18 Décembre 2018
19h31: Les mesures annoncées en novembre par l'exécutif, annulées dans l'après-midi, sont finalement maintenues, annonce ce soir le cabinet du Premier ministre.
Il était question, cet après-midi, de ne pas réaliser "l'extension du chèque énergie à 2 millions de nouveaux bénéficiaires, à hauteur de 60 euros annuels en moyenne". Le relèvement du barème kilométrique et le doublement de la prime à la conversion "pour les actifs qui se déplacent beaucoup" devaient également être abandonnés.
16h54: Vinci annonce renoncer à faire payer les automobilistes qui ont profité de péages gratuits.
16h49: Le gouvernement compte renoncer à une partie des mesures annoncées par Edouard Philippe mi-novembre au début du mouvement des "gilets jaunes", au motif que certaines d'entre elles ne s'imposent plus en raison notamment de l'annulation de la hausse des taxes sur le carburant, indique France Info. L'exécutif compte notamment renoncer à l'extension du chèque énergie à deux millions de foyers supplémentaires.
Autres mesures concernées: le relèvement du barème kilométrique et le doublement de la prime à la conversion pour les gros rouleurs. L'économie totale devrait être de 130 millions d'euros.
15h13: Le gouvernement propose une prime exceptionnelle de 300 euros aux forces de l'ordre mobilisées pour faire face au mouvement des "gilets jaunes", selon un amendement déposé mardi dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2019.
Cette annonce intervient alors que le ministère de l'Intérieur est confronté à une fronde des syndicats de policiers qui réclament "un retour sur investissement" après leur mobilisation et ont, pour certains, appelé leurs troupes à un mouvement de protestation mardi et mercredi.
"Les syndicats seront reçus mardi à Beauvau par Christophe Castaner", a indiqué le ministère de l'Intérieur. Le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez a assuré lundi soir que "la porte est ouverte" pour les syndicats pour une réunion "sur les thématiques qu'ils ont souhaitées".
14h18: Anne Hidalgo annonce une aide d'un million d'euros pour les commerçants et artisans parisiens qui ont subi des dégâts lors des manifestations des "gilets jaunes", sous forme d'exonérations de taxes et d'un fonds d'urgence.
11h32: Le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, s’est dit «favorable» mardi à un référendum d’initiative citoyenne, une des principales revendications des «gilets jaunes», mais cette mesure devra être «encadré(e)».
«Je suis favorable au référendum. Il faudra équilibrer notre démocratie représentative. Il faut avoir des référendums sur des grands sujets, qui ne soient pas plébiscitaires. Le référendum d’initiative populaire, j’y suis favorable, mais encadré», a déclaré Bruno Retailleau sur LCI, tout en rappelant que le référendum est «une tradition de la Ve République».
Depuis plusieurs années, «le référendum a été délaissé et pire, il a été contourné comme pour l’Europe ou Notre-Dame-des-Landes», a déclaré l’ancien président du Conseil régional des Pays-de-la-Loire. Pour le sénateur, le mouvement des «gilets jaunes» illustre un » malaise démocratique» et une «colère civique».
Il est favorable à ce que soit abaissé à 1 million de signatures le seuil requis pour un «référendum d’initiative partagée» déjà prévu dans la Constitution, aujourd’hui à 10% des électeurs inscrits (soit 4,5 millions d’électeurs), mais avec toujours «le filtre parlementaire», tout en l’abaissant aussi.
Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé la tenue d’un débat sur le référendum d’initiative citoyenne (RIC), qui peut être un «bon instrument dans une démocratie, mais pas sur n’importe quel sujet ni dans n’importe quelles conditions», avait-il estimé lundi dans le quotidien Les Échos.
«Dans un souci d’apaisement, je proposerai de voter» la loi d'«urgence économique et sociale» qui rassemble les mesures proposées par Emmanuel Macron pour répondre à la crise des «gilets jaunes», et qui sera votée au Sénat vendredi.
