Le groupe anarchiste Conspiration des cellules de feu "serait vraisemblablement à l'origine" de l'envoi du colis piégé ayant explosé ce jeudi 16 mars au siège du FMI à Paris, faisant un blessé, a indiqué à l'AFP une source policière grecque.
Cette source a en effet souligné que le ministre adjoint grec de la Protection civile Nikos Toskas a été avisé par les autorités françaises que le colis envoyé au FMI avait été expédié d'Athènes, comme celui envoyé au bureau du ministre allemand Wolfgang Schäuble ministère allemand des Finances. Des résidus de timbres grecs ont par ailleurs été retrouvés par la police après l'explosion du colis, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
Or le premier envoi contenant "un mélange explosif", selon les autorités allemandes, a été revendiqué jeudi matin par la Conspiration des cellules de feu, apparu en 2008 et dont plus d'une dizaine de membres purgent de lourdes peines depuis leur arrestation en 2011. Le groupe a fait sa réapparition en 2014 en provoquant de petits attentats à l'engin explosif sans faire des victimes.
L'explosion du colis piégé au siège du FMI a "légèrement blessé" aux mains et au visage la secrétaire qui se trouvait dans le bureau, selon la préfecture de police de Paris.
Le président français François Hollande a qualifié d'"attentat" cet acte et annoncé le prolongement de l'état d'urgence du pays "jusqu'au 15 juillet". Pour sa part Christine Lagarde, la patronne du FMI, a condamné un "acte de violence lâche".
Nikos Toskas a expliqué à la télévision privée Antena avoir été informé par la police française que le colis envoyé au FMI "contenait une petite quantité de poudre".
Quelques heures auparavant le préfet de police de Paris Michel Cadot avait indiqué que l'explosion avait été provoquée par un engin pyrotechnique "relativement artisanal" qui a provoqué des "dégâts assez limités dans le bureau".
Nikos Toskas a indiqué que le paquet "portait une fausse adresse d'expéditeur, celle de Nikos Kikilias", député et porte-parole du parti de droite d'opposition grecque Nouvelle-Démocratie, dont l'implication a été exclue.
Mercredi, le colis envoyé au ministère allemand portait également une fausse adresse d'expéditeur, celle d'un député de l'opposition de droite, Adonis Georgiadis, dont l'implication avait aussi été exclue.
La police grecque s'est dite en "étroite collaboration" avec les autorités françaises et allemandes sur cette affaire.
Dans son texte de revendication publié sur un site anarchiste, le groupe affirme avoir envoyé le colis piégé "au ministre des Finances allemand" dans le cadre d'un plan "Nemesis" (justice en grec) visant "le système de pouvoir".
L'Allemagne et plus particulièrement le ministre des FInances ainsi que le FMI sont souvent tenus responsables par l'opinion publique grecque comme les principaux responsables de l'imposition des mesure de rigueur au pays depuis l'éclosion de la crise en 2010.
Le gouvernement peine actuellement à finaliser un accord sur les réformes réclamées par ses créanciers, UE et FMI, une condition indispensable pour la poursuite du versements des prêts internationaux au pays endetté.
La Conspiration des cellules de feu avait mis en état d'alerte l'Europe en 2010, avec une série d'envois de colis piégés, notamment à la chancellerie allemande, et des dirigeants alors européens, Silvio Berlusconi, Angela Merkel et Jose Manuel Barroso, le président alors de la Commission européenne.