Hautement allergène, le PPD, présent dans la plupart des colorations chimiques, a bien failli coûter la vie à Estelle, 19 ans, qui tient désormais à alerter sur les dangers de cet ingrédient.
L'étudiante a publié, sur Facebook, des photos de son visage défiguré par cette substance dangereuse.
Estelle, qui avait déjà fait une petite réaction instantanée à une précédente coloration, avait, cette fois-ci, pris le soin de faire un test sur sa peau au préalable. Mais elle n’avait attendu que 30 minutes contre 48 heures, comme le préconise la notice.
«J’ai fait une bêtise et j’ai envie de dire aux autres, ne faites pas comme moi !», a-t-elle confié au Parisien. «J’ai failli mourir, je ne veux pas que ça arrive à d’autres.»
Il y a dix jours, quelques heures après avoir effectué un gros changement capillaire de blonde à brune, le cuir chevelu d’Estelle commence à la démanger et le haut de son crâne à enfler. Le dimanche matin, la jeune femme constate l’ampleur des dégâts. «J’avais une tête d’ampoule», a-t-elle expliqué au Parisien.
Aux urgences, accompagnée par sa mère, Estelle est rapidement prise en charge par les soignants, habitués aux allergies au PPD. Abréviation de paraphénylènediamine, de la famille des benzènes, le PPD (tristement nommé «Allergen of the Year» en 2006 par l'American Contact Dermatitis Society), permet de faire tenir les colorations foncées sur les cheveux. Mais ce produit n’est pas autorisé dans d’autres cosmétiques.
Les médecins constatent que le tour de tête de l'étudiante fait alors 63 cm contre 56 en moyenne. Après une perfusion aux corticoïdes et aux antihistaminiques, Estelle rentre chez elle mais l’œdème ne s’arrête pas là et continue de monter vers ses tempes et son front. De retour aux urgences, les médecins lui assurent que cela va se calmer mais la maman, sceptique, fonce à l’hôpital Mondor, à Créteil. En chemin, l’état d’Estelle se dégrade. La jeune femme s’étouffe, sa langue gonfle, son rythme cardiaque s’accélère et elle respire mal.
Les médecins lui font une piqûre d’adrénaline et la gardent en observation toute la nuit. Le lendemain, elle est enfin hors de danger.
Depuis leur alerte sur les réseaux sociaux, Estelle et sa mère ont reçu beaucoup de messages, y compris de coiffeurs se voulant rassurants et recommandant de toujours effectuer sa couleur en salon, mais la substance, comme le précise Estelle, est présente dans toutes les teintures.
La concentration en PPD dans les colorations a été limitée depuis 2013, mais le risque n’est pas zéro.
Alternative à la coloration chimique, la vraie coloration végétale, elle, ne contient aucune substance chimique dangereuse. Ces végétaux, racines ou écorces, broyés pour obtenir une poudre fine, ont le pouvoir de colorer les cheveux. Issues de l'agriculture biologique, ces mélanges de poudres de plantes pures, sans oxydants ni ammoniaque, sont mélangées à de l'eau chaude pour former une pâte.
Mais attention à toujours vérifier la provenance du henné contenu dans ses colorations végétales, car certaines marques, soi-disant naturelles, mettent du PPD dedans.
Heureusement, il existe des boutiques en ligne fiables, comme Beauté Bien-être, qui vend des poudres entièrement naturelles de qualité, ou des coiffeurs qui pratiquent la couleur 100% végétale, comme Artisan Végétal, à Paris.