Business is business... Le cinéma Les Fauvettes (ex-Gaumont-Gobelins), avenue des Gobelins (XIIIe), ouvert en fanfare il y a près de deux ans, en novembre 2015, après dix-huit mois de travaux à plus de 8M d’€, renonce à sa spécialité : les films anciens restaurés ou numérisés. Et va faire du plus commercial...
La semaine dernière, la nouvelle n’avait pas l’air de bouleverser les queques cinéphiles présents. « On ne s’en était pas même pas aperçu ! », rigole un couple d’étudiants. « C’est dommage !, estime pour sa part Lucie, une quadra venue avec sa fille ado voir Tchao Pantin, avec Coluche, film sorti en 1983... Du moment qu’ils ne ferment pas ! »,
Le miniplexe du groupe Gaumont-Pathé avec ses facades en leds pixellisés à la Broadway, ses cinq salles de 95 à 199 sièges rouge, n’aurait pas trouvé sa clientèle. Pas rentables les Top Gun, les saga Harry Potter, les cycles des Palmes d’or au moment du Festival de Cannes, les rétrospectives des films de Martin Scorsese, les Lawrence d’Arabie ? Le cinéma aurait souffert de la concurence : l’UGC les jeudis soir propose son film patrimoine « UGC culte ». Et la Cinémathèque française (XIIe), qui bénéficie de subventions, offre des séances à 6€50 quand les Fauvettes facturent leur billet 12€.
Malgré nos tentatives, Jérôme Seydoux, 81 ans, co-président de Gaumont Pathé, grand-père de l’actrice Léa Seydoux, accessoirement 39e fortune de France, qui prend sa retraite ce mois-ci mais a porté le projet, n’était pas joignable. « Je ne crois pas qu’il s’exprimera sur le sujet », lâche, laconique, son assistante.