Le super-volcan de Yellowstone menace de se réveiller plus tôt que prévu. Les chercheurs de l'Arizona State University s'inquiètent des retombées du nuage de cendres et de dioxyde de carbone à l'échelle de la planète. En plus de tuer plusieurs milliers de personnes, cela pourrait empêcher la culture de la terre et polluer les eaux. De quoi faire craindre le pire à l'humanité.
Un cataclysme planétaire ? Le volcan dans le parc national du Yellowstone, situé dans le Wyoming et le Montana aux États-Unis, est l'un des 20 super-volcans de la Terre. Et celui-ci menace de se réveiller plus tôt que prévu... Selon National Geographic, des chercheurs de l'Arizona State University ont étudié pendant plusieurs semaines les dépôts fossiles des cendres retombées lors de la dernière éruption. En analysant les minéraux, ces spécialistes ont remarqué une évolution de la température en quelques dizaines d'années alors qu'ils pensaient qu'il faudrait quelques milliers d'années avant d'observer la moindre modification.
Dans un document de 2011, la Nasa avançait pourtant que "la probabilité pour qu'une personne lisant ce rapport soit vivante au moment d'une super éruption est extrêmement faible". Interrogé par l'AFP en 2014, le géophysicien de l'Institut de géophysique américain Peter Cervelli abondait dans ce sens. "Il n'y aura probablement aucune éruption majeure à Yellowstone avant au moins plusieurs dizaines de milliers d'années", jugeait-il, "sauf surprise".
Sauf que les récentes découvertes prouvent qu'une explosion volcanique pourrait se produire bien plus tôt qu'ils ne le pensaient. "C'est choquant de voir qu'il faut peu de temps pour qu'un système volcanique calme soit finalement sur le point de se réveiller", a expliqué Hannah Shamloo, une jeune chercheuse d'Arizona State, interrogée par le New York Times. Elle a toutefois précisé qu'il faudrait encore du temps avant de pouvoir établir un calendrier précis.
Pour bien comprendre, le super-volcan est une sorte de gigantesque générateur de chaleur, produisant l'équivalent de six centrales électriques. 60 à 70 % de cette chaleur est relâchée dans l'atmosphère, mais une partie demeure piégée à l'intérieur de la chambre magmatique et s'accumule. Si jamais un certain seuil est dépassé, alors la super éruption sera inévitable.
Entré en éruption pour la dernière fois il y a 640.000 ans, selon National Geographic, les chercheurs estiment que le volcan du Yellowstone est censé se réveiller tous les 600.000 ans. Ils ont déterminé qu'il rejeterait 1000 km³ de cendres et de dioxyde de soufre dans l'atmosphère, soit 2500 fois plus que lors de l'éruption du Mont Saint Helens en 1980. Cet amas expulsé pourrait réfléchir la lumière du Soleil sur une partie de la Terre, provoquant un "hiver volcanique".
Inquiètant, lorsque l'on sait que sous la chambre magmatique, se trouve un gigantesque réservoir de magma, mesurant 19 km de haut sur 64 km de long et 40 km de large. Les roches en partie fondues qu'il contient rempliraient 11,2 fois le Grand Canyon du Colorado, ont calculé des volcanologues dont les travaux ont été publiés par le journal américain Science.
S'ensuivrait une chute brutale des températures pendant des mois, voire des années, empêchant toute culture agricole de la terre. Les cendres pourraient recouvrir le sol sur une épaisseur d'au minimum 2,5 centimètres tandis que des pluies acides dues à la présence de dioxyde de soufre dans l'air détruiraient une partie des récoltes de l'agriculture et polluerait une bonne partie des eaux. Certaines projections font aussi état de 90.000 morts, suite à l'éruption du super-volcan, d'autres décès interviendraient dans la foulée.
Dans une étude, que la BBC s'était procurée en amont en août dernier, la Nasa avait évoqué un stratagème pour éviter la catastrophe annoncée du Yellowstone et sauver l'humanité. L'idée des spécialistes : Refroidrir la gigantesque chambre magmatique de 10.400 km³ de cette caldera. Il faudrait ainsi creuser un tunnel de 10 kilomètres de profondeur dans le volcan pour y injecter de l'eau à haute pression, qui absorberait la chaleur, avant d'être pompée vers la sortie.
Néanmoins, outre le coût pharamineux des infrastructures nécessaires pour mener à bien le projet (3 milliards d'euros, ndlr), la mission "sauvetage" pourrait virer au drame. "Percer le haut de la chambre magmatique pour essayer de la refroidir est en effet très risqué, assurait Brian Wilcox, ingénieur au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa, l'agence spatiale américaine. Cela pourrait la fragiliser et la rendre plus vulnérable aux cassures, ce qui pourrait libérer des gaz nocifs dans la chambre".... Et déclencher la super éruption.