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Une influente blogueuse fitness meurt après ... l'explosion d'un siphon à chantilly qui l'a percutée à la poitrine !

 
Une jeune femme est décédée, violemment percutée à la poitrine. La dangerosité de certains siphons à chantilly est pourtant connue depuis des années.
 
On le redoutait depuis longtemps, le drame est survenu ce 17 juin. Rebecca est décédée suite à l’explosion de son siphon à crème chantilly. L’appareil de marque Ard’Time l’a violemment percutée à la poitrine, provoquant un arrêt cardiaque.
 
Malgré l’intervention des secours, la jeune femme n’a pas pu être sauvée. Habitant la région de Mulhouse, elle était une internaute influente dans le domaine du fitness grâce à son blog Rebeccalikes.com.
 
Cet accident est d’autant plus inacceptable que la dangerosité de certains de ces siphons – des ustensiles très utilisés, popularisés notamment par les émissions de téléréalité culinaire – est connue depuis des années.
 
Une quinzaine de marques ont en effet mis sur le marché, entre 2009 et 2013 environ, des produits défectueux. À la suite d’un défaut de conception, la tête en plastique de l’appareil se révèle beaucoup trop fragile pour résister à une mise sous pression. Le siphon peut alors exploser et blesser l’utilisateur et les personnes alentour.
 
En 2013, la société F2J.com, qui a vendu quelque 160 000 siphons Ard’Time dans de nombreuses grandes surfaces, lançait un rappel de produit. Mais l’information se résume alors le plus souvent à un affichage en magasin, qui passe inaperçu.
 
Il faudra attendre presque une année et la survenue de deux accidents graves en février 2014 dans les Hauts-de-France pour qu’Auchan – le plus gros distributeur de ces ustensiles – prenne enfin la décision d’adresser un courrier à 50 000 de ses clients acheteurs d’un siphon Ard’Time et titulaires d’une carte de fidélité.
 
60 Millions publie à plusieurs reprises des articles, depuis 2013, pour alerter les consommateurs et les pouvoirs publics sur le danger des siphons Ard’Time, mais aussi sur ceux de la quinzaine d’autres marques de siphons à tête en plastique, objets de nombreux rappels. Nous plaidons alors, vu la gravité des blessures, pour que les autorités prennent le relais des fabricants et fournisseurs en organisant une campagne nationale d’information.
 
Nous saisissons, en avril 2014, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Cette dernière diffuse un communiqué d’alerte le 7 mai 2014. Mais cette démarche reste insuffisante pour toucher un large public, et des dizaines de milliers d’appareils défectueux se trouvent encore dans les placards de nos cuisines.
 
En l’espace de quatre ans, nous avons comptabilisé plus de vingt accidents avec le siphon Ard’Time et, en sept ans, une soixantaine d’accidents toutes marques confondues – laissant parfois des séquelles très sérieuses : perte d’un œil, dents cassées, acouphènes, multiples fractures au visage ou à la poitrine… Mais ces chiffres restent sans doute bien inférieurs au nombre réel d’accidents.
 
Certes, les siphons vendus aujourd’hui paraissent sûrs, comme l’ont montré nos tests publiés dans le numéro de mai 2015 de 60 Millions. Pourtant, en 2016, le distributeur Boulanger annonçait qu’il ne commercialiserait plus ce type d’appareil, ni les cartouches de gaz correspondantes. Car des risques demeurent en cas de mauvais usage (utilisation successive de deux cartouches de gaz créant une pression trop élevée) ou de chute de l’appareil (choc provoquant des fragilités ou des fissures).
 
En saluant cette décision prise par Boulanger, nous demandions l’an dernier si une interdiction pure et simple des siphons culinaires grand public n’était pas la meilleure solution. Le débat est désormais relancé.
 
À la rédaction de 60 Millions, nous continuons à recevoir régulièrement des témoignages de personnes ayant échappé – ou pas ! – à un accident grave. Il y a trois mois, de justesse, Marie-Claude a évité le pire. « Le siphon m’a percutée au niveau du cœur. Je suis restée cinq jours en semi-coma et j’ai subi deux opérations en deux jours », nous racontait-elle le mois dernier, encore très affaiblie et sous le choc.
 
Elle avait pourtant acheté son siphon chez Auchan et, bien que détentrice d’une carte de fidélité, elle n’avait jamais reçu de courrier d’alerte de la part du distributeur. Une preuve supplémentaire que les mesures mises en place sont lacunaires et que des décisions fortes s’imposent… avant qu’on ait à déplorer d’autres victimes.
 
Dans la plupart des cas, les distributeurs ou les fabricants de siphons proposent aux victimes d’accident une indemnisation à l’amiable, négociée avec les assureurs. Certains accidentés ont toutefois décidé de porter l’affaire devant la justice.
 
Un jugement a ainsi été rendu par le tribunal d’instance de Draguignan le 23 novembre 2016. Le tribunal a condamné un fabricant à verser plus de 90 000 € à une victime afin de l’indemniser des divers préjudices subis, notamment professionnels. « Il est intéressant de noter que, dans ce dossier, la société mise en cause et son assurance ne voulaient à la base rien payer, pour finalement proposer la somme totale de 30 000 € », souligne le cabinet d’avocat de la consommatrice.
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