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Les images de la fête et de la folie à Marseille cette nuit après la qualification de l'OM en finale de la Ligue Europa

Au bout de la nuit, la délivrance. Quatorze ans après sa défaite face à Valence en finale de la Coupe de l’UEFA, l’Olympique de Marseille (OM) s’est qualifié pour une nouvelle finale européenne, jeudi 3 mai, en éliminant le Red Bull Salzbourg. Un but inscrit en prolongation par son défenseur central Rolando, ajouté au succès obtenu lors du match aller (2-0), a offert la finale aux Marseillais malgré la défaite (2-1). Ce sera face aux Espagnols de l’Atlético Madrid – tombeurs des Anglais d’Arsenal (1-0) – le 16 mai, à Lyon.
 
Par ailleurs toujours en course pour décrocher la deuxième place du classement de Ligue 1, directement qualificative pour la Ligue des champions, l’OM et ses supporteurs se prennent à rêver d’une fin de saison mémorable.
 
La qualification n’a pourtant tenu qu’à un fil face à une brillante équipe de Salzbourg. L’entraîneur de l’OM, Rudi Garcia, avait toutes les raisons de se montrer prudent avant le match, gardant en mémoire la performance du club détenu par la marque de boissons énergisantes contre la Lazio Rome, en quart de finale retour de cette C3 (victoire 4-1 après une défaite 4-2 en Italie). Salzbourg, par ailleurs invaincu devant son public cette saison, n’entamait pas la rencontre en victime expiatoire.
 
De fait, dominés, privés de ballon, les Olympiens ont longtemps subi la loi du Red Bull. Les Autrichiens ont logiquement ouvert le score en début de seconde mi-temps grâce à Amadou Haidara (53e), concluant un raid en solitaire facilité par les largesses de la défense marseillaise. Poussé par son public, Salzbourg profitait d’un but contre son camp malheureux de Bouna Sarr (65e) pour arracher la prolongation.
 
On pensait alors les Marseillais fort chanceux d’être encore en vie à la fin du temps réglementaire, face à des Autrichiens plus fringants. A voir les joueurs de l’OM se traîner sur le terrain, exténués – à l’image du milieu de terrain Morgan Sanson qui a terminé la rencontre en boitant –, personne ne sentait le onze phocéen capable de trouver les ressources pour inscrire ce but libérateur. Mais à match héroïque, héros improbable, et celui-ci se nomme Rolando.
 
Le défenseur portugais, blessé en avril, relégué sur le banc des remplaçants depuis le repositionnement de Luiz Gustavo en défense centrale, a offert le but de la qualification à l’OM en prolongation. Entré à la 101e minute, il a surgi sur un corner de Dimitri Payet pour tromper du pied, en coin, Alexander Walke (116e), et ainsi conclure le seul tir cadré de la rencontre côté marseillais. Le corner n’existait pas mais les coups de sifflet hasardeux de l’arbitre russe Sergueï Karasev seront vite oubliés, à Marseille au moins, comme la manière de la qualification.
 
« Il y en a un certain nombre qui jouaient à la fin sur une patte, je ne sais pas comment ils continuent à respirer, mais ils n’ont jamais lâché », a observé le président de l’OM, Jacques-Henri Eyraud, après la rencontre. « C’est dans l’ADN de cette équipe d’y croire jusqu’au bout », a abondé l’entraîneur Rudi Garcia pour saluer la qualification héroïque de son équipe – dans un curieux écho aux propos du Marseillais Zinédine Zidane, mardi, après la qualification de son Real Madrid en finale de la Ligue des champions.
 
Au coup de sifflet final, les joueurs de l’OM se sont rués vers leurs 1 500 supporteurs qui avaient garni le parcage visiteur de la Red Bull Arena, bâtie en 2003, dans le quartier de Wals-Siezenheim, en bordure de Salzbourg. Mille cinq cents fans qui n’ont pas failli à leur réputation. Détonnant dans le cadre bucolique de la « commune aux cent églises », sise non loin de la frontière avec l’Allemagne, ils avaient animé les rues paisibles de la ville natale de Mozart, galvanisés par la perspective de disputer la finale de la Ligue Europa sur la pelouse de leur rival lyonnais.
 
« Jean-Michel Aulas, on va la gagner chez toi », s’époumonaient-ils à la fin de la rencontre, reprenant un chant déjà entonné après la qualification obtenue lors du tour précédent face au RB Leipzig. La tension entre les deux Olympiques, savamment entretenue par leurs présidents, est en effet montée d’un cran ces dernières semaines.
 
Beau joueur, le président de l’OL a salué après la rencontre « cette formidable envie de gagner » des Marseillais. Son homologue a, lui, tenu à calmer le jeu : « Je pense qu’à Lyon, il n’y aura pas d’incidents. Nos supporteurs iront avec enthousiasme, mais ce sera une fête », a insisté Jacques-Henri Eyraud à la fin du match.
 
Les Phocéens disputeront la cinquième finale continentale de leur histoire après 1991 et 1993 en Ligue des champions, 1999 et 2004 en Coupe de l’UEFA. A ce jeu, dans nos frontières, l’OM est intouchable. Et corrige, au nom du football français, une anomalie, presque une tache : entre 2004 et 2017, huit pays avaient atteint la finale de C3 que les clubs français semblaient négliger.
 
Pour devenir la première équipe tricolore vainqueur de la Ligue Europa, il faudra battre une équipe qui évolue dans une galaxie bien éloignée de celle de la « planète Mars » : l’Atlético Madrid d’Antoine Griezmann, finaliste de la Ligue des champions en 2014 et en 2016 et déjà vainqueur de la Ligue Europa en 2010 et en 2012.
 
« Mais c’est sur un match, on va être chez nous à Lyon, on aura le peuple marseillais derrière nous et une partie de la France qui se reconnaît dans les valeurs de cette équipe, veut croire Rudi Garcia. Personne ne nous voyait là en début de saison, on est évidemment les outsiders pour cette finale. Mais on essaiera vraiment de décrocher le titre, ce serait tellement magnifique. »
 
Une perspective impossible à anticiper en début de saison, alors que l’OM débutait un exercice éreintant le 27 juillet 2017 face à la formation belge d’Ostende.
 
Cinquante-huit matchs plus tard, l’OM est l’équipe ayant disputé le plus de rencontres cette saison parmi les clubs des cinq grands championnats européens, devant Arsenal (57) et le Real Madrid (56). L’une, face aux Turcs de Konyaspor, fut jouée devant seulement 9 000 personnes au Vélodrome, en septembre 2017, lorsque les doutes sur la qualité et la profondeur de banc de l’équipe marseillaise étaient à leur apogée.
 
Mais comme souvent cette saison, c’est au courage que les Marseillais se sont sortis d’une situation pourtant périlleuse. Une abnégation qui sera indispensable à l’OM pour disputer ses quatre derniers matchs de la saison la plus longue de son histoire. A l’issue de laquelle l’équipe de Rudi Garcia pourrait aussi tout perdre, en cas de défaite à Lyon et de quatrième place finale en Ligue 1.
 

 

 

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