3 Janvier 2019
17h47: Un appel à manifester a été déposé auprès des autorités pour l'acte 8 du mouvement, prévu samedi.
Le rassemblement est annoncé samedi à 14 heures devant l'hôtel de ville de Paris, avant une marche "pour finir aux abords de l'Assemblée nationale", a précisé Priscillia Ludosky.
Elle a également indiqué que "le programme de cette journée a été adressé au responsable du pôle voie publique-section manifestations" de la préfecture. Toujours selon elle, une marche des femmes "gilets jaunes" est en outre prévue samedi à 11 heures dans la capitale. (France Info).
17h43: La figure des "gilets jaunes" Eric Drouet est convoquée au tribunal de Paris le 15 février prochain, indique le parquet dans un communiqué. Il sera jugé pour des chefs d'organisation de manifestations sur la voie publique sans autorisation.
16h22: Le gilet jaune Eric Drouet vient d'être libéré et est sorti de garde à vue.
Son avocat affirme que l'état a bafoué le droit et il sort sans aucune convocation à cette heure. Khéops Lara, avocat d'Eric Drouet, dénonce un "harcèlement judiciaire et policier" à l'encontre de son client. Eric Drouet affirme avoir été arrêté alors qu'il souhaitait simplement se rendre au restaurant avec des amis.
16h14: Pour protester contre l’interpellation d'Eric Drouet des sympathisants ont annoncé un rassemblement dans la capitale ce soir , à 18 heures sur la place de la République. A 16 heures, l’événement Facebook dédié rassemblait un peu plus de 200 participants annoncés et près de 4 000 personnes « intéressées ».
Boudj Ema, le compte Facebook à l’initiative de l’événement, appelle les gilets jaunes à être « nombreux, pacifiques et dignes » pour protester contre « la répression policière » qui viserait selon lui le mouvement : Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner nous déclare la guerre. Nous déclarons la guerre à la guerre sociale.
Sur l’événement Facebook, le texte de présentation appelle par ailleurs à rendre hommage aux « morts, blessés, mutilés » au sein des gilets jaunes, et demande au gouvernement la « libération d’Éric Drouet immédiate, sans condition, et sans suite ».
15h05: Communiqué de Maître Khéops LARA, Avocat de M. Éric DROUET, aux sympathisants des Gilets jaunes et à leurs contempteurs :
"Hier, mercredi 2 janvier 2019, M. Éric DROUET, figure des Gilets jaunes, a une nouvelle fois été arrêté arbitrairement et placé en garde en vue à la demande de la Préfecture de police de Paris et sans que le Parquet de Paris, décidemment bien docile et accommodant, n’émette aucune objection ou joue son rôle de contrôle des gardes à vue.
J’ai pu m’entretenir avec Éric DROUET et l’assister à son audition jusqu’à une heure avancée de la nuit. Le crime d’Eric DROUET ? Avoir déposé des bougies, avec d’autres amis et sympathisants Gilets Jaunes, sur la place de la Concorde à Paris en hommage aux victimes Gilets Jaunes décédées pour des motifs variés à l’occasion des manifestations et de l’occupation des ronds-points.
Puis d’avoir voulu se réunir avec quelques proches et amis dans un endroit privé, un restaurant notamment, pour discuter et échanger. Et le tout sans violence, sans haine. C’est cela l’action de « choc de l’opinion publique » qu’évoquait Éric DROUET... La Préfecture de Police y a crû voir une manifestation qui aurait dû être soumise à déclaration préalable.
Et donc un délit pénal susceptible d’une peine d’emprisonnement. Non, vous ne rêvez pas.
A Paris, capitale de la France, où fut proclamé la déclaration des droits de l’homme qui consacre la liberté de réunion, de circuler, d’opinion et même de manifestation, vous pouvez être arrêté pour avoir déposé une bougie, pour avoir rendu un modeste hommage aux morts innocents du mouvement social le plus important qu’ait connu la France depuis des décennies… parce que vous n’avez pas fait de déclaration préalable en Préfecture et rempli un formulaire !
Le monde entier ne pourra désormais que se moquer, à juste titre, de cette France si prompte à dénoncer les arrestations similaires d’opposants politiques sous d’autres cieux et dont tout le monde comprend qu’il s’agit ni plus ni moins de mesures d’intimidations… Mais on bien peu regardant quand de telles pratiques apparaissent sur notre sol.
