Chronique. Éditeur de presse et créateur du journal L’Petit Mardi, destiné aux jeunes, Guillaume Benech, bachelier depuis juin dernier, brosse chaque semaine dans Paris-Normandie le portait d’un ou d’une Rouennaise. Il semblerait que la Normandie ne soit pas une région tout à fait normale dans le domaine artistique. Cette impression de résider sur un territoire dominé par l’art, nous l’avons tous, d’autant plus dans l’univers musical. Décontenancée par le succès de Petit Biscuit, choquée par la percée monstrueuse de Rilès, notre région semble être un terreau d’artistes, qui germent aussi vite que les clochers de Rouen percent les nuages. J’ai découvert il y a peu un jeune rappeur nommé Mara, et qui, à 18 ans, a le profil parfait pour devenir l’un des futurs phénomènes de sa génération.
C’est d’abord par la danse que Mara aborde l’univers artistique. « J’ai commencé avec un groupe qui s’appelle S2H et c’est vers mes 13-14 ans que j’ai commencé à écrire et à rapper. » Le rap, un registre qu’il écoute depuis son plus jeune âge et qui lui procure un véritable « sentiment de liberté », une façon pour lui de se livrer tout en s’éclatant avec ses potes. « J’enregistre chez mon frérot Kartoon, un rappeur rouennais très chaud. »
Des rappeurs, il en apprécie plein, de Booba à Nekfeu, en passant par Ninho, Capo Plaza, Caballero & JeanJass. « Je n’ai pas de principales inspirations, je prends vraiment ce qui vient. Ceux qui m’inspirent le plus, ce sont ceux qui me donnent l’espoir de réussir et me donnent l’envie de me faire transpirer pour ce que j’aime. » Une passion qui le transporte sans cesse, « j’écris n’importe quand, quand j’ai du temps, et même quand j’en ai pas, si j’ai un truc qui vient, j’écris. ».
En juin dernier, il passait son bac économique et social, qu’il a décroché et vient tout juste d’entrer en BTS communication à Rouen. « Les études ne m’ont pas empêché de faire de la musique ni de penser au prototype de mes autres projets. Je ne suis signé nulle part, je suis libre de faire ce que je veux pour l’instant, et donc d’aller à mon rythme. Le BTS communication ne m’empêchera pas de faire du son. Au contraire, je me servirai de la com ! »
Sa com, il la réussit plutôt bien d’ailleurs. Tous ses clips sont réalisés par des clipmarkers qui lui font aimer la vidéo, les derniers par Antonin Pantic, « un pote qui me laisse vraiment libre sur la réalisation et qui fait du super taf sur le montage ».
Bosseur fou, Mara ne manque pas de projets pour les années futures : « J’ai envie de surprendre les gens avec la musique, les concerts et une marque de vêtement que je veux créer et qui s’appellera « WERC ». Je n’ai pas d’attente particulière, j’aimerais simplement pouvoir manger grâce à ma musique dans quelques années, avec un public derrière moi ».
Malgré la concurrence énorme du milieu, Mara ne déteste aucun rappeur. Les instrus de ses sons sont toutes produits par des beatmaker qu’il a découverts sur internet, et il a investi son argent de poche dans la réalisation de ses projets. Mara est bien parti pour détrôner les plus grands, sa carrière étant déjà bien amorcée, sa motivation jamais aussi développée...