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Chantal Goya : «J’aurais voulu être reporter de guerre»

Chantal Goya : «J’aurais voulu être reporter de guerre»

Bientôt de retour à Bruxelles, où elle vient depuis quatre décennies, l’idole des enfants se raconte. Et se souvient qu’à vingt ans, elle voulait couvrir des guerres.

Elle arrive sur la pointe des pieds, comme une souris. Vous tend la main, qu’elle a menue. S’installe à vos côtés dans un salon cossu de l’hôtel Manos, à Ixelles.

Chantal Goya ressemble aujourd’hui à la bonne fée grisonnante de Cendrillon – celle qui rend possible le rêve des demoiselles méprisées. L’état civil nous garantit qu’elle a bientôt 75 ans. Le temps d’un entretien, où rapidement elle s’emballe, pourtant, elle n’a plus d’âge. Sinon celui d’une enfant. D’une éternelle enfant, toujours gourmande, toujours émerveillée.

Depuis plus de quatre décennies, Chantal Goya a accompagné en chansons les premières années des enfants. Elle est, en cela, devenue une institution, suscitant encore aujourd’hui d’irrépressibles élans de tendresse chez les moins de 50 ans. Et ce n’est pas fini. La voici de retour, le 23 avril, au Cirque Royal, où l’attendent trois générations de spectateurs : enfants, parents et même jeunes grands-parents.

Pour beaucoup, vous êtes devenue un personnage imaginaire, tant on vous associe à la fantaisie de nos enfances. On connaît moins Chantal de Guerre, votre vrai nom.

C’est vrai, pour les petits enfants je suis un personnage imaginaire. Pour eux, je vis dans la forêt avec le chat botté. Quand ils me voient sur scène à travers la lumière, ça fait encore plus magique. Par contre, dans la rue, ils ne font pas attention à moi. Ce sont les parents qui me reconnaissent. Aujourd’hui, ils me foncent dessus pour me faire une photo, m’embrasser, me dire des choses gentilles. On me reconnaît souvent aussi à ma voix.

Ça n’a jamais été un problème ? Vous ne vous êtes jamais sentie prisonnière de votre personnage ?

Ah non, c’est merveilleux. C’est le plus beau cadeau que je puisse avoir, aujourd’hui. Être toujours là au bout de quarante ans, avec les mêmes chansons, les mêmes histoires et toucher autant le public, vous vous rendez compte ? Parfois je demande « où sont les petits d’hier », et c’est une marée humaine qui hurle. Ils m’ont tous connu petits. Alors un problème ? Non, car j’ai toujours su faire la différence. Une fois que ma robe de scène repart dans la valise et le placard, l’autre apparaît. J’ai toujours su faire la part des choses, et c’est peut-être ça qui me sauve. Parfois je suis très fatiguée. J’arrive au spectacle. Je me demande comment je vais faire. Et d’un coup, la magie arrive. Je me prépare, je me maquille, me coiffe, m’habille, toujours toute seule. Et ça y est, je vais bien. Je suis plus dans mon élément sur scène que dans la vie, finalement.

Tout a commencé pour vous alors que vous aviez 33 ans. A 20, 25 ans, à quoi vous destiniez-vous ?

Je ne voulais pas faire tout ça. Moi dans ma tête, je voulais être journaliste. Grand reporter. Couvrir des guerres. Apprendre aux gens tout ce qui se passe dans le monde. Je n’ai peur de rien, moi. Quand je suis né au Vietnam, on a voulu tuer mon père. J’avais trois ans et je leur disais « vous n’allez pas couper la tête de Papa, pas question ! » Dans ma tête, les gens ne doivent pas être méchants. Face aux gens violents, je me dis : c’est pas possible ! Ils ont eux-mêmes été des enfants.

Vous auriez 25 ans aujourd’hui. Vous vous voyez partir couvrir les guerres ? Le monde est devenu plus violent, non ?

