À Saint-Bonnet-de-Mure, dans la région lyonnaise, une boulangerie s'est retrouvée au cœur d'une vive polémique, qui a éclaté sur les réseaux sociaux le week-end dernier.
En cause : la vente d'une pâtisserie que la boulangerie avait nommée «Mamadou», représentant la tête d’une personne de couleur noire. En colère, de nombreux internautes ont dénoncé une pâtisserie raciste, après avoir découvert une vidéo sur Twitter montrant la commercialisation de cette pâtisserie.
Dans une vidéo, diffusée sur Facebook par la ligue de défense noire africaine (LDNA), le gérant de la boulangerie - Ange Filippi -, a réagi en présentant ses excuses. «Cette pâtisserie a été retirée de la vente, vous ne la retrouverez plus jamais chez nous. En aucun cas, on a cherché à provoquer, à insulter, à indigner les gens. Nous sommes confus. On aurait peut-être jamais dû laisser une telle pâtisserie en vente chez nous», a-t-il expliqué.
«Nous sommes vraiment désolés (...) Cette pâtisserie est définitivement sortie de nos rayons. Vous ne la trouverez plus jamais chez nous, et j’espère nulle part ailleurs. En espérant que vous croirez à notre sincérité. Encore une fois pardon», a poursuivi le boulanger. Dans une interview accordée à Mouv' , Ange Filippi a également expliqué qu'il avait récupéré la boutique il y a 3 ans et que cette pâtisserie avait été créée par ses prédécesseurs.
Ce n'est pas la première fois qu'une polémique similaire éclate. En 2014, une chocolaterie d'Auxerre avait décidé de changer le nom de ses spécialités «Bamboula» et «Négro» après avoir été interpellée par le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) et l'association «Sortir du colonialisme». Même chose à Grasse, en 2015, où deux pâtisseries d'une petite boulangerie avaient suscité l'ire du Cran, pour qui ces gâteaux faisaient resurgir le spectre de «la vieille tradition du racisme colonial».
Au cours des dernières années, de nombreuses boulangeries ont changé le nom des pâtisseries «têtes de nègre», un nom donné au cours de la période post-coloniale, et les appellent désormais «Meringue chocolat» ou «Tête de choco».
Plus récemment, le Cran a aussi obtenu l'arrêt de la production du café «Au Négrillon», né en 1945 à Saint-Étienne et accusé de racisme.