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Réforme du lycée : Les maths, ce n’est plus obligatoire

La discipline disparaît du tronc commun à la rentrée en première et devient une option très exigeante. De quoi effrayer les élèves aux résultats fragiles.
 
Elio n’a aucun doute. L’an prochain, il prendra la spécialité maths en première. Mais l’élève, en seconde au lycée Maurice-Ravel de Paris (XXe), fait un peu figure d’exception dans sa classe. S’il a déjà arrêté son choix, c’est parce que ses notes dans la matière l’y encouragent et qu’il sait déjà parfaitement ce qu’il veut faire après le bac. « J’ai 19 de moyenne », glisse l’ado qui se verrait bien en école d’ingénieur.
 
Prendre ou ne pas prendre cette spécialité en première ? Pour d’autres, la question vire au casse-tête. Dans le cadre de la réforme du lycée, qui signe la disparition des filières traditionnelles, la discipline disparaît du tronc commun à la rentrée. « Il en reste une petite goutte, mais quasiment rien, distillée dans deux heures d’enseignement scientifique », souligne Alice Ernoult, présidente de l’Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public (APMEP).
 
Les élèves peuvent en revanche désormais choisir la discipline comme spécialité parmi onze autres, en plus des enseignements du tronc commun (français, histoire-géo, enseignement moral et civique, scientifique…) Ils suivront alors quatre heures par semaine en première, puis six en terminale s’ils décident de continuer, voire neuf heures s’ils cochent, en plus, la case « mathématiques expertes ». « Mais là, ce sont trois heures d’option réservées à ceux qui ont vraiment envie d’approfondir ou de se faire plaisir », avertit un inspecteur général de l’Éducation nationale.
 
Francesca, qui redouble sa seconde, en est bien loin. « Mes profs m’ont dit que mes résultats étaient un peu justes, parce que le niveau de la spécialité maths va être élevé, bien plus que dans les filières actuelles », se désole-t-elle. Une légende ? « C’est surtout pendant l’année du bac que le niveau d’exigence va grimper », rectifie un expert du ministère. « En première, les nouveaux programmes sont un peu renforcés, mais ils sont dans la continuité de ce qui se fait dans l’actuelle série scientifique », confirme Alice Ernoult.
 
« C’est un peu tout ou rien, se désole Francesca. Comme beaucoup, elle craint que, sans les maths, l’éventail des formations post-bac ne se réduise comme peau de chagrin. Or, pour le moment, elle ne sait pas encore très bien ce qu’elle veut faire plus tard. « Cette matière, c’était déjà un outil pour faire de la sélection, mais, avec la réforme, ça risque d’être encore pire », prédit Elio, sous le regard approbateur d’une poignée de copains.
 
Benjamin, bon élève du lycée Grégor-Mendel, à Vincennes (Val-de-Marne), en a bien conscience mais il hésite encore. « Je veux faire Staps (NDLR : fac de sport). Pour l’instant, je ne suis pas sûr d’avoir besoin de cette spécialité. Il faut que je me renseigne un peu plus. En tout cas, j’ai la chance d’avoir des parents qui me laissent totalement libre de mes choix. » Les secondes ont encore le temps d’y réfléchir. Le choix définitif n’interviendra qu’en juin.
 
« En ce moment, les établissements sont dans la phase de sondage des élèves », explique Ferroudja Kaci, du Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ). « On cherche à savoir comment va se répartir la demande entre les différentes spécialités pour nous organiser. Il s’agit aussi de conseiller au mieux les élèves, de dialoguer avec les familles avant qu’elles ne prennent leur décision », explique Bruno Bobkiewicz, secrétaire national du SNPDEN, le syndicat des chefs d’établissement, et proviseur du lycée Paul-Éluard, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
 
Dans son gros bahut, les maths arrivent largement en tête. Sur les 27 groupes de 30 élèves prévus à la rentrée prochaine, cinq devraient être dédiés à cette matière. « Ce n’est pas illogique. La discipline figure dans bon nombre d’attendus des formations supérieures », souligne le proviseur.
 
Pour le moment, les lycées ne prévoient pas à de grands chambardements des équilibres. « Spontanément, les jeunes et leurs familles se tournent vers ce qu’elles connaissent, constate Bruno Bobkiewicz. Du coup, la plupart des triplettes des spécialités demandées reprennent le découpage des séries L, ES et S, supprimées dans le cadre de la réforme. Mais désormais, on peut mixer. Et c’est là, tout l’intérêt ce qui est proposé. »

Stupide...

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