C’est pour ma part, en tant qu’avocat, un jour, ou plutôt une nuit, bien sombre, quand vous devez assister des personnes qui doivent subir de longs interrogatoires répétés (c’est la 3ème fois en 1 mois que j’assiste Éric DROUET sur cette infraction « politique ») sur leur seules idées politiques et leurs modalités de réunion...
Les médias ont leur part de responsabilité dans le harcèlement policier dont est l’objet Éric DROUET, ces médias et chroniqueurs professionnels qui relayent complaisamment, sans le moindre effort de vérification, les calomnies contre Éric DROUET le qualifiant de « putchiste », d’ « extrémiste »… ce qu’il a toujours contesté haut et fort. Bien des journalistes devraient aujourd’hui se poser la question de leur comportement de « chiens de garde » contre d’Éric DROUET et le mouvement des Gilets Jaunes en général. Car derrière ce vomis policier, médiatique et politique déversé sur Éric DROUET, c’est bien vous, hommes et femme de la France « d’en bas » que l’on insulte, que l’on n’estime pas dignes de manifester, et même circuler comme Éric DROUET, à Paris.
Au regard des éléments du dossier que j’ai pu connaître, l’arrestation et la garde à vue de Éric DROUET sont totalement injustifiées et arbitraires. J’ai demandé à l’issue de la garde à vue au Procureur de la République de Paris la levée immédiate de celle-ci. Je profite également de la présente pour demander également la levée des gardes à vue des personnes qui accompagnaient Éric DROUET et dont leur courage doit être aussi salué.
Il est temps que chacun reprenne ses responsabilités et reviennent à la raison. Maître K. LARA."
14h53: Selon le Parisien, sur un des groupes liés à Eric Drouet, un débat vif oppose depuis mercredi soir les nombreux partisans de « durcir » le mouvement - « fini les bisounours », « fini le pacifisme », « qui sème le vent récolte la tempête !! », « œil pour œil dent pour dent » etc- et ceux qui appellent, par exemple, à « tenter de poursuivre d’une manière pacifique même si ça semble difficile avec toutes les provocations policières ».
« Engorgeons les commissariats, arrestations de masse, montrons au monde la démocratie française », tonne un internaute. A l’inverse, et pour éviter de subir le même sort que son leader, un autre propose de « faire du zèle et déclarer les manifs partout… même s’il n’y a rien ». Sur sa propre page « La France énervée », Eric Drouet lui-même se disait mercredi -avant son arrestation- « fatigué » par « tous ces groupes d’organisation avec leurs actions bisounours ! », ajoutant : « dsl [désolé, NDLR], moi 2019 c’est pas comme ça ! ! ! ! ».
11h15: Le député Eric Coquerel s'est indigné pour sa part sur FranceInfo d'une "vraie persécution" contre Eric Drouet et les "gilets jaunes", critiquant le "deux poids, deux mesures" de l'exécutif. "D'un côté, on a Éric Drouet, arrêté de nouveau hier soir avec quelques-uns de ses amis gilets jaunes uniquement pour avoir rendu hommage à tous les gilets jaunes tués ou blessés. Et de l'autre côté on a (Alexandre) Benalla qui est au Tchad et qui fait à peu près ce qu'il veut avec plusieurs mises en examen", a dénoncé l'élu de Seine-Saint-Denis en référence à l'ancien conseiller du chef de l'Etat.
"On a appris aussi, hier, par exemple, que désormais les gendarmes donnent des amendes très fortes aux gilets jaunes qui occuperaient des ronds-points, donc manifestement c'est une répression très forte qui est décidée", a-t-il ajouté.
11h10: La présidente du RN Marine Le Pen et le député LFI Eric Coquerel ont dénoncé aujourd'hui respectivement "la violation systématique des droits" des opposants et une "persécution", au lendemain de l'interpellation d'un représentant controversé des "gilets jaunes" Eric Drouet.
"Les voeux de hargne du 31 décembre et la violation systématique des droits politiques de ses opposants dessinent un visage terriblement inquiétant d'Emmanuel Macron", a estimé sur Twitter la cheffe du Rassemblement national, sans citer nommément les "gilets jaunes" qu'elle soutient.
11h03: Le point sur la situation ce matin :
Le «gilet jaune» Eric Drouet était toujours en garde à vue jeudi matin, après avoir été interpellé mercredi soir à Paris, une arrestation «totalement injustifiée et arbitraire», selon son avocat.