10h38: Le point ce matin :
Décidé à aller vite, Emmanuel Macron, plombé dans les sondages, va trancher avec les ministres sur les contours de la «grande concertation nationale» qu’il a promise aux «gilets jaunes» pour sortir de la crise en tenant compte de leurs aspirations.
La journée s’annonce de nouveau chargée à l’Elysée où le président se réunit à 18H00 avec plusieurs membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, afin, a-t-il expliqué lundi, de «finaliser et clarifier» les règles de ce débat national avant de les annoncer au conseil des ministres de mercredi.
C’est pour cela qu’il a bouleversé son agenda en annulant un déplacement prévu à Biarritz pour lancer la présidence française du G7 et prononcer un discours sur les priorités diplomatiques de la France pour 2019.
Les détails de la «grande concertation» restent pour le moment flous. Annoncée par Emmanuel Macron dans son allocution du 10 décembre, au surlendemain d’un nouveau samedi de mobilisation, marqué par des violences, des «gilets jaunes», elle doit se tenir jusqu’au 1er mars dans toute la France. Ce débat doit s’appuyer fortement sur les maires, présentés par le pouvoir comme les élus les plus proches des aspirations des Français, et se décliner en nombreux rendez-vous locaux.
Quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, organisation de l’État, et démocratie et citoyenneté) ont été fixés pour les discussions, qui devraient peu porter sur l’immigration. Mais une revendication a nettement monté ces derniers jours chez les «gilets jaunes» : le référendum d’initiative citoyenne (RIC) ou populaire.
Edouard Philippe s’y est déclaré favorable sur le principe mais «pas dans n’importe quelles conditions».
A l’Elysée, Emmanuel Macron réunira aussi à 16H00 «l’ensemble des mutuelles et assureurs privés» pour les mobiliser en faveur du pouvoir d’achat. Il s’agit de la troisième réunion de ce genre après celles avec les banques le 11 décembre et avec les entreprises le lendemain. Le gouvernement leur demande «un effort spécifique» en complément des mesures qu’il met en oeuvre pour tenter de calmer la plus grave crise sociale depuis le début du quinquennat.
Ce plan, qui comprend un gain de 100 euros net pour les salariés proches du Smic, les heures supplémentaires défiscalisées ou l’exemption de hausse de CSG pour certains retraités, va coûter selon Matignon 10,3 milliards d’euros, gel de la taxe carbone compris. Il creusera encore le déficit, qui devrait atteindre 3,2% du PIB en 2019.
Ces mesures doivent être présentées en projet de loi mercredi en Conseil des ministres, avant de passer à l’Assemblée nationale jeudi et au Sénat vendredi. Avec l’objectif qu’elles puissent être applicables au 1er janvier.
Pour répondre à cette urgence, les assemblées et le gouvernement cherchent à accélérer le travail parlementaire afin d’éviter de siéger durant la trêve de Noël. «Nous sommes dans une situation inédite» et «ça s’entrechoque», a résumé le président de la commission des Finances Eric Woerth (LR).
Sur le terrain, plusieurs ronds-points occupés par des «gilets jaunes» ont commencé lundi à être évacués, et cela va se «poursuivre», a affirmé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Mais ces menaces d’évacuation ne font pas plier certains protestataires, à l’image de ceux d’un rond-point du nord de Bordeaux, bien décidés à rester sur place. «On passe Noël ici !», a annoncé l’un des leurs.
Après un mois de crise, Emmanuel Macron poursuit sa descente quasi-ininterrompue dans les enquêtes d’opinion : 73% (+5) des Français interrogés portent désormais un jugement négatif sur son action, selon un sondage Odoxa publié mardi pour France Inter, L’Express et La Presse régionale. Edouard Philippe perd également 5 points (à 31%) tandis que Marine Le Pen est la principale bénéficiaire en gagnant 6 points (à 29%).