Très violent. Plus violent, oui, à cause de l’effet dramatique d’Internet, qui renseigne des tas de jeunes paumés. Vous vous rendez compte de tous ces jeunes qui partent en Syrie ? Tout ça me touche beaucoup. On ne sait pas de quoi sera fait demain. Pour nos enfants. Pour nous. Moi, je ne me protège pas. Je me promène dans la rue toute seule, je n’ai pas de garde du corps. J’habite dans un quartier un peu compliqué, à Pigalle, mais je m’y sens bien. La nuit quand je rentre tard, je suis au beau milieu des soirées. Ils me reconnaissent tous. Ils chantent tous le Lapin et ils me raccompagnent chez moi.

Dans la période anxiogène que nous traversons, vos chansons proposent un sacré décalage, non ?

Tout le monde me dit que les deux heures passées avec moi, ce sont deux heures de rêve et de magie. Jean-Jacques m’a écrit une chanson, plus adulte qu’enfant, qui s’appelle Aimons-nous. Et qui fait référence à ça. Je pense à nos enfants et petits-enfants. Ça va être difficile, la vie. Alors il faut soigner la base, or la base ça se passe entre zéro et quatre ans. Tout part de l’école et de l’éducation. Si possible loin d’Internet.

La classe politique, dans votre pays, n’a jamais été autant décriée. Vous comprenez ?

Tout est vu à la loupe à travers Internet, aujourd’hui. Les affaires de corruption, ça a dû exister, avant. Mais il n’y avait pas Internet, qui amplifie tout. Internet, c’est formidable pour la communication, dit-on, mais moi je ne pourrais pas communiquer avec des gens que je ne connais pas. Et mon mari, c’est pire. Il a un vieux Nokia, il parle dedans comme s’il était en 1940 et il regrette de ne pas vivre à l’époque de Victor Hugo. Il se sent perdu dans notre époque. Toute la journée, depuis le réveil, j’entends ça. C’est la grande déprime. La culture fout le camp, c’était beaucoup mieux avant.

Comment cohabitent à la maison votre optimisme et le pessimisme de votre mari ?

C’est compliqué. Sa première phrase du matin, c’est « qu’est-ce qu’on va devenir ! » Il me dit, au milieu des nouvelles sur les attentats : « c’est épouvantable. Moi, je ne veux pas que tu sortes… » Je lui réponds : « mais Jean-Jacques, il faut continuer à vivre. On ne va pas se cacher. Moi, je vais continuer à aller aux galeries Lafayette, au Printemps, avec ma voiture, sans voiture, à pied. » Comme mon mari est très médium, il ressent des choses terribles. Et il dit qu’on va vers un monde effrayant. Il n’est pas fait pour cette année, ni pour aujourd’hui. Il est drôle, il me fait rire…

En 1975, votre destin bascule sur un malentendu. On vous appelle en catastrophe pour remplacer Brigitte Bardot, qui devait chanter dans une émission des Carpentier. À quoi ça tient !

Ça ne tient à rien ! Mais vous savez, si je n’avais pas rencontré Jean-Jacques Debout, vous n’auriez jamais connu Marie-Rose. A l’époque, j’habitais Londres. Et sans ça, je serais sans doute resté en Angleterre. C’est Jean-Jacques qui m’a fait rencontrer Marlene Dietrich, Yves Saint-Laurent, Mouloudji, Charles Aznavour. Ou Charles Trenet, des heures entières, qui disait « tu as mis du miel dans le cœur des enfants ». Je me souviens aussi de Samy Davis, qui est venu dîner chez moi et qui m’a demandé, au milieu des enfants, « what’re you doing ? » Je lui ai dit je chantais pour les enfants. Et je lui ai chanté Pandi Panda. Jean-Jacques me disait « tu vas quand même pas lui chanter Pandi Panda ? » Je lui dis : « ben, j’sais pas, c’est quelqu’un comme tout le monde, hein ! » Un peu plus tard, on se rend au grand concert de Sammy Davis au théâtre des Champs-Élysées. Il chante New York New York avec le grand orchestre américain… qu’il a fait tout à coup stopper, en annonçant : « and now, ladies and gentlemen, I’m going to sing a song for Chantal Goya : Pandi Panda. » Et il l’a chanté ! Les gens étaient ahuris.

