Mobilisés contre la réforme de l’université, des étudiants de Nanterre, rejoints notamment par des cheminots et des routiers, ont empêché ce vendredi matin la tenue des examens.
Les examens prévus à Arcueil ce vendredi et samedi sont annulés, a annoncé l’université de Nanterre. Comme prévu par un vote en assemblée générale, des étudiants de l’université de Nanterre étaient venus ce vendredi matin bloquer l’entrée principale de la Maison des examens, dans le Val-de-Marne. Ils étaient accompagnés de postiers, de cheminots, de routiers et d’intérimaires, venus les soutenir dans leur lutte contre la réforme de l’université. Seules quelques personnes avaient pu rentrer dans les bâtiments.
L’objectif de la contestation : empêcher la tenue des examens délocalisés de Nanterre qui devaient normalement se tenir dans la matinée. Selon Victor Mendez, l’un des leaders du mouvement et membre de l’Unef, ces examens auraient pour effet de « casser la grève ». Une décision « inadmissible », a-t-il assuré.
La mobilisation a donné lieu à un face-à-face tendu entre les protestataires et les forces de l’ordre, qui ont eu recours à des sprays au poivre. « Cassez-vous », ont lancé les grévistes aux policiers, tandis que des slogans comme « Boycott des examens », « Ne nous regardez pas, rejoignez-nous » ou « Pas de partiels sous présence policière » étaient scandés.
Un peu après 10 heures, l’annulation des examens a été annoncée avec un mégaphone. Une annonce applaudie par les manifestants. « Il faudra bien faire passer ces examens » a précisé Baptiste Bondu, directeur de cabinet de la présidence de Nanterre, ajoutant que trois autres journées d'examen étaient prévues à Arcueil la semaine prochaine. « Il faut maintenant qu'on voie les modalités possibles. Là, on est allés au maximum sur les devoirs à la maison », a déclaré Baptiste Bondu. « Certains enseignants nous disaient qu'ils ne pouvaient pas faire autrement qu'un examen sur table, a-t-il expliqué, on va essayer de convaincre les équipes pédagogiques pour organiser des devoirs maison ».
Le député de la France Insoumise Eric Coquerel était sur place. « Quand la mobilisation est massive comme elle l’est à Nanterre, le gouvernement doit entendre raison », a-t-il expliqué.
Le blocage est « un mal pour un bien », estiment Margaux et Manon, en première année à Nanterre. Car, « avec la sélection, des jeunes ne pourront pas entrer à la fac et, avec la fin des compensations et des rattrapages, d’autres ne pourront pas y rester ». Un autre étudiant, pourtant hostile à la réforme, ne cautionne pas la méthode : « Je suis contre la loi mais contre la grève. Je ne comprends pas pourquoi ils ne veulent pas qu’il y ait des examens… »
Au moins une étudiante a reçu un coup de matraque. Des manifestants évoquaient aussi un malaise. Les pompiers sont intervenus.