09h35: Plusieurs "baraquements illégalement installés" de "gilets jaunes" en Saône-et-Loire ont été démantelés dans la nuit de lundi à mardi par sécurité, annonce la préfecture qui dénonce au passage un incendie volontaire à Mâcon.
"Plusieurs baraquements illégalement installés correspondant aux barrages des 'gilets jaunes'" à Mâcon, Montchanin, Dracy-Saint-Loup et Montceau-les-Mines "ont été démantelés par les services techniques en charge de la voirie départementale et nationale", a indiqué la préfecture dans un communiqué. "Ils ont tout démonté et ont brûlé tout ce qu'il y avait sur le camp", a raconté à l'AFP Pierre-Gaël Laveder, un "gilet jaune" de l'échangeur de Magny, à Montceau-les-Mines, décrivant la présence de CRS et de deux camions-benne.
"Une vingtaine de 'gilets jaunes' sont descendus, ça hurlait un peu" mais ça s'est fait dans le calme et sans résistance, a-t-il précisé, ajoutant que ce matin une dizaine de personnes étaient déjà présentes pour "refaire un camp mais juste à base de planches et de bois". "C'est pas malin du tout ce qu'il fait Macron. Ils nous font ça juste avant les fêtes de Noël, alors que justement on se demandait comment on allait s'organiser pour cette période", a commenté M. Laveder. "Les opérations ont pris environ deux heures, sur chaque site, avec le concours d'un escadron de gendarmes mobiles", a détaillé la préfecture, disant avoir demandé leur démantèlement "compte tenu de leur irrégularité mais surtout du danger qu'ils constituaient pour la sécurité de nos concitoyens".
09h26: Dix-sept personnes ont été interpellées et placées en garde à vue cette nuit après l'incendie du péage de Bandol (Var).
06h38: Dans la nuit, les gilets jaunes mobilisés au barrage du péage de Bandol, dans le Var, ont mis le feu aux cabines et aux installation. Ces derniers, qui ont déjà été plusieurs fois évacués par les forces de l'ordre, selon France 3, sont revenus s'emparer du lieu.
Dans une publication Facebook diffusée en direct vers 23 heures , une internaute a filmé l'incendie de la gare de péage. "Vous n'aurez plus jamais à payer le péage de Bandol", s'exclame cette personne. Sur les vidéos, on peut voir les cabines en proie aux flammes sous les vivats des "gilets jaunes" présents.
Plus tôt dans la journée, la société Vinci Autoroutes a invité les automobilistes "qui n’ont pas pu s’acquitter de leur péage" à payer le montant "correspondant à leurs trajets", dans le cas où ils auraient bénéficié d’une opération de "péage gratuit" . Pour le concessionnaire, une barrière levée n’est pas synonyme d’un péage gratuit.
06h03: Alors que les sociétés d'autoroutes sont reçues mardi au ministère des Transports pour faire un point sur les dégâts et les pertes liés au mouvement des "gilets jaunes", un autre sujet sera certainement évoqué : celui de la hausse des tarifs des péages prévue au 1er février 2019. Elle est défendue par les sociétés d'autoroutes et pourrait devenir un nouveau problème pour l'exécutif. Cette hausse, d'un montant de 1,9%, est prévue dans les contrats des sociétés d'autoroutes. Et malgré la grogne, le gouvernement n'entend pas revenir sur son principe, si l'on en croit François de Rugy : "Il y a tous les ans, par les contrats qui lient l'État aux sociétés d'autoroutes, des mécanismes de calcul et de réévaluation des tarifs, qui seront évidemment mis en oeuvre comme tous les ans", a confirmé lundi le ministre de la Transition écologique, interrogé sur Europe 1.
Source JMM
Le gouvernement n'en fait qu'à sa tête et ils ne vont pas comprendre pourquoi les gilets jaunes vont continuer...