Votre amie Barbara vous disait : « toi, tu es décalée, et ce sera dur pour toi. »

Elle savait tout. Elle était tellement médium qu’elle savait qu’il y aurait beaucoup de jalousie et de médisance qui allaient s’installer contre moi. La chance que j’ai c’est que je m’en fous. Et c’est que j’ai été élevé petite par une Chinoise qu’elle a dû me donner un recul énorme sur les choses. Une sorte de philosophie, qui m’accompagne. Et qui fait que je ne sais pas très bien ce que c’est que d’être vexée. Je suis très positive. Mais Barbara avait tout vu ! Elle m’avait dit « tu verras, dans vingt ans, tu les retrouveras tous, tu deviendras une institution et là, on ne pourra plus t’enlever un cheveu de la tête ». Elle avait raison.

Un jour, durant votre spectacle, il y a dans la salle Barbara et Louis De Funès...

Oui. Les gosses hurlaient à Louis De Funès : « fais-nous des grimaces ! » Et lui répondait : « Elles sont dans le placard ! » Il y avait autant de spectacle dans la salle que sur la scène. De Funès m’avait dit que je devais constamment avoir sur moi un petit carnet, que je note tout ce que je vois dans la rue, parce que dans la rue il y a tout le théâtre. J’ai toujours retenu ça : tout se passe dans la rue. Alors il me disait : « tu te mets dans un café, tu regardes le bonhomme qui passe, celui qui engueule sa femme, celui qui sourit... Tu vas tout comprendre ! » Je suis 100 % d’accord avec lui. Au café, on est au théâtre.

A 25 ans, vous vous voyiez reporter... et vous avez commencé comme comédienne et chanteuse !

Mais oui. D’abord avec Jean-Luc Godard.

Et Hitchcock !

Oui, il m’avait envoyé un message, via mon agent. Je devais partir à Los Angeles, mais j’étais enceinte, alors je lui ai dit que ce n’était pas possible. Une actrice aurait tout lâché. Mais moi, je ne suis pas comme ça. Moi, j’ai besoin de faire ce que j’aime faire. Si ça ne correspond pas à mon intérieur, ça ne marchera pas... que je sois connue ou pas. Et puis, même si j’avais été libre, il aurait fallu que je voie le scénario, que je ne sois pas à poil et que je n’embrasse pas les comédiens. Ça limitait, hein.

Godard aura essayé, lui, de vous faire tourner nue, dans « Masculin féminin »...

... et il n’y est pas arrivé. Il m’avait dit : « tu te mets à poil dans la salle de bains et je te filme ». Je me suis cachée sous le bidet et j’ai dit à Marlène Jobert : « t’as qu’à passer deux fois, une fois les cheveux levés, une fois les cheveux baissés, comme moi ». Mais comme Godard n’est pas fou, il a compris. Il m’a trouvé sous les toilettes et il m’a dit : « mais qu’est-ce que tu fais là ? Je t’avais demandé... » Je lui ai dit : « Mais je ne le ferai pas, je vous l’ai dit. » Il m’a dit : « eh bien, tu ne seras jamais une vedette ». Je m’en fous, que je lui ai répondu, j’ai déjà une Vedette à la maison, c’est ma machine à laver. Vous vous rendez compte du culot que j’avais, déjà, à vingt ans ?

Qu’est-ce que vous en pensiez, de ces cinéastes qui rêvaient de déshabiller leurs comédiennes ?

J’aimais beaucoup Godard. C’était quelqu’un de très intelligent, avec un grand talent. J’avais vu et aimé A bout de souffle. Et un jour il m’a vu chanter à la télé une chanson de Jean-Jacques. Et c’est arrivé comme ça. Mais dans ma tête, tout était très clair. Quand j’étais une petite fille dans le métro, à l’époque il y avait des personnes qui s’approchaient facilement des jeunes filles. Et quand ça arrivait, je leur cassais leur truc et je leur lançais « je vous préviens j’ai une aiguille, je vous pique les fesses, ça va aller mal ».

