Après le décès de la femme d’affaires, la chaîne du service public modifie sa programmation ce vendredi soir pour diffuser un documentaire inédit de Gérard Miller : Fortune et Infortunes des Bettencourt.
À 94 ans, Liliane Bettencourt, propriétaire du groupe L’Oréal et 14e fortune mondiale, est décédée mercredi soir. Pour rendre hommage à l’héritière, France 3 a décidé de bouleverser sa programmation de vendredi soir. À la place d’un documentaire consacré à Jane Birkin, Véronique Sanson et Françoise Hardy, la chaîne du service public propose un portrait de la famille Bettencourt signé Gérard Miller.
Dans Fortune et infortunes des Bettencourt diffusé à 20 h 55 , le psychanalyste retracera la saga de la famille, du début du XXème siècle à nos jours. «Eh bien voilà, ce sont ces secrets qui m‘ont donné envie de faire ce film. Comprendre l’histoire de cette famille qui ne ressemble à aucune autre, discerner sa logique, percer ses ténèbres, et pénétrer son royaume qui porte le nom d’une marque célèbre d’un bout à l’autre du monde et qui, comme la Tour Eiffel ou le Louvre, semble aujourd’hui faire partie de notre patrimoine», explique Gérard Miller dans un communiqué.
Mais le réalisateur ne s’attardera pas sur les affaires d’argent. «Pour rendre compte des Bettencourt et de la saga L’Oréal, on peut bien sûr parler chiffres et en parler même beaucoup — c’est ce qui est fait le plus souvent dans les documentaires qui leur sont consacrés. (...) Du coup, j’ai voulu prendre un tout autre chemin, en ne m’obligeant pas à suivre le fric comme un furet caracolant à travers plus d’un siècle d’Histoire, en ne faisant pas de tous les héros de cet incroyable roman français les géants d’une comédie qui ne serait pas humaine. Au contraire, j’ai voulu non pas sous-estimer le poids de l’argent (dont Woody Allen disait à juste qu’il est préférable à la pauvreté, ne serait-ce que pour des raisons financières), mais éclairer la saga de L’Oréal et de la famille qui l’incarne, les Schueller-Bettencourt, par un autre biais que celui dont se sont saisis la presse et l’opinion. Moins aigre, nullement cancanier, et surtout pas dans la sidération. Pour tout dire: freudien».
Parmi les intervenants de ce film: Frédéric Mitterrand, Arielle Dombasle, Marc-Olivier Fogiel, ainsi que les journalistes Stéphane Durand-Souffland (Le Figaro), Raphaëlle Bacqué (Le Monde) et Fabrice Arfi (Mediapart).