison précisément », ajoute-t-elle. « Cela démontre qu’ils avaient fait quelque chose de très important. »
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