Figure médiatique et controversée des «gilets jaunes», Eric Drouet a été interpellé mercredi soir près des Champs-Elysées à Paris et placé en garde à vue pour organisation d’une manifestation sans déclaration préalable.
Il «a une nouvelle fois été arrêté arbitrairement et placé en garde à vue à la demande de la Préfecture de police de Paris et sans que le parquet de Paris, décidément bien docile et accommodant, n’émette aucune objection ou joue son rôle de contrôle des gardes à vue», a écrit Me Kheops Lara dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le 22 décembre, M. Drouet avait déjà été arrêté lors de l’Acte VI des manifestations à Paris pour «port d’arme prohibé» - un bâton - et sera jugé le 5 juin en correctionnelle.
Il avait également suscité une controverse en appelant sur BFMTV à «rentrer» dans l’Elysée. S’il s’en est ensuite défendu, sa déclaration a sur le coup semblé appeler au renversement des institutions, ce qui lui a valu une audition par la police.
Selon Me Lara, le «crime» de M. Drouet mercredi soir a été de déposer «des bougies (...) sur la place de la Concorde à Paris en hommage aux victimes Gilets jaunes décédées pour des motifs variés à l’occasion des manifestations et de l’occupation des ronds-points».
«Puis d’avoir voulu se réunir avec quelques proches et amis dans un endroit privé, un restaurant notamment, pour discuter et échanger», a-t-il poursuivi, ajoutant que le tout s’était fait «sans violence, sans haine».
Après s’en être pris aux médias, jugeant qu’ils avaient «leur part de responsabilité dans le harcèlement policier» dont est selon lui l’objet Eric Drouet, son avocat a affirmé avoir demandé au procureur de Paris la levée de sa garde à vue et de celles des personnes qui l’accompagnaient.
Légalement, la garde à vue de M. Drouet peut durer 24 heures.
Jeudi, gouvernement et majorité ont défendu cette arrestation, la justifiant par la nécessité de «respecter l’Etat de droit» et l’obligation de déclarer toute manifestation.
Le président des Centristes Hervé Morin a en revanche dénoncé jeudi «l’amateurisme» du gouvernement face aux «gilets jaunes», jugeant qu’il devait «sortir de l’arrogance et du mépris».
09h48: Invité ce matin de la matinale de France Inter, Bruno Le Maire a réagi à l'arrestation hier soir d'Eric Drouet. Pour le ministre, "la meilleure façon de défendre le peuple, c'est de défendre l'ordre"
09h32: Le président des Centristes Hervé Morin a en revanche dénoncé jeudi «l’amateurisme» du gouvernement face aux «gilets jaunes», jugeant qu’il devait «sortir de l’arrogance et du mépris».
09h29: Le député LREM Sacha Houlié a dénoncé jeudi le «délire paranoïaque» de Jean-Luc Mélenchon et sa «fascination» pour le représentant médiatique controversé des «gilets jaunes» Eric Drouet qui lui fait perdre «toute sa cohérence idéologique».
«Je crois que la fascination fait perdre à Jean-Luc Mélenchon toute la clarté, toute la cohérence idéologique qui avait pu le caractériser jusqu’alors», a critiqué le député de la Vienne sur Europe 1.
«Certains se demandent si Jean-Luc Mélenchon est encore de gauche ; moi je me demande si Jean-Luc Mélenchon est parfois encore républicain et je souhaite qu’il le reste parce qu’en réalité nous n’avons pas besoin d’une opposition qui soit aujourd’hui dans un délire paranoïaque, ou en tout cas dans une défiance telle de nos institutions qu’elle paralyse l’Etat et met en danger les règles qui sont les plus élémentaires de la démocratie», s’est-il inquiété.
«On voit finalement qu’il y a une forme un peu haineuse contre le pouvoir, une forme de revanche, une forme finalement d’appel au soulèvement qui ne correspond en rien à ce que l’on peut attendre du respect de la République», a-t-il mis en garde.
Après avoir exprimé fin 2018 sa «fascination» pour Eric Drouet sur son blog, le chef de file des Insoumis a pris sa défense mercredi soir après son placement en garde à vue pour avoir organisé une manifestation sur les Champs-Elysées sans autorisation.
«De nouveau Éric Drouet interpellé. Pourquoi ? Abus de pouvoir. Une Police politique cible et harcèle désormais les animateurs du mouvement gilet jaune», a tweeté Jean-Luc Mélenchon.
