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Présidentielle au Brésil : L'extrême droite aux portes du pouvoir

Le Brésil va-t-il basculer sous un régime d'extrême droite ? C'est tout l'enjeu du second tour de l'élection présidentielle qui oppose ce dimanche l'ultrafavori Jair Bolsonaro au candidat de gauche Fernando Haddad.
 
Après le scrutin du 7 octobre qui a vu Bolsonaro frôler une élection dès le premier tour (46% des suffrages) alors qu'il avait été longtemps très sous-estimé, 147 millions d'électeurs reprennent le chemin des bureaux de vote.
 
Les deux derniers sondages publiés samedi soir créditent Jair Bolsonaro, du Parti social libéral (PSL), de 54 et 55 % des intentions de vote et Fernando Haddad, du Parti des travailleurs (PT) de l'ex-président Lula, de 46 ou 45%.
 
Ainsi, l'écart entre les deux prétendants est passé de 18 points à la mi-octobre à 8 à 10% à la veille du scrutin. La remontée de Fernando Haddad a redonné l'espoir à la gauche, tandis que le doute s'insinuait dans un camp Bolsonaro jusqu'ici conquérant.
 
"Je continue de penser que Bolsonaro est favori", dit Gaspard Estrada, spécialiste de l'Amérique latine à Sciences Po, mais "dans l'histoire électorale du Brésil il n'est pas du tout exclu qu'il y ait des mouvements forts dans les dernières 24 heures".
 
Dans un pays miné par une violence record, le marasme économique, une corruption endémique et une crise de confiance aiguë dans la classe politique, Jair Bolsonaro, malgré une carrière insignifiante de député pendant 27 ans, a réussi à s'imposer comme l'homme à poigne dont le Brésil a besoin.
 
Ce populiste de 63 ans a proposé des remèdes simples, voire radicaux : armer la population pour que "les gens bien" se défendent, donner un permis de tuer aux forces de l'ordre en opération ou redresser la 8e économie mondiale avec des privatisations pilotées par un "Chicago boy" ultralibéral.
 
Ce catholique défenseur de la famille traditionnelle qui a reçu le soutien crucial des puissantes églises évangéliques et veut qu'un tiers de son gouvernement soit constitué de généraux a indigné, par ses déclarations outrancières, une bonne partie des Noirs, des femmes et des membres de la communauté LGBT.
 
En fin de campagne, ce "patriote" a tenté de rassurer en s'engageant à respecter lois et Constitution.
 
Mais il y a une semaine, le capitaine de réserve a prononcé une diatribe inquiétante, promettant "l'exil ou la prison" à ses opposants, et à Haddad et à l'ex-président incarcéré Lula de "pourrir en prison".
 
Bolsonaro, qui est en passe de priver le PT d'une 5e victoire d'affilée à une présidentielle, a capitalisé sur l'exaspération des Brésiliens en jouant sur le registre du "tous pourris" et un virulent sentiment anti-pétiste.
 
Ayant frolé la mort après un attentat au couteau le 6 septembre qui a renforcé son aura - ses fidèles l'appellent "Le Mythe" - il a ensuite mené toute sa campagne sur les réseaux sociaux et refusé les six débats prévus avec Haddad. Pour raisons "médicales" et "stratégiques".
 
La mission des observateurs latino-américains a estimé que les torrents de fausses informations, notamment sur la messagerie WhatsApp, étaient "un phénomène sans précédent".
 
Fernando Haddad, 55 ans, a promis de "lutter contre le fascisme jusqu'au bout", quand Lula, du fond de sa prison, appelait à l'union des démocrates contre "une aventure fasciste" au Brésil.
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