Et si les bâtons de sucette permettaient de financer de bonnes causes ? C'est ce que promettent le confiseur italien Perfetti Van Melle (Chupa Chups, Mentos) et TerraCycle, le spécialiste du recyclage des déchets atypiques . Chacun est invité à devenir un « collecteur » en récupérant ces déchets poids plume. Il suffit ensuite de les mettre dans une enveloppe, d'y coller l'étiquette téléchargeable ( gratuitement ) qui fera office de timbre. Tous les kilos, les collecteurs pourront donner dix euros à la cause de leur choix.
« Associations de quartier qui souhaitent se financer, citoyen qui veut faire un don à de grandes ONG ou boulangerie qui montre ainsi son engagement écolo et solidaire, tout est possible, précise-t-on chez TerraCycle. 85 collecteurs se sont déjà inscrits, il reste 515 places dans ce programme. »
Dans les communes aux consignes de tri étendu, environ un tiers du territoire y compris à Paris , on est désormais censé jeter les emballages de bonbons, bâton y compris, dans les bacs recyclage. « Mais les centres de tri, quand ils réceptionnent ces bacs, commencent par séparer les fines, à savoir les éléments de moins de 50 mm, précise Thomas Etien, responsable du développement du recyclage chez Citéo (ancienne Eco-emballages). Parce qu'ils suppriment ainsi les éléments dangereux, comme les seringues et les capteurs optiques utilisés dans ces centres, ne sont pas capables de repérer ces petits déchets. » Dans ces conditions, autant envoyer ces bâtons de sucette par la Poste.
Entre les transports pour acheminer les déchets, et l'énergie nécessaire au recyclage, l'impact écologique est-il vraiment positif ? « Oui, répond sans hésiter TerraCycle. Même un seul bâton de sucette recyclé est un bâton qui ne finira pas en décharge ou en incinération. Ces matériaux sont transformés en billes de plastique. Or, recycler ce matériau est toujours plus intéressant que de sortir du pétrole du sol pour produire du plastique vierge. »
L'association Zero Waste est plus sceptique : « C'est utile de mobiliser aux enfants sur ces touts petits déchets qui finissent souvent en pleine nature, mais les industriels devraient surtout développer des systèmes avec moins d'emballage. Cette solution ne doit pas être une façon de se dédouaner à bas prix », nuance Anne-Fleur Hug. Surtout que dans la confiserie, le vrac existe depuis toujours, avec les bonbons à 10 centimes, dans les tabacs, les épiceries ou les boulangeries.