Mercredi 2 janvier 2019
0h00: Ce que l'on sait :
Eric Drouet, figure médiatique et controversée des "gilets jaunes", a été interpellé mercredi soir près des Champs-Elysées à Paris et placé en garde à vue pour organisation d'une manifestation sans déclaration préalable, a-t-on appris auprès du parquet de Paris. Selon une source policière, M. Drouet, un des initiateurs de la première mobilisation nationale des "gilets jaunes" le 17 novembre, a été arrêté alors qu'il se dirigeait vers les Champs-Elysées où il avait appelé d'autres sympathisants à se rassembler.
Un peu plus tôt dans l'après-midi, ce chauffeur routier pour lequel le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit sa "fascination" avait appelé dans une vidéo sur Facebook à mener une "action" sur la célèbre artère parisienne. "Ce soir, on va pas faire une grosse action mais on veut choquer l'opinion publique. Je sais pas s'il y en aura qui seront avec nous sur les +Champs+(...) On va tous y aller sans gilets", disait-il.
Vers 19H, quelques dizaines de personnes s'étaient rassemblées devant le McDonalds des Champs-Elysées, à proximité de l'Arc de triomphe, et attendaient Eric Drouet, sans toutefois avoir enfilé leurs gilets, a constaté une journaliste de l'AFP. Le 22 décembre, M. Drouet avait déjà été interpellé lors de l'Acte VI des manifestations à Paris pour "port d'arme prohibé" - un bâton - et sera jugé le 5 juin en correctionnelle.
Il avait également suscité une controverse en appelant sur BFMTV à "rentrer" dans l'Elysée. S'il s'en est ensuite défendu, sa déclaration a sur le coup semblé appeler au renversement des institutions, ce qui lui a valu une audition par la police.
Dans un tweet, Jean-Luc Mélenchon a réagi à cette nouvelle arrestation : "De nouveau Éric Drouet interpellé. Pourquoi ? Abus de pouvoir. Une Police politique cible et harcèle désormais les animateurs du mouvement gilet jaune".
21h51: Après l'arrestation d'Eric Drouet ce soir, Jean-Luc Mélenchon dénonce "une police politique qui harcèle les animateurs des gilets jaunes" dans un tweet :
Dans un post Facebook, le leader de la France Insoumise avait dit sa "fascination" pour la personnalité de ce chauffeur routier de 33 ans, faisant même un parallèle entre la figure du mouvement et son homonyme révolutionnaire, Jean-Baptiste Drouet qui, au 18e siècle, est entré dans l'Histoire de France pour avoir reconnu le roi Louis XVI et sa famille, durant leur fuite. "La France est pleine de ces personnages qui marquent son histoire comme autant de cailloux blancs. C’est pourquoi je regarde Éric Drouet avec tant de fascination", dit-il. " Je m’amuse des ironies de l’histoire. Il y en a tant ! La plus suave c’est de voir l’action de monsieur Éric Drouet. Je ne le connais pas. Je l’écoute, je le lis et je vois en lui la même sage et totale détermination que chez madame Priscilla Ludosky", écrit également le politique.
21h39: Contactée par franceinfo, une source policière précise qu'Eric Drouet a été interpellé pour "participation à une manifestation non déclarée".
21h25 : Le "gilet jaune" Eric Drouet a été interpellé en marge d'un rassemblement place de la Concorde.
Eric Drouet et plusieurs Gilets jaunes se sont rassemblés sur les Champs-Elysées ce mercredi soir. Le but, tel qu'expliqué par Eric Drouet dans un Facebook live diffusé cet après-midi, était de se rencontrer et de discuter pacifiquement entre Gilets jaunes, et de déposer des bougies en hommage aux manifestants blessés ou décédés depuis le début du mouvement. Des bougies ont donc été déposées par les Gilets jaunes place de la Concorde.
Mais alors que le groupe souhaitait se rendre sur l'avenue des Champs-Elysées, les policiers les en ont empêchés, les contenant près de la place de la Concorde.
20h01: "Non je n'ai pas voté FN et même si je l'avais fait ce n'est pas la question du jour (...). Mélenchon m'a adressé un texte, d'accord merci, maintenant je n'ai pas relevé car ce n'est pas le combat d'aujourd'hui". Mercredi 2 janvier, l'une des figures des "gilets jaune" Eric Drouet a réagi sur la page Facebook "La France en colère" après que Benoît Hamon l'a accusé d'avoir voté pour Marine Le Pen à la présidentielle de 2017.
Source JMM