Vos parents voyaient d’un mauvais œil vos débuts dans le monde artistique...

Ils étaient très inquiets, oui. Ils ne voulaient pas que je cotoie ce milieu. Pour eux, ce n’était pas des métiers. Or j’ai vécu dans une famille qui était très stricte, sur le plan de l’éducation. Déjà, je vouvoyais mes parents. Le film de Godard, ils n’ont jamais voulu le voir. Ça ne les intéressait pas. Ils détestaient ce milieu. Mais ils aimaient bien Jean-Jacques, parce qu’un jour il était venu me chercher avec Marlene Dietrich. Et là, ils n’en revenaient pas. On était tous à la fenêtre, avec les cinq enfants, dans notre vingtième arrondissement, et elle était là, avec ses gants blancs rosés, qui allait avec nous au concert de Johnny Hallyday à l’Olympia. J’ai dit un jour à mes parents : je vis avec Jean-Jacques, je ne le quitterai plus jamais, j’en aurai qu’un dans me vie, c’est lui. Et vous avez vu ? Ca fait 50 ans. Je ne me vois pas changer de bonhomme. Déjà avec un, c’est compliqué, alors... Je ne suis pas une séductrice, moi. Je suis une amie, une copine. Quand je rencontre des gens qui m’ont connu quand j’avais 17 ans, ils me disent « t’étais tellement jolie qu’on était tous fous amoureux de toi, mais tu ne voulais rien savoir. Dès qu’il y avait un slow, tu fichais le camp dans les toilettes et tu ne revenais que quand le slow était fini, pour danser le rock. Tu n’étais pas une aguicheuse. » Les gens disaient à Jean-Jacques : on aurait cru que c’était une religieuse. On ne peut pas me toucher, ça m’énerve.

Vous en pensiez quoi, quand on vous prenait pour une religieuse ?

Très contente ! Ca m’arrangeait ! Comme ça, j’avais la paix. Je n’ai pas des envies sexuelles, comme des bonnes femmes ont des problèmes dans la tête. Moi je ne suis pas comme ça. Je suis plus un bon copain de régiment. Avec la tête que j’ai, on ne le croit pas. Mais c’est ça ! Je n’ai pas beaucoup d’amies. Pourquoi ? Parce que je te les secouerais tellement qu’elles partiraient en courant.

Vous avez joué à la religieuse... et on vous a pris en 1985, dans l’émission de Sabatier, pour une candide !

Alors que je suis une battante. Complètement cash. On m’aime ? Tant mieux. On ne m’aime pas ? C’est pas grave. Mais si on me dit un truc de travers, je vais tout de suite vous dire « c’est pas possible ». Je suis trop franche. Je n’aime ni l’injustice ni le mensonge. Je ressens tout ce qui est bidon. Tout de suite. Guy Bedos, qui est un ami de Jean-Jacques, ne comprenait pas comment je pouvais passer de Godard à Bécassine. À l’époque, ça faisait très bien de déglinguer Chantal Goya. Maintenant, il me dit « toi, tu es génial, on ne peut pas t’attaquer ».

Le ton a changé au milieu des années 80, avec des gens comme Coluche, Desproges ou Gainsbourg. Vous avez le sentiment qu’on vous a pour cette raison un peu passé de mode ?

La réponse, c’est le succès. Quand vous faites un succès énorme et que ça échappe à des personnes, ils ne comprennent pas, et alors ils te taclent, t’envoient des vannes. Et comme ça ne me touchait pas, et comme mon public était toujours là, ça les rendait fous.

A partir des années 70, vous êtes devenue l’idole des enfants. Comment vos propres enfants l’ont-ils vécu ?

