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Thierry Ardisson nous fait le bilan de sa saison agitée sur C8 et annonce le retour de Jeremstar dans "Les terriens du dimanche"

La saison touche à sa fin et c'est déjà l'heure du bilan. C'est au lendemain d'une journée marathon que Thierry Ardisson nous a convié à sa table de l'hôtel Meurice où il a ses habitudes. Ce vendredi 27 avril au matin, Thierry Ardisson souffle après avoir enchaîné de 14h à 1h du matin l'enregistrement de ses deux émissions du weekend où il a notamment reçu BHL et Arielle Dombasle pour la première fois ensemble sur un plateau télé. Costume noir impeccable comme à son habitude, il n'élude aucun sujet entre deux bouchées de confiture à l'abricot.
 
A l'occasion de cet entretien accordé au HuffPost, Thierry Ardisson revient sur une saison agitée qui a animé les fins de semaine de la chaîne C8 et provoqué le débat. Douze ans après le lancement de son émission "Salut les Terriens", l'animateur annonce par ailleurs une refonte complète de son talk-show du samedi, et évoque le retour des "Terriens du dimanche" à la rentrée.
 
La parole au patron des "Terriens"...
 
Le HuffPost : Vous avez connu une saison très agitée avec plusieurs polémiques mais vous ne vous êtes jamais excusé, vous assumez tout ?
 
Thierry Ardisson : Je ne m'excuse jamais de rien. La seule fois où je l'ai un peu fait c'était pour avoir invité Farid Benyettou, l'ex-mentor des Kouachi, la semaine de l'anniversaire des attentats de Charlie Hebdo. Ce n'était pas la meilleure idée. Si c'était à refaire, je le referais mais pas à cette date. Sinon, je ne vois pas pourquoi je m'excuserais. Le CSA m'a blanchi pour l'affaire du sachet de cocaïne avec le fils de Pablo Escobar ou pour l'histoire de la jupe de Nolwenn Leroy.
 
Vous ne recherchez pas le buzz à tout prix ?
 
Ce n'est pas quelque chose que l'on vise absolument. On ne se demande pas comment on pourrait faire parler de nous, on fait simplement ce qu'on a à faire.
 
Mais j'adore les polémiques. Il y a dix ans, "Salut les Terriens" faisait 1,2 million de téléspectateurs sur Canal+ et l'émission avait une rampe de lancement avec le football et le PSG ; c'était pas les séries craignos de C8. Mais ce n'est pas pour autant qu'on parlait de nous à l'époque. Aujourd'hui je ne vais pas me plaindre si c'est le cas. La polémique autour du Youtubeur Squeezie était une blague qui est mal passée par exemple. J'ai dit avec un peu d'admiration : 'putain c'est génial, tu gagnes 500.000 euros par an en jouant aux jeux-vidéo'. Aucune ironie, j'aurais adoré trouver cette idée !
 
Vous affirmez que vous êtes toujours resté le même après 30 ans de télévision, c'est possible ?
 
Je pense que les polémiques de cette saison venaient des gens qui me découvraient. Ceux qui me connaissaient depuis "Tout le monde en parle" sur France 2 ne sont pas du tout surpris. Mon public a un peu changé en même temps que mon passage de Canal+ à C8 en 2016, il s'est rajeuni, comme l'opinion a changé avec les réseaux sociaux. Ce n'est pas pour autant que je confonds opinion publique et Twitter où des anonymes racontent tout et n'importe quoi.
 
Vous avez encore eu le doigt d'honneur facile cette année, c'est plus fort que vous ?
 
Ma femme, Audrey Crespo-Mara, m'a interdit d'en faire. C'est mon côté méditerranéen, je suis Niçois, j'ai le sang chaud ! Mais ce n'est pas prévu à l'avance, je ne l'écris pas sur mes fiches. Ça pourrait, quand on connaît ma précision, mais ce n'est pas le cas.
 
Avec 1 million de téléspectateurs en moyenne fin avril, la 12 ème saison de "Salut les Terriens" est sur le point de s'achever, le bilan est-il positif ?
 
