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Hamon quitte le parti, "pas le socialisme et les socialistes"

Alors qu'il lançait son Mouvement du 1er juillet, le vainqueur de la primaire a annoncé qu'il abandonnait le PS.
 
Benoît Hamon et le PS, c’est fini. Le dernier candidat à la présidentielle de la rue de Solferino a annoncé son départ samedi après-midi, lors du premier meeting de son Mouvement du 1er juillet, sur la pelouse de Reuilly, à Paris. «J’ai passé trente longues et belles années au Parti socialiste. J’ai aimé ce parti, je l’ai aimé passionnément. Aujourd’hui, je quitte le parti mais je ne quitte pas le socialisme et les socialistes», a-t-il déclaré sous les applaudissements des curieux, des militants et de ses filles. Ils étaient près 10 000 selon l’organisation (gourmande). L'ex-député a prévenu son nouveau monde : «Je ne change pas de conviction mais il est temps pour moi de tourner la page. Je ne dis pas adieu aux militants socialistes mais à tout de suite.» Il se voit en poutre pour construire la maison commune de la gauche. Le chantier s’annonce immense.
 
Dans le silence, il a rappelé son parcours, de la Bretagne natale à sa victoire à la primaire socialiste. Il n’a pas oublié de saluer certains visages passés par la rue de Solferino : Mitterrand, Rocard, Jospin, Aubry et son ami, Henri Emmanuelli. Puis, il a dessiné quelques lignes de son avenir politique. Un regard vers la gauche, «toute la gauche», a-t-il appuyé. Un autre vers la jeunesse, en masse dans le public, en faisant référence à Corbyn et Sanders. Deux vieux leaders qui ont réussi à placer les plus jeunes au centre du jeu. Ça donne : «Vous aurez toute votre place, et ne laissez jamais la vieille politique reprendre le dessus.» Le mot «nous» a été employé à plusieurs reprises. Sa manière d’expliquer qu’il ne croit toujours pas à l’homme providentiel, qu’il soit «jupitérien» ou «populiste». Une dédicace au chef de l’Etat, Emmanuel Macron, un «Sarkozy détendu ou Hollande décomplexé», et une au leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon.
 
Cette décision ne tombe pas du ciel. Benoît Hamon y songe depuis un moment, à l’époque de la fronde parlementaire déjà. La campagne présidentielle a conforté sa position. L’ex-candidat a été victime, selon lui, du désamour des militants de gauche à l’endroit du PS. Il a également eu le droit à un lâchage en règle après sa victoire à la primaire. Notamment de certains membres du gouvernement. Dans un entretien publié vendredi dans Libération, Benoît Hamon expliquait : «Chaque jour, le gouvernement voulait des preuves d’amour. On nous a mis au supplice de revendiquer en bloc le bilan du quinquennat, celui qui a servi d’armature au discours des socialistes aux législatives.»
 
Sur la pelouse de Reuilly, sous un ciel capricieux, tout au long de l’après-midi, on a croisé différentes têtes de gauche. Si les écolos, à l’image de Cécile Duflot ou Yannick Jadot, affichaient un grand sourire après la décision de Benoît Hamon, d’autres, les socialistes, étaient un peu plus réservés, comme le président de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. Selon lui, il y a encore la place et le temps de prendre le pouvoir au cœur de Solférino. Pour autant, il guette le cheminement de Benoît Hamon avec bienveillance. Comprendre, un pied à l’extérieur, un pied à l’intérieur. Ils sont nombreux dans ce cas. On pense à Mathieu Hanotin où Guillaume Balas.
 
Le choix de Benoît Hamon ne fait certainement pas marrer le futur ex-chef du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui gère un parti sous assistance respiratoire. Au sujet de Benoît Hamon, Cambadélis disait il y a quelques jours : «Il ne faut pas confondre la force militante qui existe, et que Hamon a su cristalliser, en force électorale dans une société qui n’est pas mûre pour une orientation radicale rose-verte.» Le tout nouveau «ex-socialiste» fait le pari inverse. Ali Rabeh, l'un de ses fidèles, est soulagé. Quelques minutes avant l’annonce de Hamon, il confiait : «Cette décision, il l’a prise il y a longtemps. Mais la semaine passée, j’ai eu un petit doute, j’ai cru qu’il allait repousser sa sortie. En début de semaine, il m’a clarifié sa position. Certains cadres hésitent c’est vrai, mais la base est très favorable. Benoît devait prendre cette décision et vite.» C’est fait.
 
En fin de journée, Benoît Hamon a quitté la scène entouré des militants et des membres de la sécurité. D'apparence plus légère après son discours, il a marqué une pause au stand presse afin de souligner que sa décision est personnelle : «Chaque socialiste est libre, je ne vais pas organiser ce que j’ai vécu à la présidentielle, une fuite organisée pour affaiblir le PS qui n’est pas mon ennemi.» Benoît Hamon promet qu'il n’est «fâché» avec personne. Son départ est un «cheminement logique», dit-il. Il donne rendez-vous à sa nouvelle bande à l’automne pour un grand rassemblement.
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