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L’ancien secrétaire d’État et maire en exercice de Draveil (Essonne), Georges Tron, est jugé depuis mardi au côté de son ex-adjointe Brigitte Gruel

L’ancien secrétaire d’État et maire en exercice de Draveil (Essonne), Georges Tron, est jugé depuis mardi au côté de son ex-adjointe Brigitte Gruel
"Je suis victime non reconnue": une ex-attachée parlementaire de Georges Tron, jugé pour viols aux assises à Bobigny, a affirmé jeudi avoir elle aussi été agressée par l'élu, qu'elle défendait au début de l'affaire et qualifie désormais de "gourou".
 
L'ancien secrétaire d'État et maire en exercice de Draveil (Essonne) est jugé depuis mardi au côté de son ex-adjointe Brigitte Gruel. Ils se disent innocents des viols et agressions sexuelles en réunion dénoncés par deux anciennes employées municipales.
 
Virginie Ettel et Eva Loubrieu accusent l'élu d'avoir commencé à pratiquer sur elles de la réflexologie plantaire et fini par leur imposer des attouchements et des pénétrations digitales, avec ou sans Brigitte Gruel.
 
"Je suis également victime non reconnue aujourd'hui", lance Lucile Mignon, 48 ans, entendue par visioconférence.
 
Elle affirme avoir subi trois agressions de la part de l'élu, dont deux en présence de Brigitte Gruel. Elle n'avait jusqu'alors évoqué qu'un épisode, fin 2006.
 
En arrêt maladie depuis 2012, "toujours dans les effectifs de la mairie de Draveil, sans salaire depuis un an", elle dit aussi endurer un "harcèlement moral très violent".
 
"Je souhaiterais que ma plainte aboutisse", insiste la quadragénaire, parfois véhémente pendant ces près de quatre heures d'audition.
 
L'affaire jugée à Bobigny avait coûté à Georges Tron son poste de secrétaire d'État à la Fonction publique fin mai 2011. Dix jours après la retentissante arrestation à New York de l'ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol par une femme de chambre.
 
Lucile Mignon devait déjà être entendue en décembre dernier, mais l'audience avait été renvoyée avec fracas juste avant son témoignage.
 
La défense de Georges Tron avait notamment dénoncé la diffusion en plein procès d'un sujet d'Envoyé spécial donnant la parole à Virginie Ettel. Lucile Mignon y témoignait également.
 
Saisi par la défense, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a qualifié le reportage de "déséquilibré" et adressé en avril une mise en demeure à France Télévisions.
 
Présentée comme "repentie" dans le reportage, Lucile Mignon expliquait avoir tenté de dissuader Virginie Ettel de porter plainte et participé à une campagne de dénigrement à son encontre.
 
Placée en garde à vue pour chantage au début de l'affaire, elle avait finalement lâché avoir agi à la demande de Georges Tron.
 
A l'audience mercredi, Lucile Mignon souligne "avoir suivi le mouvement comme beaucoup d'autres" de peur de perdre son emploi. Elle parle d'un "système", d'une "secte" réunie autour d'un "gourou". "C'est de l'emprise", assume-t-elle.
 
Elle relate avoir sollicité Georges Tron dans sa permanence parlementaire en 2005 alors que son ménage avait des soucis d'argent. Embauchée comme secrétaire à la mairie, elle était par la suite devenue assistante du député-maire (1993-2010, 2011-2012).
 
Pour elle, Georges Tron recevait souvent des "femmes seules ou en situation de divorce" à sa permanence et mettait en avant sa pratique de la réflexologie plantaire "pour appâter ses victimes, ses proies".
 
Lucile Mignon dit avoir été agressée une première fois, fin 2006, "en état de sidération" entre les mains des accusés. Elle a changé de version depuis une plainte d'octobre 2011 : elle expliquait avoir trouvé la force de partir avant que cela ne dégénère.
 
Pourquoi cette évolution ? "Dans le déni", elle ne voulait "pas voir que ça avait pu (lui) arriver". "Il a fallu un choc post-traumatique pour que certains événements me reviennent en mémoire."
 
L'avocat de Brigitte Gruel, Frank Natali, intervient : ne pouvait-elle pas déposer plainte "au lieu d'attendre le 25 octobre 2018 pour faire un scoop d'audience" ?
 
Lucile Mignon rétorque qu'elle peine à croire en la justice, les procédures qu'elle a engagées contre le maire n'ayant jusque-là pas abouti.
 
Interrogée dans l'après-midi, une autre ex-assistante parlementaire - qui travaillait à la même époque - avait trouvé "bizarre" que sa collègue porte plainte.
 
Aujourd'hui employée au cabinet du maire de Draveil, elle dit n'avoir subi "aucun comportement sexuel" de sa part ni même "bénéficié" d'une séance de réflexologie. Elle assure qu'elle n'aurait "jamais approché Georges Tron" si elle avait eu "le moindre doute" sur son comportement.
 
Le procès doit continuer jusqu'à la mi-novembre.
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