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"Question pour un champion" : Julien Lepers réclame 3,4 millions d'euros

Licencié fin 2015, l’ex-présentateur star de «Questions pour un champion» sur France 3 plaidait sa cause jeudi devant le conseil de prud’hommes de Paris.
 
Veste et pantalon noirs, Julien Lepers semblait plus sérieux que de coutume ce jeudi après-midi au conseil de prud’hommes de Paris. L’ancien animateur de France 3, qui poussait la chansonnette le matin même au téléphone, accompagnait son avocat maître Pierre-Olivier Lambert pour réclamer son « dû ». En cause : sa brutale éviction du jeu « Questions pour un champion » qu’il pilotait depuis vingt-huit ans sur France 3 et dont il a présenté le dernier numéro (préenregistré) le 20 février 2016. « On m’a mis dehors dans des conditions scandaleuses et inadmissibles » avait-il alors déclaré.
 
Jeudi, le présentateur de 68 ans, rémunéré à l’époque 40 000 € par mois pour une semaine d’enregistrement, s’opposait à FremantleMedia, qui produit le jeu de la Trois et dont il était salarié. Julien Lepers et son conseil ont réclamé près de 3,4 M€ d’indemnités pour licenciement « sans cause réelle et sérieuse » mais aussi pour préjudice d’image et discrimination. Selon eux, la société de production a appliqué sans y mettre les formes la décision de la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte qui avait estimé dès septembre 2015 « qu’il y a trop d’hommes blancs de plus de 50 ans à la télévision ».
 
« Julien Lepers est un justiciable comme les autres qui s’est retrouvé licencié après 28 ans de service pour des motifs discriminatoires et injustifiés, a plaidé Me Lambert au début d’une audience de plus d’une heure. Fremantle a utilisé une technique de cow-boy. Ils ont trouvé deux arguments : une baisse d’audience et le fait que Julien Lepers n’incarnait plus la ligne éditoriale, était devenu ringard. Mais ce ne sont pas des motifs juridiques. Le dossier est vide. »
 
Les rondelettes compensations réclamées ? L’avocat évoque « un engagement contractuel inscrit dans le contrat en cas de changement d’animateur » et le préjudice. « Il n’a rien touché. Etre viré, cela fait tache quand on est un homme d’image et que c’est son métier, insiste Me Lambert. Depuis son licenciement en décembre 2015, il est apparu à la télévision dix fois en deux ans sur invitation alors qu’il y était présent 365 jours par an ».
 
La partie adverse, elle, sort les griffes, les courbes d’audiences et les études réalisées auprès d’un panel de téléspectateurs de « Questions pour un champion » pour France Télévisions. La discrimination ? « Il n’y en a pas. Son remplaçant (NDLR : Samuel Etienne) n’a pas la peau rouge et ce n’est pas un transgenre : c’est un homme !, réplique Me Eric Manca, l’avocat du producteur. Dès octobre 2014, un rapport montrait que le concept du jeu était en phase avec les attentes du public mais que son efficacité était limitée par le présentateur jugé trop rapide, stressant, ringard, lourd ». Le ton monte. « Quel crédit donner à cette étude ? », interpelle le conseil de Lepers.
 
« Entre 2000 et 2003, la part d’audience du jeu a chuté de 33 % puis de 56 % de 2 005 à 2 015 », poursuit Me Manca en évoquant les demandes de France 3 de changer de visage. Le préjudice ? « Il n’y a pas le début d’un commencement, assure encore le défenseur de FremantleMedia. Le seul qui a parlé à la presse, c’est M. Lepers. Il a participé à Danse avec les Stars, fait une comédie musicale, écrit un livre… ». Et de citer des propos qu’aurait tenus le présentateur sur le physique de la directrice de France 3. « Vous voyez là ce qui agace les gens ».
 
Dans la salle, Julien Lepers fulmine et demande à intervenir. « Les trois quarts des choses qui viennent d’être dites sont fausses, tempête-t-il. Je n’ai pas d’obligation d’audience dans mes contrats […]. C’est un licenciement abusif en plein mois de février où l’on a attendu le lendemain de l’enregistrement de 42 émissions pour me dire que c’était fini. Je n’ai même pas pu dire au revoir aux 2,2 millions de téléspectateurs qui me regardaient. C’est du jamais-vu en France ! » Et quand la partie adverse soutient qu’il a refusé une émission hommage, l’animateur brandit des Unes de magazines l’annonçant « viré ». « C’est agréable… » gronde-t-il. « On va s’arrêter là », interrompt la présidente des conseillers.
 
Jugement le 5 avril.
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