Elle a brusquement coupé court et quitté la scène... dans une colère noire. A 45 ans, Monica Lewinsky ne veut plus qu’on lui parle de Bill Clinton. Son intervieweuse, lors d’une conférence en Israël sur le cyberharcèlement, en a fait les frais.
En dépit d’un accord pour ne pas évoquer l’affaire Clinton, auquel est lié depuis 20 ans le nom de Lewinsky, la journaliste Yonit Levi a demandé à l’ex-stagiaire de la Maison Blanche si elle attendait toujours des excuses de Bill Clinton ?
«Je suis désolée, je ne peux pas répondre à cette question » a répondu celle qui est devenue femme d’affaire, en quittant son fauteuil d’un pas courroucé, avec sur ces talons... l’intervieweuse. On imagine l’ambiance en coulisses.
Il peut paraître très légitime que des décennies après le scandale, Monica Lewinsky ait envie de passer à autre chose et refuse qu’on lui rappelle systématiquement l’épisode scabreux qui l’a rendu célèbre. Par ailleurs, elle évoque un accord préalable à l’entretien, qui détaille les questions qu’on allait lui poser ou pas. Mais cette dérive américaine de l’interview est à combattre. Poser uniquement des questions validées par les invités, ça ne s’appelle plus une interview mais de la communication.
Peu après cet épisode devenu viral, Monica Lewinsky a expliqué sa réaction sur Twitter. «Après le speech d’aujourd’hui sur les périls et les points forts d’internet, il y a eu 15 minutes de conversation sur le sujet de ma propre intervention. Nous avions posé des jalons clairs sur les sujets à aborder et ceux écartés. La question que l’intervieweuse m’a posé, nous en avions parlé la veille et j’avais déclaré que c’était hors sujet. Lorsqu’elle me l’a posée sur scène, j’ai compris qu’elle brisait notre accord. Je suis partie, car il est plus important que jamais pour les femmes de se dresser et de ne pas laisser aux autres le contrôle de leur histoire. Je suis désolée pour le public que cette conférence se soit terminée de cette manière.
«Il est temps de tourner la page», affirmait déjà Monica Lewinsky en 2014, en affichant son envie de se «réapproprier (son) histoire et donner un sens à (son) passé». «Je regrette profondément ce qui est arrivé entre le président Clinton et moi», martelait-elle.