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17 Octobre 2018
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, souhaite installer un "contrôle systématique" des médecins à partir du quatrième arrêt maladie prescrit pour limiter le coût pour l'Assurance maladie.
Accentuer les contrôles pour limiter les coûts. Dans une interview accordée au Figaro ce mercredi 17 octobre, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a haussé le ton face aux abus d'arrêts maladie dans les entreprises. Tout en demandant un "effort collectif" pour maîtriser le coût des indemnisations de ces arrêts, il propose de renforcer les contrôles de l'Assurance maladie. En première ligne : "les médecins gros prescripteurs". "Il pourrait, par exemple, y avoir un contrôle systématique après le 4e arrêt prescrit" pour la même personne, évoque-t-il.
Niant la responsabilité des employeurs dans l’expansion des arrêts maladie, considérant qu'ils sont déjà "largement responsabilisés sur le sujet et ont fait de gros efforts en matière de prévention", d'autant qu'il est de "l'intérêt des entreprises d'avoir des salariés qui se sentent bien au travail", le dirigeant du syndicat patronal rejette donc la faute sur les professionnels de santé et les salariés. "L'Assurance maladie doit d'abord faire respecter la loi", exige-t-il, demandant de "renforcer les contrôles avec une action ciblée sur les médecins gros prescripteurs et les salariés concernés par les arrêts courts et itératifs." "Il y va de la pérennité du système, autant individuellement que collectivement", s'inquiète-t-il.
Geoffroy Roux de Bezieux se prononce également en faveur d'un suivi des assurés plus strict. Notamment en vérifiant que "les assurés sociaux respectent bien les heures de sortie autorisées" et "envoient leurs arrêts de travail dans le délai de 48 heures". Ou encore en "valorisant" le "dispositif de contre-visite médicale à l'initiative de l'employeur". Un vrai flicage des salariés malades, en somme.
En plus de nouveaux contrôles, le président du Medef veut voir se créer "un parcours de prescription unique", dans lequel le médecin traitant serait le seul à pouvoir prescrire un arrêt, pour éviter que les patients ne contournent la limitation de prescription des arrêts en allant voir un autre médecin pour pouvoir s'absenter de leur lieu de travail. De plus, il souhaite également mettre en place des "référentiels de durées d'arrêts, communs à tous, définis par la Haute autorité de santé". Le but : lutter contre les arrêts longs de plus de six mois qui "pèsent 44% de la dépense" d'indemnités journalières.
Et les entreprises dans tout ça ? "Nous pourrions ouvrir la possibilité d'affecter une part de la cotisation de 2 % réservée au financement du haut degré de solidarité dans les régimes complémentaires vers des actions de prévention des arrêts de travail et de la désinsertion professionnelle", propose-t-il, grand seigneur. Pas sûr que cela suffise à réduire la souffrance au travail.
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