Maire du Havre et membre des Républicains son nom fait parti de la "short-list" du président élu.
Il faudra attendre lundi 15 mai 2017. Les proches d’Emmanuel Macron ne cessent de le répéter, l'heure d'annoncer le nom du futur premier ministre n'est pas venue. L'heure est à la réflexion et à la composition discrète de l'équipe gouvernementale. Pour les annonces, le calendrier officiel et les institutions seront scrupuleusement respectés. François Hollande demeure le président en exercice et il serait inconvenant de faire des annonces avant la passation de pouvoir qui interviendra le dimanche 14 mai 2017.
Restent les bruits de couloirs, les indiscrétions et les noms qui se répètent avec insistance. L'enjeu pour ce prochain gouvernement est de taille : représenter la modernité et le renouveau, dépasser les frontières partisanes traditionnelles et présenter une équipe capable séduire l'électorat pour les prochaines législatives.
Parmi ces noms figure celui d'Édouard Philippe. Maire du Havre, élu depuis 2010 sous l'étiquette UMP puis Les Républicains, il est pressenti comme l'un des futurs locataires hypothétiques de l'hôtel de Matignon. Son parcours est parfaitement classique pour un homme politique français : Science Po, ENA (promotion Marc Bloch) et Conseil d'État. Son parcours de jeune militant politique pourrait séduire Emmanuel Macron. Au sein de l'Institut de la rue Saint-Guillaume, il milite quelques années pour le Parti socialiste et s'approche de la ligne de Michel Rocard avant de basculer plus clairement vers le centre-droit. Il se rapproche alors d'Antoine Rufenach, maire du Havre entre 1995 et 2010, ancien collaborateur de Raymond Barre puis directeur de la campagne de Jacques Chirac en 2002 et soutien de Nicolas Sarkozy en 2007.
Édouard Philippe s'inscrit dans cet héritage politique et accompagne le parcours d'Alain Juppé lors de la création de l'UMP, il accompagnera le maire de Bordeaux au ministère de l'Écologie jusqu'à la campagne de l'ancien premier ministre en 2016 pour la primaire de la droite et du centre. Après la victoire de François Fillon rapidement obscurcie par l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse et de ses enfants, Édouard Philippe quitte la matrice présidentielle des Républicains et s'éloigne de François Fillon.
Haut fonctionnaire, avocat, élu local en Seine-Maritime, Édouard Philippe a aussi coécrit plusieurs ouvrages dont deux avec Gilles Boyer, le directeur de la campagne d'Alain Juppé lors de la primaire de 2017. Un amour des mots qui provient sans nul doute de ses parents, tout deux professeurs de français. Il était "interdit d'abîmer les livres, le seul bien de luxe de la famille", se souvient-il dans un portrait intimiste du Point. Sa sœur est elle aussi devenue professeure de lettres. De quoi tisser des liens intellectuels avec le couple Macron qui ont la littérature et le théâtre au cœur ?
Dans cet article du Point, Édouard Philippe se laisse aller au jeu du portrait chinois. S'il devait choisir un métier pour se représenter il choisit "chef d'orchestre". "Malheureusement, je n'avais pas le talent pour cela. J'ai débuté par le violon, mais je suis très vite passé aux percussions, plus adaptées à l'enfant hyperactif que j'étais !", confiait-il. Peut-être vivra-t-il un peu de ce rêve de direction et de baguette à Matignon dès le 15 mai. Édouard Philippe n'est cependant pas le seul sur la liste du nouveau président-élu. La Marseillaise Sylvie Goulard (UDI-Modem), soutien de la première heure et organisatrice de la rencontre entre Angela Merkel et Emmanuel Macron, est elle aussi "première ministrable".