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L'ex-suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale Marc Joulaud mis en examen pour détournement de fonds publics

16h55: L'ex-suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale Marc Joulaud mis en examen pour détournement de fonds publics

15h34: L'ex-suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale Marc Joulaud est entendu depuis vendredi matin par les juges financiers, avec une possible mise en examen à la clé, dans l'enquête sur de possibles emplois fictifs de Penelope Fillon dont il a aussi été l'employeur

Actuel maire de Sablé-sur-Sarthe et député européen, Marc Joulaud avait annoncé lui-même sa "convocation en vue d'une mise en examen", en faisant savoir qu'il répondrait "à toutes les questions des juges". Il peut cependant ressortir sous le statut plus favorable de témoin assisté.
 
François Fillon a lui déjà été mis en examen, le 14 mars, pour détournement de fonds publics et complicité d'abus de biens sociaux, une première pour un candidat majeur à l’Élysée. Selon une source proche du dossier, Penelope Fillon est convoquée à son tour mardi en vue d'une éventuelle mise en examen, à moins que la date ne soit modifiée comme cela avait été le cas pour son époux.
 
En juillet 2002, Marc Joulaud, 49 ans, avait remplacé François Fillon, alors appelé au gouvernement, à son siège de député de la Sarthe. De 2002 à 2007, il a lui aussi employé Penelope Fillon comme assistante parlementaire.
 
Au total, de 1986 à 2013, avec des interruptions, Penelope Fillon a perçu 680.380 euros net, soit environ 3.600 euros mensuels net, comme assistante auprès de son époux ou de son suppléant. Les enquêteurs soupçonnent des emplois fictifs, tout comme pour deux des enfants Fillon, employés de 2005 à 2007 comme assistants parlementaires de leur père, alors sénateur.
 
François Fillon a défendu vigoureusement la réalité du travail effectué par sa femme, dans son ombre. Gestion du courrier, de l'agenda et préparation des discours: "Mon épouse a pris en charge ces tâches simples mais essentielles", a notamment justifié le candidat de la droite, dont la campagne électorale est empoisonnée par cette affaire.
 
Il a décrit une relation de travail très personnelle avec son épouse, mais qu'en est-il de la collaboration de Marc Joulaud avec Penelope Fillon? Comme le suppléant "était moins connu, mon travail à ses côtés lui donnait une légitimité. François voulait garder le lien avec la circonscription", a expliqué l'épouse du candidat au Journal du dimanche.
 
Durant son mandat comme député de la Sarthe, Marc Joulaud a fortement augmenté la rémunération de Penelope Fillon, qui a dépassé les 6.000 euros mensuels, soit près du double qu'au cours des quatre années précédentes, selon les chiffres communiqués par le candidat Les Républicains.
 
À l'époque, l'enveloppe d'assistants parlementaires de Marc Joulaud est partagée entre Penelope Fillon et deux personnes, Igor Mitrofanoff et Jeanne Robinson-Behre. Cette dernière, également assistante pour un sénateur, a affirmé que Marc Joulaud lui versait un salaire bien inférieur, soit 607 euros.
 
"Je n'ai pas travaillé avec elle (Penelope Fillon, NDLR), mais ça ne veut pas dire qu'elle ne travaillait pas. Je l'ai côtoyée (à) des réceptions, quand j'emmenais des groupes à Paris. Je la voyais, mais, en même temps, vu mes fonctions, je n'avais pas à travailler avec elle non plus", a expliqué Jeanne Robinson-Behre dans les médias.
 
Depuis les premières révélations du Canard enchaîné, fin janvier, suivies de l'enquête préliminaire du parquet national financier et de l'ouverture d'une information judiciaire, l'affaire a écorné l'image du candidat, qui avait jusque-là mis l'accent sur la probité.
 
L'enquête conduite par trois juges d'instruction porte aussi sur l'emploi rémunéré de Penelope Fillon de mai 2012 à décembre 2013 à La Revue des deux mondes, propriété du PDG du groupe Fimalac, Marc Ladreit de Lacharrière, proche de François Fillon. Elle avait alors cumulé cet emploi, pour 3.500 euros mensuels net, avec celui d'assistante parlementaire.
 
Les investigations ont aussi été élargies le 16 mars à des soupçons de trafic d'influence, d'escroquerie aggravée, de faux et d'usage de faux, dans la foulée de révélations sur les costumes de luxe offerts au candidat ou d'une prétendue minimisation des heures effectuées par Penelope Fillon à l'Assemblée pour ne pas violer le règlement sur le cumul d'emplois.
 
Source JMM
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