En 2018, vous ne verrez plus le réchauffement climatique comme une fatalité grâce à la philosophe Emilie Hache
2 Janvier 2018
Rédigé par Catherine Vincent / Le Monde et publié depuis
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Spécialisée en philosophie pragmatique et en écologie politique, Emilie Hache cherche des solutions durables pour répondre à l’urgence écologique. L’une de ses pistes consiste à écouter nos émotions pour passer à l’action.
Vous avez été formée à la philosophie pragmatique. Comment cette discipline aborde-t-elle la crise écologique actuelle ?
La philosophie pragmatique est un courant anglo-saxon, principalement états-unien, radicalement empirique. Outre le fait de partir du sensible et de problèmes concrets, une de ses particularités consiste à prendre en compte les effets de ce qu’on dit. Il y a d’un côté les propositions conceptuelles que l’on peut faire à partir du monde empirique et, de l’autre, l’interrogation sur leurs éventuels effets sur le monde.
En ce qui concerne la crise écologique, le rôle de la philosophie pragmatique est moins d’apporter une réponse que de poser d’une certaine manière le problème auquel nous sommes désormais confrontés. Il s’agit d’abord et avant tout de reconnaître que nous sommes devant une inconnue. Nous n’avons aucune idée de ce qui va se passer, et il importe de résister à la tentation de se prendre pour des prédicateurs de l’avenir.
Comme le dit la philosophe Isabelle Stengers, « il n’y a qu’un seul véritable mystère en jeu : c’est la réponse que nous serons capables de créer face aux conséquences de ce que nous avons provoqué ». Le changement climatique dans lequel nous sommes embarqués requiert d’être capables de changer nos concepts, nos idées, et d’essayer en permanence d’être au plus près de ce qui arrive pour pouvoir en rendre compte et y répondre.
Spécialisée en philosophie pragmatique et en écologie politique, Emilie Hache cherche des solutions durables pour répondre à l'urgence écologique. L'une de ses pistes consiste à écouter nos...