15 Novembre 2017
Le groupe Altice, propriétaire de SFR, BFM TV et Libération, n'arrive pas à enrayer sa chute en Bourse malgré la reprise en main par son fondateur: son action a fait un nouveau plongeon mardi, tandis que Patrick Drahi s'efforçait de rassurer les salariés.
Le titre du groupe de télécoms et médias a encore perdu 13,17% à la Bourse d'Amsterdam, clôturant à 8,90 euros.
Au total depuis le début du mois, l'action a dévissé de près de 45%, alors que la confiance des investisseurs a été mise à l'épreuve par des prévisions plus modestes, une succession de départs et des inquiétudes sur sa dette.
La nouvelle chute de mardi a été déclenchée par une note de la banque Morgan Stanley estimant que la rentabilité du groupe devrait souffrir durablement. Après avoir tenté de rassurer les investisseurs la semaine dernière en annonçant une réorganisation du groupe et son retour au poste de président du conseil d'administration, Patrick Drahi s'est efforcé mardi de réconforter ses collaborateurs. Il s'est adressé à la direction, puis à quelque 10.000 salariés depuis le siège français du groupe à Saint-Denis, près de Paris, au cours d'un questions-réponses d'une heure et demie, a indiqué une source interne à l'AFP. Le groupe Altice n'a pas souhaité commenter.
Patrick Drahi a confirmé la poursuite de la stratégie du groupe et demandé à ses collaborateurs de tout mettre en oeuvre pour améliorer la relation client en martelant le besoin de "simplification", selon la source interne. "Si on se concentre sur nos +basics+ et qu'on garde le cap de notre stratégie, si nous travaillons tous dans la même direction, sans se disperser, nous allons évidemment y arriver", a assuré M. Drahi. Il a souligné que les investissements prendraient un certain temps avant de porter leurs fruits, notamment les droits de la Ligue des champions de football arrachés pour 370 millions d'euros par an, pour des matchs qui devraient être diffusés à partir de la mi-2018.
"Je m'engage personnellement, à vos côtés: je m'engage personnellement pour le futur d'Altice et de SFR", a-t-il ajouté. L'équipe dirigeante a rencontré dans la foulée les organisations syndicales. Patrick Drahi était "dans une mission de rassurer le corps social", mais "le message, c'est que la sanction de la Bourse est à prendre au sérieux", ont indiqué à l'AFP Abdelkader Choukrane et Pascale Fichaut, représentants de l'Unsa-SFR, premier syndicat de l'opérateur.
«La gouvernance de l’entreprise est clarifiée (…) Maintenant, c’est l’heure de vérité pour Monsieur Drahi et sa méthode», a souligné M. Choukrane.
Le groupe de télécoms et médias avait déjà perdu près d’un quart de sa valeur (-22,59%) le 3 novembre, au lendemain de la publication de résultats trimestriels montrant un recul de ses deux principaux marchés, la France et les Etats-Unis.
Les marchés boursiers sont également inquiets de l’important niveau d’endettement du groupe. La dette nette d’Altice s’affichait à 49,6 milliards d’euros à l’issue du troisième trimestre (51 milliards d’euros en brut).
Altice continue sa chute libre, Drahi tente de rassurer ses troupes
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