Avec ses propositions pour le Budget 2019, Edouard Philippe souhaite mettre en place les conditions pour "que l'on fasse toujours le choix du travail", explique-t-il ce dimanche dans le JDD. Il affirme cependant qu'"aucune prestation sociale ne sera réduite".
Ces mesures seront elles acceptées ? Les propositions d'Edouard Philippe pour le projet de loi de Finances 2019 font en tout cas écho au slogan de campagne "Travailler plus pour gagner plus", qui avait fait gagner un certain Nicolas Sarkozy en 2007. "Il faut faire en sorte qu'à tout moment le travail paie et que l'on fasse toujours le choix du travail", martèle l'actuel Premier ministre dans une interview publiée ce dimanche 26 août dans les colonnes du Journal du dimanche.
Prônant "une politique de transformation et de maîtrise des dépenses", le locataire de Matignon prévoit aussi quelques coups de rabot. Voici quelques éléments emblématiques qu'il voudrait faire figurer dans le texte qui sera présenté fin septembre.
• RSA : réévaluation selon l'inflation
"Les prestations qui bénéficient à nos concitoyens les plus fragiles, comme le RSA, seront augmentées conformément à la loi", indique le Premier ministre. C'est-à-dire selon un calcul qui s'appuie sur les prévisions d'inflation.
• Prime d'activité, minimum vieillesse, allocation adultes handicapés : un geste significatif
Ces prestations seront augmentées "très significativement", prévoit Edouard Philippe sans donner de précisions.
• APL, allocations familiales, pension de retraite : réévaluation minime
Elles "progresseront de façon plus modérée, de 0,3% par an en 2019 et 2020". En clair, elles augmenteront moins que l'inflation, ce qui implique une baisse de pouvoir d'achat. A noter : la prévision d'inflation moyenne sur 2018, selon l'Insee, s'élève à 1,6%.
La suppression des cotisations sociales sur les heures supplémentaires entrera en vigueur dès le 1er septembre 2019. "Pour une personne payée au Smic, cette mesure représentera en moyenne plus de 200 euros par an", selon le chef du gouvernement.
• Contrats aidés dans le viseur
"Nous voulons transformer l'action publique en diminuant le financement des politiques qui ne sont pas efficaces, par exemple sur [...] les contrats aidés, dont la plupart ne permettent pas d'obtenir ensuite un emploi viable", assure le Premier ministre.
• Fonctionnaires : suppression de postes
"En 2019, nous prévoyons environ 4500 suppressions de postes" de fonctionnaires. Les 50.000 suppressions déjà annoncées à l'horizon 2022 se feront dans le cadre d'une "transformation de l'action publique qui monte en puissance au fil du temps [...] Je peux déjà vous dire qu'en 2020, le chiffre sera supérieur à 10.000". Le "ministère des Finances", "l'audiovisuel public et "le réseau extérieur de l'État" sont notamment visés. Ce qui n'empêchera cependant pas le recrutement de plus de "2000 agents supplémentaires dans la police, la gendarmerie et à la DGSI, 1300 à la justice - parce qu'il s'agit de priorités", insiste Edouard Philippe.
• L'indemnisation des arrêts maladie : les entreprises pas (encore) sollicitées
L'un des scénarios envisagé par le gouvernement pour limiter les dépenses de l'Assurance maladie consistait à faire peser une partie des remboursement des arrêts maladie sur les entreprises et non plus sur la Sécurité sociale. Les organisations patronales s'étaient vivement élevées contre cette hypothèse cet été.
Et ils semblent avoir été entendus : "Il ne s'agit pas de renvoyer vers tel ou tel le coût de ces indemnisations - les entreprises pas plus que d'autres [...] C'est ensemble qu'il faut résoudre le problème. J'écarte l'hypothèse d'une mesure brutale de transfert vers les entreprises, c'est clair", assure le Premier ministre.