C'est une saison réussie. Mais c'était la dernière de "Salut les Terriens" telle qu'on la connaît. L'émission sous sa forme actuelle a vécu. En une décennie, on l'a faite évoluer sur Canal+ avant de l'adapter pour la TNT sur C8, mais le programme est usé.
 
Pour la rentrée 2018, on va changer plusieurs choses comme le nom de l'émission, qui va cependant rester sur le thème des Terriens. La scénographie va également être repensée, toujours en gardant cette collision entre classique et punk. Il y a quelques semaines, j'étais devant ma télé et le décor m'est 'sorti par les yeux', un peu comme quand ma mère à l'époque avait voulu changer les rideaux de la maison du jour au lendemain. Les invités ne vont plus être affalés sur des fauteuils Louis XVI ringards.
 
Je compte aussi modifier le rythme de l'émission qui est un peu plan-plan, et enfin moderniser la mécanique et le type d'invités. Je pense que "Salut les Terriens" est devenu un peu trop une enfilade de people-promo, et je suis incapable de faire comme Alain Chabat avec le "Burger Quiz" qui réussit à faire venir des célébrités sans parler de leur actualité !
 
Des rumeurs évoquent l'arrêt des "Les Terriens du dimanche", seront-ils de retour à la rentrée ?
 
S'il y a une troisième saison de Thierry Ardisson sur C8, il y a une deuxième saison des "Terriens du dimanche". Je déteste être pieds et poings liés, c'est pourquoi je signe des contrats à la saison. Si à la rentrée prochaine je veux aller à la pêche au gardon, j'y vais. Si la chaîne ne veut pas de moi, c'est pareil. On commence à discuter, à négocier. Mais soit j'ai mes deux émissions, soit j'en fais zéro. Ce qui est sûr c'est qu'il n'y en aura pas qu'une.
 
Cette émission du dimanche est celle qui vous ressemble le plus ?
 
Oui. Sans être jaloux d'"On n'est pas couché" qui est quand même de la radio filmée, j'enviais à mes confrères le concept d'émission de débat. J'ai mes idées politiques, mes idées sociétales, j'ai écrit des bouquins. Je ne suis pas un intellectuel mais je le suis beaucoup plus que la plupart des animateurs, ce qui n'est pas compliqué. J'avais donc envie de donner mon avis et de participer à la vie de la cité et voilà pourquoi j'ai créé "Les Terriens du dimanche", la seule émission politique où on entend David Bowie. Ma grande idée, c'est de spectaculariser la culture et la politique.
 
Êtes-vous satisfait du casting des "Terriens du dimanche" ?
 
Cette bande de chroniqueurs représente bien la société française : Franz-Olivier Giesbert le bourgeois, Hapsatou Sy la noire qui le revendique et qui n'est pas une Bounty, Gilles-William Goldnadel le feuj sioniste, Monia Kashmire la rebeu hyper moderne, Natacha Polony la souverainiste chevènementiste lookée cuir... Par exemple, je n'avais aucune raison de devenir copain avec Raquel Garrido de la France Insoumise compte tendu de ses idées politiques. En début de saison, je me suis dit que ça allait être une horreur mais j'ai appris à la connaître: cette fille a bon cœur.
 
Le JeremstarGate a tout de même bousculé vos plans en début d'année.
 
Je suis désolé pour Jeremstar. Mais il sera avec nous la saison prochaine. C8 le lui a annoncé.
 
Cette affaire a cristalisé les tensions entre Canal+ et TF1, mais vous revendiquez une indépendance ?
 
Moi, j'ai la marque Ardisson. Elle a marché sur France 2, sur Canal+ et elle fonctionne maintenant sur C8. J'ai la prétention de croire que si j'allais sur une autre chaîne, quelques personnes viendraient me voir... Il est vrai que j'étais très inquiet au moment de notre passage de C+ à C8, j'avais même reproché au groupe de ne pas avoir fait assez de promotion.
 
Cyril Hanouna s'est imposé comme la tête d'affiche de C8, comment prenez-vous votre place de numéro deux ?
 
Cyril Hanouna est la colonne vertébrale de la chaîne. Je pense qu'il est phénoménal, incroyable ! Moi, je prépare des fiches pendant deux jours, lui, il arrive sur le plateau, il dit "Ah elle est bien ta chemise" et il en fait cinq minutes, voilà. C'est un talent que je n'ai pas.
 
