Le baron Edouard-Jean Empain, homme d’affaires belge, dont l’enlèvement en France en 1978 défraya la chronique, est décédé jeudi 21 juin à l’âge de 80 ans, ont rapporté les médias belges. Selon le quotidien économique L’Echo, qui l’avait encore interviewé en 2014, l’ancien PDG du groupe Empain-Schneider, retiré des affaires depuis les années 1980, vivait à Monaco avec sa compagne.
Edouard-Jean Empain était le petit-fils d’Edouard Empain, anobli par le roi des Belges Léopold II en 1907, qui avait bâti à partir de la fin du XIXe siècle un empire industriel, à l’origine notamment du réseau ferroviaire congolais et de la construction du métro parisien.
Edouard-Jean Empain, devenu PDG du groupe Empain-Schneider en 1971, fut enlevé devant son domicile, à Paris, le 23 janvier 1978. Il fut séquestré et torturé dans un petit pavillon de Savigny-sur-Orge, en région parisienne, et ne fut libéré qu’au bout de soixante-trois jours de captivité, lors d’une remise de rançon ratée, assortie de l’arrestation d’un ravisseur.
Le retentissement de l’affaire fut notamment dû au fait que ses ravisseurs, « des petites frappes », selon les dires du baron, interviewé en octobre 2014 par L’Echo, pour faire pression sur sa famille, lui tranchèrent une phalange d’un auriculaire.
Après sa libération, Edouard-Jean Empain s’était rapidement retiré des affaires, nourrissant de l’amertume sur le fait de ne pas avoir suscité d’empathie pendant ce rapt, au motif qu’il aurait « dérangé » l’establishment en France. « J’avais plein d’amis qui étaient prêts à payer [la rançon], mais comme il ne fallait pas que je revienne, il ne fallait surtout pas payer », déclarait-il en 2014.
Dans cet entretien à L’Echo, il avait aussi dit qu’à l’époque, le roi Baudouin était prêt à payer pour le libérer en raison de « ce que la couronne belge devait à la famille Empain ». Le roi l’avait fait savoir à son entreprise, mais celle-ci n’avait pas donné suite, selon le baron.