Les femmes françaises sont un peu plus nombreuses à pratiquer une activité physique ou à faire du sport, mais l'écart demeure avec les hommes, notamment chez les plus jeunes, selon une étude de l'Insee.
"Le manque de temps ou la faible médiatisation du sport féminin peuvent expliquer la moindre pratique physique ou sportive des jeunes femmes", note cette étude d'Insee Première, qui s'appuie notamment sur les enquêtes Statistiques sur les ressources et les conditions de vie (SRCV) de 2009, 2012, et 2015.
En 2015, 45% de femmes de 16 ans ou plus et résidant en France métropolitaine déclarent avoir pratiqué au moins une activité physique ou sportive dans les douze derniers mois, contre 50% d'hommes. L'indicateur n'était que de 40% chez les femmes en 2009.
Les femmes sont aussi plus nombreuses à exercer une activité physique ou sportive chaque semaine: en 2015, c'est le cas de 32% d'entre elles contre 26% en 2009, tandis que la part des hommes est passée de 31 à 33%.
Les écarts hommes-femmes restent "particulièrement marqués" chez les plus jeunes: 50% des femmes âgées de 16 à 24 ans déclarent avoir pratiqué au moins une activité physique ou sportive dans l'année et 33% régulièrement chaque semaine, contre respectivement 63% et 45% des hommes de cette classe d'âge.
Selon l'institut, qui s'appuie là sur d'autres études ou recherches, les raisons évoquées peuvent être multiples: "lassitude", "manque de temps", "difficultés de transport ou insatisfactions liées à l'ambiance". "Les jeunes filles peuvent aussi être découragées par un manque d'offre ou de créneaux horaires attrayants", note l'Insee. Le manque de temps pour les femmes est aussi un facteur important chez les femmes de 25-30 ans, "période de la vie où se conjuguent souvent entrée sur le marché du travail et constitution d'une famille".
Ainsi, les écarts de pratique hommes-femmes varient selon le type de ménage: faibles pour les personnes en couple sans enfant (1 point) et pour les personnes seules (4 points), ils atteignent 8 points en défaveur des femmes parmi les couples avec enfants.
Autre facteur, une plus faible médiatisation du sport féminin, avec "moins de 20% du volume horaire des retransmissions sportives télévisuelles en 2016", d'après des chiffres du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) cités dans l'étude. "Or, une forte exposition médiatique d'un événement sportif, qui plus est lorsqu'elle est associée à de bonnes performances de la part des sportifs (en particulier français), est susceptible de générer un engouement pour la pratique sportive", explique l'Insee.
Enfin, les stéréotypes de genre sont toujours à l'oeuvre : "de fait, l'activité sportive choisie par les enfants (ou leurs parents) est souvent fonction des valeurs qu'elle véhicule: grâce, souplesse, agilité pour les filles; endurance, rapport de force et esprit de compétition pour les garçons", écrit l'Insee, en citant un rapport du Commissariat général à la stratégie et à la prospective.
Si certaines disciplines comme la marche à pied ou la natation sont mixtes, "les femmes sont ainsi largement minoritaires" dans les sports de raquette, avec une représentation d'un tiers en tennis, squash, badminton ou tennis de table, et encore moins dans les sports collectifs (football, basket-ball, volley-ball, handball) avec un pratiquant sur cinq. "Les femmes sont en revanche surreprésentées en danse (62% de tous les pratiquants) (...) et encore davantage en gymnastique (79%)", note l'Insee.