On peut raconter tout ce qu'on veut, mais quand tu rassembles 1,3 million de téléspectateurs tous les soirs en access prime-time (avant-soirée), les patrons t'écoutent. Je ne suis pas jaloux, je ne me vis pas en concurrence avec lui. Sans mépris, on ne fait pas la même télé, on n'a pas le même âge, on ne vient pas du même monde. Mais moi, contrairement à lui, on ne m'a jamais demandé mon avis dans le groupe Canal. Aujourd'hui, je n'ai rien à dire sur les remplacements de Yann Barthès par Yves Calvi, par le remplacement de Daphné Bürki par William Leymergie. J'aurais préféré qu'ils restent, mais je n'ai pas à justifier les décisions du groupe.
 
On dit pourtant de vous que vous êtes devenu le "nouveau Cyril Hanouna" de C8 après cette saison mouvementée, c'est flatteur ?
 
C'est une formule un peu malveillante. Si je l'étais, j'aurais un contrat de 50 millions d'euros par an...
 
Votre patron Vincent Bolloré a été mis en examen, une réaction ?
 
On est dans un pays, la France, où on attaque quelqu'un qui a obtenu un marché en Afrique. Je ne suis pas sûr qu'en Chine on traîne en justice les industriels qui font pareil. Et si ça continue comme ça, il n'y aura plus que des Chinois en Afrique.
 
Je n'ai pas le dossier sous la main, mais on attaque très clairement la synergie. Moi par exemple, je suis en train d'écrire un film sur la discothèque parisienne Le Palace, et il se trouve que le label Universal qui va faire la bande son et que StudioCanal va co-produire, ils sont dans le même groupe: Vivendi. Est-ce répréhensible ? Quant à Vincent Bolloré n'est pas le meilleur directeur des programmes que j'ai rencontré, ni même le meilleur communiquant, mais en tant qu'homme d'affaires, il est très fort !
 
Qui de vous ou de Stéphane Guillon mettra un terme à votre petite guerre ?
 
Je n'arrive pas à être en colère contre lui. Dire cette petite saloperie que je pleure sur commande, c'est faux et nul. Non, je ne pleure pas sur commande, je suis fier et ému face aux témoignages de mes invités.
 
A l'époque Vincent Bolloré m'avait demandé de le virer, j'ai négocié pour qu'il reste jusqu'à la fin de la saison dernière, mais c'était clair qu'en insultant le propriétaire de la chaîne dans une émission concurrente, il savait à quoi s'attendre. Moi, de toute façon, j'ai toujours eu une tête de turc. Ça a été Marc-Olivier Fogiel pendant 10 ans, puis Alessandra Sublet, aujourd'hui Stéphane Guillon. C'est lui qui a commencé. A part ça, je le réinvite quand il veut.
 
C'est quoi de vivre dans la start-up nation d'Emmanuel Macron quand on utilise encore le fax ?
 
Pendant des années, j'ai eu un Nokia à clapet et ça faisait marrer tout le monde. En réalité, mon traditionalisme affiché est de la coquetterie. Un jour je me suis dit que j'étais un peu con... J'ai un iPhone X depuis peu. Mais comme le dit Eddy Mitchell, je ne suis pas dactylo, je ne passe pas mes journées à taper. C'est pourquoi je reçois mes mails par fax. J'écris dessus, je fais des dessins et des flèches, je scanne et j'envoie.
 
Savez-vous déjà ce que vous allez faire après la télévision ?
 
That's the question. J'ai développé depuis 10 ans toute une activité dans la fiction qui commence à porter ses fruits. J'ai ma société Ardimages, à Paris et à Londres. Je suis actionnaire de la société de production Nolita qui, en 2017, a fait le plus de films après Gaumont. J'ai déjà produit deux long-métrages. Donc oui, je me suis déjà construit l'après-télé. De la manière dont je suis passé de la publicité à la télévision, je passerai un jour de la télévision à la fiction. Je ne vais pas m'accrocher jusqu'à 85 ans. Disons que la saison 3 de ma vie est prête.
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