Qui n’a pas un jour perdu ses papiers ou son portefeuille ? Comme beaucoup, Aurélie Talibart a connu cette fâcheuse mésaventure. C’était en 1996 et elle l’avait depuis bien longtemps oublié…
« Bonjour, vous êtes bien Aurélie Talibart ? Je crois que ceci vous appartient. » Cette habitante de Trégueux dans les Côtes-d’Armor n’est pas près d’oublier cette visite inattendue, survenue à son domicile le samedi 4 mars. « Un homme a frappé à ma porte. Il s’est présenté et m’a donné un portefeuille », relate Aurélie Talibart.
Interloquée, elle reste d’abord sans voix devant cet inconnu. « Je lui faisais face, les yeux écarquillés. Je n’ai pas reconnu le portefeuille, je l’ai même trouvé plutôt moche », se souvient-elle en souriant. Mais en l’ouvrant, les souvenirs affluent, le passé remonte à la surface. Et elle revient en 1996, l’année de ses 18 ans !
La carte d’identité et le permis de conduire ne laissent aucun doute. « J’étais stupéfaite. » Parmi les dizaines de photos qu’elle retrouve, elle reconnaît des parents, des amis, toujours proches ou parfois perdus de vue… Un billet de cinquante francs avec Saint-Exupéry compte aussi parmi les objets récupérés. Le brouillard se dissipe peu à peu. Aurélie se remémore une journée depuis longtemps oubliée, il y a de cela 21 ans.
« J’étais en voiture et j’ai embarqué une auto-stoppeuse que j’ai déposée sur le parking du centre Leclerc, à Plérin » Quelque temps après l’avoir quittée, Aurélie, fouillant dans son sac à main, ne retrouve plus trace de son portefeuille, vraisemblablement dérobé. Après quelques jours, elle ne se fait plus d’illusions, elle ne retrouvera pas son bien. L’histoire aurait pu en rester là…
Qu’est-il advenu de ce portefeuille, impeccablement préservé, durant toutes ses années ? Renald Leclerc, le bon samaritain qui a frappé à la porte d’Aurélie, a quelques réponses. Propriétaire depuis 2005 de la Brasserie Les Îles, installée au sein du centre commercial Leclerc à Plérin, il a entamé une rénovation de son restaurant en 2014.
« Au cours des travaux, j’ai retrouvé le portefeuille dans un placard qui n’était pas utilisé. Posé sur une étagère. » Comment est-il arrivé là ? Prise de remords, la passagère indélicate s’en est-elle débarrassée ? Un passant l’a-t-il déposé ? Mystère. « Un de mes prédécesseurs a peut-être la réponse », avance Renald.
Quelques mois passent avant qu’il n’entame des recherches sur internet pour contacter la propriétaire. « Il fallait que je retrouve cette personne. » Et s’il fallait un dernier clin d’œil du destin dans cette histoire, David, le compagnon d’Aurélie, travaille dans la galerie commerciale à quelques mètres de la Brasserie des Îles. Le temps d’un café, il y a ses habitudes. Le scénario semble presque parfait. Tout était écrit pour que cette disparition vieille de 21 ans connaisse un bel épilogue.