Benoît Mandin : Votre personnage Ingrid est actuellement en prison. Va-t-elle parvenir à y imposer sa loi ?
Carole Dechantre : Elle sait se faire respecter dans toutes les situations. Il n’y a pas grand-chose qui parvient à la déstabiliser, elle ne perd jamais ses moyens même en prison. C’est bizarre, mais Ingrid arrive toujours à s’en sortir (rires).
Pour parvenir à ses fins, elle ne va pas hésiter à corrompre une gardienne. Ingrid bénéficie-t-elle réellement de soutiens à l’extérieur ?
Vous savez, Ingrid a toujours des plans et trois coups d’avance sur ceux qui l’entourent. À titre personnel, je suis surprise de voir comment elle arrive à avoir toutes les portes ouvertes sur l’extérieur. Je ne sais pas du tout quelle est la réalité de la prison, mais cela ne déstabilise pas du tout Ingrid. Elle est convaincue que tout cela va avoir rapidement une issue favorable.
Chaque week-end, Les Mystères de l’amour enchaînent les belles performances d’audience sur TMC. Comment expliquez-vous ce succès ?
Je n’ai aucune explication à ça (rires). Je suis toujours très surprise, car quand on a commencé il y a sept ans et demi, on a fait un pilote et on s’est dit qu’on allait faire une saison... Et aujourd’hui, on en est à la saison 16 et on va tourner la dix-septième, c’est une série miracle ! Elle est portée par des personnages qui ont fait grandir une génération dans les années 90. Aujourd’hui, ces adultes ont leurs enfants qui regardent et même les grands-parents. C’est vraiment intergénérationnel même si beaucoup de gens se cachent et se taisent sur le fait qu’ils regardent cette série. Les Mystères de l’amour sont devenus vintage, car cela a été compliqué pour les acteurs d’Hélène et les garçons de faire face aux critiques du métier.
Certains comédiens ont subi des conséquences. Avez-vous rencontré des difficultés lors de castings suite à votre passage chez AB Productions ?
On ne me l’a jamais dit et je ne l’ai pas ressenti. J’étais peut-être moins étiquetée, car je suis passée dans plusieurs séries et que je faisais que d’y rentrer et sortir. Je n’ai pas eu le sentiment de vivre ça comme un boulet.
Le Club Dorothée fête ses 30 ans. Quel regard portez-vous sur cette époque des années 90 ?
J’ai grandi à travers Dorothée et cette émission. J’ai eu la chance à douze ans de chanter avec elle lors d’un conte musical, écrit par Jean-Luc Azoulay pour la télévision suisse. Et dix ans plus tard, je l’ai retrouvé pour travailler dans La philo selon Philippe, c’était très étonnant. Le Club Dorothée a suivi toute ma vie.
Sur Instagram, vous avez récemment annoncé souffrir d’un nouveau cancer. Comment allez-vous aujourd’hui ?
Effectivement, c’est mon quatrième cancer de la peau et je suis guérie. Vu que je suis un champ de mines, je risque d’en avoir d’autres, mais je guérirais à chaque fois en subissant une opération donc tout va bien. J’ai décidé de parler de mon expérience pour encourager le grand public à se protéger et se faire dépister. J’ai fait une interview de ma dermatologue qui explique les différents types de cancers, les traitements et qui donne des conseils de prévention. Il y a des images furtives de mon intervention chirurgicale, car j’ai voulu montrer cette réalité. Je souhaite aujourd’hui communiquer et informer le public, je viens d’avoir le témoignage d’une jeune maman qui avait un grain de beauté grossissant sur l’orteil. Je ne sais pas ce qui lui serait arrivée si elle n’avait pas eu vent du dépistage, mais si j’ai pu faire en sorte qu’elle soit soignée, j’ai réussi mon pari.
Parallèlement aux Mystères de l’amour, avez-vous d’autres projets ?
Je produis et présente des documentaires d’aventure et d’alpinisme que le public peut retrouver dans Montagne de rêve sur la chaîne Trek. Un nouvel épisode va être prochainement tourné sur un 4000 mètres et on est sur l’écriture d’une fiction aventure surnaturelle. Je suis également sur un projet de documentaire autour de Derib, le papa de Yakari.