Alors que se profile l'acte 16 des "gilets jaunes" ce week-end, les villes de France commencent à faire les comptes des dégâts causés dans leurs rues par des semaines de mobilisation. Résultat : des dizaines de millions d'euros engagés pour refaire des chaussées, effacer des tags, remplacer des poubelles ou encore réparer des containers à verre. RTL a pu établir un "Top 5" des villes les plus touchées.
C'est à Paris que la facture est la plus salée. Le coût des dégâts est désormais estimé à plus de 10 millions d'euros. Portion de bitume à refaire entièrement, remplacement de poubelle ou de container à verre... La capitale a beaucoup souffert.
En seconde place arrive Toulouse, avec 3,3 millions d'euros. Une estimation provisoire puisque des devis sont toujours en cours. Par exemple, pour le nettoyage de la façade du Capitole sur laquelle de l'huile de moteur a été jetée lors du 10e week-end de mobilisation, selon la mairie. Le monument étant classé, le coût s'annonce très élevé. D'autant qu'une nacelle doit être utilisée pour le nettoyage, mais celle-ci n'est pas disponible avant plusieurs mois.
En 3e position on retrouve Bordeaux avec 2 millions d'euros de dégâts, suivi par Rouen et une facture d'1,169 million d'euros, dont presque la moitié juste pour la voirie.
En 5e et dernière position se trouve Dijon, avec une estimation à plus de 700.000 euros. Cela comprend notamment les réparations des dégradations sur le mobilier urbain, la chaussée, mais aussi les frais de personnel engagés pour les heures supplémentaires nécessaires pour nettoyer la ville. Suivent ensuite Clermont-Ferrand, Lille ou encore Bourges avec des factures toujours supérieures à 100.000 euros.
Mais toutes les villes n'ont pas encore fait d'estimation. C'est le cas de Nantes, Lyon, Strasbourg ou encore Marseille.
Toutes ces dépenses seront en partie supportées par les citoyens. Toutes les grandes villes sont assurées mais, comme pour tout contrat, il existe des franchises et des montants maximum garantis. Pour se faire une idée, dans le Nord, la réfection d'un rond-point abîmé par les "gilets jaunes" a coûté 50.000 euros au département.
Les grandes villes se sont pas les seules concernées. Dans la commune de Bonnée dans le Loiret, trois "gilets jaunes" ont incendié la mairie. Il faudra débourser 200.000 euros pour la remettre en état. Un montant qui correspond à presque la moitié du budget municipal. En conséquence, le maire a dû stopper d'autres projets pourtant promis aux 700 habitants.
Mais dans les grandes villes comme dans les villages, les maires ne souhaitent pas augmenter les impôts locaux, pour éviter au maximum de faire payer la facture aux contribuables.
Le gouvernement, lui, devrait engager un plan pour venir en aide aux communes les plus touchées par ces dégradations. Le Premier ministre devrait en faire l'annonce dans les semaines qui viennent.