Le suspect a été abattu, dimanche, par des militaires. La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie, mais le ministre, Gérard Collomb, se refuse à parler d’attentat.
Un homme a tué deux femmes au couteau, dimanche 1er octobre, près de la gare Saint-Charles à Marseille, avant d’être abattu par des militaires de l’opération « Sentinelle ». L’attaque a eu lieu vers 13 h 45. L’identification des deux victimes était toujours en cours en fin de journée.
La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie, mais les enquêteurs restent prudents, certains éléments devront encore être éclaircis. L’enquête, ouverte notamment pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique », a été confiée à la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Selon Le Monde, l’assaillant est connu pour des faits de droit comun.
En fin de journée, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb qui a rejoint sur place le préfet de police et le procureur de la République de Marseille, s’est refusé à parler d’attentat. « Cet acte pourrait être de nature terroriste, mais à cette heure, nous ne pouvons pas l’affirmer », a-t-il dit lors d’un point presse devant la gare Saint-Charles. Présent à ses côtés, le maire Les Républicains de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a pour sa part déclaré : « Pour moi, c’est un attentat ».
Le ministre, qui venait de visionner les images vidéo de la scène du crime, a précisé que l’auteur des faits a frappé une première femme puis s’est enfui avant de revenir sur ses pas et tuer la seconde victime. « c’est un élément d’interrogation » a indiqué Gerard Colomb. Alertée par les cris de la foule, une patrouille de l’opération Sentinelle a abattu l’auteur des faits qui n’obtempérait pas aux sommations. « Il y a une dizaine de témoins de la scène qui sont entendus par les policiers », a encore ajouté M. Collomb.
Le président, Emmanuel Macron, a manifesté son « indignation » après un « acte barbare ».
Le premier ministre, Edouard Philippe, a lui exprimé sa « colère » et sa « tristesse ». Dans un communiqué, le chef du gouvernement a exprimé « sa colère et son indignation » face à cette attaque, adressant « ses condoléances [aux proches des deux victimes] et ses pensées attristées à tous les Marseillais ». « L’ensemble du gouvernement salue le courage et le professionnalisme des soldats qui ont neutralisé le criminel et stoppé sa folie meurtrière. Il rend également hommage à tous ceux qui nous protègent au quotidien partout en France au travers du dispositif Sentinelle. Le gouvernement a réaffirmé le 14 septembre dernier son engagement dans la pérennisation de ce dispositif », a ajouté Edouard Philippe.
Les autorités ont demandé aux Marseillais d’éviter le secteur. Le trafic ferroviaire au départ et à destination de la gare de Marseille Saint-Charles, totalement interrompu après l’attaque, immobilisant une quinzaine de trains, devait reprendre partiellement à partir de 18 h 30. « Les premiers trains repartent à partir de 18 h 30, après plus de 4 heures d’interruption », a annoncé la SNCF, qui prévient que « des retards importants sont à prévoir ».
A la demande des autorités, la SNCF a « invité tous les voyageurs » au départ ou à destination de la cité phocéenne, « à reporter leur voyage à une date ultérieure ». « Dans la panique, beaucoup de valises ont été abandonnées sur place, il nous faut donc toutes les vérifier, plan Vigipirate oblige », a-t-on précisé de même source.
Cette attaque intervient alors que le gouvernement a renouvelé jusqu’au 1er novembre l’état d’urgence, sur fond de menace terroriste très élevée en France, frappée depuis 2015 par une série d’attentats, qui ont fait 239 morts.