Confronté à la baisse des audiences de sa station, le journaliste d’Europe 1 répond sans détour et évoque son avenir à la radio.
Sur France 5, avec C à vous, il cartonne. Mais, sur Europe 1, l’audience n’est pas encore au rendez-vous depuis la rentrée. Entretien sans baratin avec un optimiste du matin.
Patrick Cohen, peut-on prendre l’antenne avec du sourire dans la voix quand on sait que son travail est écouté par moins de 1 million de Français ?
J’aurais le même sourire s’il était écouté par 3.000 personnes. Évidemment, on peut toujours se souhaiter d’être écouté par un maximum d’auditeurs, mais l’intensité du plaisir que j’ai à faire ce métier à la radio ne dépend pas de leur nombre.
À votre arrivée sur Europe 1, vous avez expliqué avoir les mains libres. Cela vous rend-il plus responsable de la baisse des audiences ?
Oui, je me sens responsable d’un éventuel échec, mais aussi d’un éventuel succès si tout se passe, comme je l’espère, bien. (Sourire.)
Comment vivez-vous avec cette pression sur les épaules ?
Je n’ai jamais caché que c’était un pari. Certains ont voulu présenter mon transfert comme une sorte de parachutage doré . Or il est évident qu’il y a surtout une prise de risques, un challenge à relever qui m’intéressait. Pour l’instant, ce n’est pas encore gagné, mais on travaille.
Ce retard à l’allumage, vous êtes en train de le corriger ?
La radio est une alchimie complexe. C’est une incarnation, une ambiance, une relation de confiance… Tout cela est long à construire. En renouvelant la grille, on a pu dérouter des auditeurs réguliers et faire quelques mauvais choix. J’ai peut-être reproduit ici mes réflexes d’«anchorman» de France Inter en étant un peu trop en retrait. Nos réajustements de début janvier nous dynamisent. Je suis plus présent à l’antenne, notamment en présentant le journal de 8 heures. Et dans la préparation de la matinale avec cette rédaction de grande qualité, comme à l’antenne, je prends énormément de plaisir !
Ce lien de confiance, vous l’aviez avec les auditeurs de France Inter. Surpris que vos «fans» ne vous aient pas suivi sur Europe 1 ?
L’identité des radios est plus forte que l’identité de leurs animateurs. Les auditeurs sont avant tout attachés à France Inter. Donc avant d’être séduit par Patrick Cohen sur Europe 1, il faut être déçu par France Inter. Et quitter la radio à laquelle on est fidèle pour une que l’on connaît moins est très difficile.
Heureusement il y a C à vous, où les audiences sont au top sur France 5 et où vous n’avez pas de pression…
Je vous interdis de dire qu’il n’y a pas de pression ! La production et l’équipe autour de la table se la mettent tous les jours pour offrir les plus beaux plateaux et être au cœur de l’actualité. De 19 à 20 heures, nous sommes de loin le premier talk-show en audience. Ce qui est une vraie fierté pour toute l’équipe.
A-t-on plus de chance de vous retrouver sur France 5 que sur Europe 1 en septembre ?
Ma volonté est d’être encore sur ces deux médias à la rentrée. Ne pas me projeter vers la réussite du projet Europe 1 n’aurait pas de sens. On travaille, chaque jour dans le moindre détail pour enrichir et offrir la meilleure des matinales.