Comme ils avaient dix et huit ans, ils étaient contents que Papa et Maman ne soient pas là. Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient. Et moi, je ne suis pas une Maman poule. C’est vrai que tout le monde disait : « Quelle chance que ta Maman soit Chantal Goya ! » Nous on habitait à la campagne, à cette époque. C’étaient donc des enfants du village. Et c’est comme ça, à la campagne, qu’est née la chanson « Le lapin ». Les gosses en avaient marre que les chasseurs tuent les lapins. Alors on a fait une chanson où on a retourné la situation. Les chasseurs n’étaient pas contents. Jean-Jacques les a mis devant le fait accompli. Les enfants du village protégeaient beaucoup la nature.

Est-on obligé, quand on fait carrière auprès des enfants, de les aimer ?

Les enfants ressentent les gens qui les aiment. Quand vous n’êtes pas faite pour les enfants, les enfants ne sont pas bêtes, ils s’écartent de vous naturellement. Moi, j’ai grandi en étant l’aînée de cinq enfants. À la maison, jusqu’à mes seize ans, je ne m’occupais que de mes frères et sœurs. J’aime les enfants, oui, parce que je suis comme eux. Je suis très proche d’eux.

Vous souvenez-vous de votre première date en Belgique ?

Ça devait être sous chapiteau, vers 1979, avec « La forêt magique ». Après, on est arrivé à Forest-National, que j’ai fait 47 fois. Je suis passée un peu partout en Wallonie. J’ai fait aussi la Flandre. Une année, j’ai chanté à Anvers « Le chat botté ». « Meneer de kat ». Je ne comprenais rien, j’avais des prompteurs devant moi, je ne faisais que lire. En Belgique, c’est un public qui m’aime beaucoup. J’ai des attaches ici, puisque ma grand-mère était de Namur.

Vos spectacles disparaîtront-ils avec vous ?

Mes enfants ont potentiellement une mine d’or, avec l’exploitation dans le monde des sept spectacles que m’a créés Jean-Jacques. Hélas, ils ne sont pas là-dedans. Alain Boublil, qui a créé Les Misérables à New York, pense que tout ce que j’ai créé, avec les spectacles, devrait être franchisé dans le monde entier. Il est sûr que ça marcherait. Mais j’ai peur que le temps me manque. Il faut des producteurs locaux, des traducteurs… J’ai aussi l’idée d’un parc, à la Disney. Mais ça ne se fait pas comme ça. Il faut trouver quelqu’un qui me fasse la maquette, avec au milieu le château du chat botté, le petit train autour… Et après, amener la maquette à des régions de France qui sont intéressées. Chaque spectacle était nouveau, avec des tas de décors et de costumes, et moi j’ai tout gardé. J’ai dans des hangars toute ma vie d’artiste, avec plus de 300 costumes, plus de 300 personnages. La Chine, en octobre prochain, ce sera la première fois de ma vie. Une Chinoise est venue voir mon spectacle. Elle a trouvé ça beau. Et me voilà avec 14 dates de prévu, là-bas.

Vous chantez pour les enfants depuis plus de 40 ans. A quand la retraite ?

Je ne vais pas m’arrêter. Ça va les déprimer. Le jour où il n’y aura plus personne dans la salle, j’attraperai le chat botté par le bras et je lui dirai : « Ben viens, on va s’en aller, on va partir sur une autre planète. »

Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de vous ?

Peut-être ma façon d’être venue sur cette terre. J’ai l’impression que c’est guidé par là-haut, tout ce que je fais. Un jour, j’étais au Liban. Là-bas, il y a beaucoup d’orphelinats, avec des enfants qui ont été recueillis par des religieuses. Je rencontre là-bas une petite fille dont la peau avait été brûlée partout par les cigarettes de son père. Et au moment où j’arrive, la petite, qui ne me connaît pas, me fonce dessus, m’attrape et me serre très fort. Et la religieuse m’a dit : « Tu vois, ça, ça vient de là-haut. C’est un signe qu’il y a quelque chose en toi de très fort qui attire les enfants. » L’essentiel, comme disait le petit prince, est invisible pour les yeux. Si je suis passée sur cette Terre pour donner ne fût-ce qu’un peu de rêve, du bonheur, du sourire, ben voilà…

Le Soir

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