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Dans «Les Mystères de l’amour», Hélène et ses garçons font toujours recette

27 ans après « Hélène et les garçons », « Les Mystères de l’amour » avec les mêmes personnages phare, fête son 500e épisode ce samedi (TMC, 19h50). Le Parisien a passé une journée avec l’équipe en tournage.
 
Et la pâte à crêpe lui a volé en pleine figure. Mercredi, sur l’île de loisirs de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), Olga s’en prend à la jeune Charly, qu’elle soupçonne de draguer son amoureux. Une scène de jalousie comme « les Mystères de l’amour » en a le secret : un tantinet grotesque, diablement efficace. C’est là, à 40 kilomètres de Paris, sous un vent à décorner les bœufs, que les acteurs de la série enchaînent les prises. En 26 ans, ils ont tourné largement plus d’épisodes que « Friends » ou « Columbo ». Ils ont évidemment vieilli, traversé les péripéties les plus improbables, mais Hélène, Nicolas, « Cri cri d’amour », Laly et « Béné » sont toujours là. « Tous les jours, les gens que je croise me disent qu’ils m’aiment, c’est très touchant », confie Hélène Rollès, le premier rôle.
 
1992 : lorsqu’elle débarque à 18 heures sur TF1, la série « Hélène et les garçons » cartonne en quelques jours. L’histoire d’une bande d’étudiants, entre concerts dans un garage, dialogues fleur bleue et pots à la cafet’séduit 8 millions de téléspectateurs, un tourbillon. Les comédiens ont vingt ans, aucune expérience. « Le jour du casting, je sortais d’une Rave party », raconte Patrick Puydebat, alias Nicolas. « Ils m’ont dit : On aimerait bien vous revoir, mais vous ne voudriez pas vous laver les cheveux ? Ensuite, ce fut un tapis roulant. » Leurs visages s’étalent en une des magazines, jusqu’aux vignettes autocollantes d’albums Panini, les fans campent en bas de chez eux. « C’était les Beatles d’un seul coup », résume celui qui incarne l’éternel « Monsieur Hélène ». Elle-même devient une star de la chanson en France et en Asie.
 
La série se renouvelle, devient « Le Miracle de l’amour » (1995-1996), puis pendant huit ans, « Les vacances de l’amour », tournées dans les Caraïbes. Les personnages y font les quatre cents coups, s’improvisent enquêteurs, se trompent, s’aiment à nouveau, font des enfants. « C’était une grande colonie, ça nous a soudés, cette alchimie est la recette du succès », assure Laure Guibert, « Béné » dans la série, 51 ans aujourd’hui.
 
2007 : coup de tonnerre, la série s’arrête. Pour mieux renaître quatre ans plus tard. Place aux « Mystères de l’amour », sur TMC cette fois, tournés tambour battant, dans cinq décors naturels, du club de canoë de Cergy-Pontoise à de vraies maisons acquises par la production. Trois épisodes de 52 minutes sont réalisés chaque semaine (diffusion le samedi et dimanche à 18h50 -la rediffusion et 19h50 l’inédit), au coût de 80 000 euros l’unité, ultra bon marché, avec une majorité des techniciens d’origine.
 
Mercredi, Mireille, la coach, collée aux comédiens, veille à leur tenue : les scènes sont tournées dans le désordre. « Je vérifie qu’ils soient dans le bon costume pour être raccord. Et qu’ils connaissent leur texte car il y en a des tonnes. » À voix haute, elle leur lit d’une traite les répliques. Chaque scène est répétée.
 
Ici, ni grue, ni drone, juste deux caméras à l’épaule. « C’est plus vivant et au plus près des comédiens », précise le réalisateur Guy Famechon, couvant du regard ses acteurs. « Pour moi, c’est une bande d’ados, ils ont gardé l’esprit de la série d’il y a vingt-cinq ans. » La clé de cette longévité ? « Notre complicité que le public ressent », suggère Hélène. « C’est empreint de nostalgie. Quand les gens se retournent, les épisodes leur rappellent toute leur vie », abonde « Béné ». « Pour eux, c’est un flash-back, dans la rue, la phrase revient toujours : vous êtes toute mon enfance ! » témoigne Sébastien Roch, alias « Cri Cri d’amour », 47 ans.
 
Certes, la ferveur populaire des années 1990 est retombée, mais la série conserve son noyau de fans. Les sorties publiques de la bande virent encore à l’émeute. 700 000 téléspectateurs suivent chaque week-end leurs marivaudages et déboires, infidélités et enfants cachés, sous fond de musique mélo. Ce qui permet à TMC, à cette heure, de se classer quatrième chaîne de France (3 % de part d’audience).
 
Dans le 500e épisode diffusé ce samedi, José vit toujours en « trouple » avec deux femmes, toutes deux enceintes de lui. « Et quand il s’endort, on s’amuse sans lui… », dit coquinement l’une d’elles. Peter masse sensuellement Laly : « Tu ne veux pas descendre un peu sur mes hanches ? » minaude-t-elle. Olga est cougar. Nicky fait une overdose. Hugo lui est fétichiste des pieds, ce qui donne : « Tu peux lui montrer ton cul ou tes seins, il en a rien à foutre, tu lui montres tes pieds, il explose ». Les dialogues les plus creux côtoient les plus crus, souvent au second degré. Loin de l’époque « bisous bisou » des années 1990. « C’était davantage de l’éducation sentimentale. On vendait du rêve. Faire rêver, c’est plus important que refléter la réalité », estime Hélène Rollès, nostalgique.
 
« Ce sont des histoires simples où tout le monde se retrouve, et qui détendent dans une atmosphère sociale pessimiste », insiste l’actrice Laly Meignan, 50 ans. Et au diable les critiques. « On dit que c’est bas de gamme ou un sous-produit, mais non ! C’est un produit à part entière, c’est un bonbon. C’est comme si on comparait les Tuche avec une grosse série Netflix. »
 
À la tête du petit empire, le même producteur depuis 1992 : Jean-Luc Azoulay, par ailleurs producteur de « Commissaire Magellan » (France 3) ou « Camping paradis » (TF1). C’est lui qui a écrit chacun des 1600 scénarios et dialogues depuis 27 ans, dictés oralement à son assistante, au fil de l’eau. « Je suis le seul à pouvoir écrire », rit l’ancien manager de Sylvie Vartan, parolier de Dorothée et patron d’« AB Productions ». Même le président Macron, selon lui, regardait la série ado.
 
Son credo : surprendre. « Je raconte des histoires avec un univers semi-réaliste. C’est de la comédie et de la romance. » Netflix parfois l’inspire : « Les Américains mettent en scène des couples à trois. Avant, je n’aurais jamais osé ». Sa barrière ? Ne jamais être « graveleux », public familial oblige. « Il faut que ce soit de la comédie pure. Quand Laly attachait son mec au lit avec des menottes, elle perdait la clé. C’était drôle. »
 
C’est lui qui fit d’Hélène Rollès une vedette. Ce qu’il reproduit aujourd’hui avec la jeune actrice et chanteuse aux trois albums disque d’or Elsa Esnoult, qui incarne Fanny dans la série. « On fait partie de la vie des gens », sourit celle qui se produira pour la première fois au Zénith de Paris le 23 mars. Le producteur, lui, n’a pas l’intention de raccrocher : « Tant que le public sera là, nous aussi ».
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