Dimanche 3 septembre à 22h30 sur France 2, "Un jour, un destin" revient pour une onzième saison. Pour ce premier numéro, c'est Jean-Paul Belmondo qui sera à l'honneur : "Jean-Paul Belmondo, l'enfant terrible".
Des matches de boxe auxquels il assistait en cachette aux cascades qu’il effectuait lui-même, des débuts de la Nouvelle Vague aux années Bébel, Un jour, un destin parcourt la vie et la carrière de l’enfant terrible du cinéma français. Premier numéro de cette onzième saison, Jean-Paul Belmondo, l'enfant terrible est un portrait intime et émouvant, à la hauteur d’un comédien d’une extravagante pudeur.
Parmi les grands noms du cinéma français, il y a les « monuments » (Jean Gabin, Jeanne Moreau, Brigitte Bardot, Alain Delon) qui, il faut bien l’avouer, ont une stature quelque peu intimidante. Et puis, il y a Jean-Paul Belmondo, un monument à lui tout seul (cinquante ans de carrière, 80 films, 30 pièces de théâtre, un César, une Palme d’honneur), mais bâti sur un tout autre modèle, résolument plus proche du public. Avec son sourire ravageur, son œil rieur et son humour à toute épreuve, celui que la France entière surnomme affectueusement « Bébel » fait figure de grand frère un peu canaille, généreux et hâbleur, toujours prêt à amuser et à s’amuser, le seul acteur capable de citer Shakespeare en toute décontraction après s’être relevé d’une périlleuse cascade. Un monument, mais sans la distance qu’impose le piédestal, en somme. « Il est un bout de notre patrimoine et un membre de notre famille », résume Laurent Delahousse en introduction de ce numéro d’Un jour, un destin qui lui est consacré.
Suivant fidèlement la vie et la carrière de l’acteur, cet épisode révèle le parcours d’un homme qui ne connaît pas de limites. « Le mot "prudent", il l’avait rayé de son vocabulaire », témoigne le comédien Charles Gérard, son ami depuis soixante ans. C’est que Jean-Paul Belmondo n’a pas son pareil pour prendre en permanence des risques (et pas uniquement lors des nombreuses scènes de cascades qui ont fait sa légende). C’est un homme qui ne tient pas en place, réfractaire à toute autorité, un véritable « enfant terrible », selon le sous-titre choisi par Laurent Delahousse et ses équipes. Enfant de bonne famille du boulevard Saint-Germain, le jeune Jean-Paul suit ainsi, contre l’avis de ses parents, des cours de boxe dans les quartiers populaires. Admis au Conservatoire en 1952, il préfère se suspendre aux rideaux pour amuser la galerie plutôt que de rentrer dans le rang de l’institution. Propulsé égérie de la Nouvelle Vague avec À bout de souffle de Jean-Luc Godard en 1958, encensé par la critique dans les années 1960 (Un singe en hiver ; Léon Morin, prêtre), il s’oriente dans les années 1970-80 vers un cinéma de divertissement grand public (Le Guignolo, L’As des as, Le Magnifique), s’attirant les foudres de ceux-là même qui l’avaient porté aux nues. Puis, au sommet de sa popularité cinématographique à la fin des années 1980, il s’interrompt brusquement pour se consacrer au théâtre. Et, enfin reconnu par ses pairs pour son rôle dans Itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch en 1988, il se paie le luxe de refuser le César qu’on lui offre, par respect pour son père, le grand sculpteur Paul Belmondo, dont l’auteur des célèbres concrétions fut un rival. Les équipes d’Un jour, un destin dévoilent ainsi le fil rouge qui sous-tend le parcours frénétique de Jean-Paul Belmondo : l’itinéraire d’un enfant (gâté ?) qui n’a jamais cessé de vouloir plaire à son père. C’est ainsi que, en mars 2007, après avoir surmonté les séquelles d’un accident vasculaire qui, six ans plus tôt, l’avait laissé paralysé et muet, l’acteur réalise probablement l’œuvre la plus importante de sa vie : l’inauguration du musée Paul-Belmondo, rassemblant, à Boulogne-Billancourt, l’ensemble des travaux de son père.
Faisant la part belle aux archives et aux témoignages des proches (Charles Gérard, Claudia Cardinale, Claude Lelouch, le cascadeur Rémy Julienne, le metteur en scène Bernard Murat), ce numéro d’Un jour, un destin dessine le portrait délicat de ce « tendre voyou », sans éluder les zones sombres de sa vie (la mort accidentelle de sa fille Patricia, ses divorces, l’échec cuisant de son Stavisky, l’AVC), mais tout en respectant « l’extravagante pudeur » de Jean-Paul Belmondo, selon les termes de l’actrice Béatrice Agenin, sa partenaire au théâtre dans Kean ou Cyrano de Bergerac. Intime sans jamais être impudique, l’émission est surtout l’occasion de parcourir cinquante ans de films cultes, de duels au sommet (avec Jean Gabin dans Un singe en hiver ou Alain Delon dans Borsalino), de cascades ahurissantes (au-dessus du métro dans Peur sur la ville, sur le toit d’un avion dans L’Animal), qui sont autant de savoureuses madeleines nostalgiques offertes, toutes générations confondues, aux nombreux fans du « Magnifique ».
Un film inédit de Agnès Hubschman.
Son nom est une légende du septième art. Jean-Paul Belmondo a tourné près de soixante-quinze films avec les plus grands cinéastes, tenu dans ses bras les plus belles actrices, joué dans une trentaine de pièces de théâtre… Roi du box-office, icône de la Nouvelle Vague, cascadeur hors norme, acteur caméléon capable de passer de Jean-Luc Godard à Gérard Oury, d’À bout de souffle à L’As des as. Sa gouaille sympathique, sa nonchalance pétillante et son style flamboyant ont marqué un demi-siècle de cinéma français. Voici l’histoire d’un jeune homme de bonne famille qui n’a jamais cessé de vouloir plaire à son père sculpteur et dont la vie et la carrière ont été rythmées par le goût de la liberté et de l’amusement… L’histoire d’un enfant terrible qui, au départ, avait un autre rêve.