Ce vendredi, le mercure a dépassé 32°C dans la plus grande ville d’Alaska, un record historique. Le précédent record avait été établi le 14 juin 1969, à 29,4°C. Selon les météorologues, la température maximale moyenne pour un 4 juillet à Anchorage est de 18,3°C.
L’Alaska s’apprête à affronter une canicule exceptionnelle. Alors que la France a connu des vagues de chaleur sans précédent la semaine dernière, l’État américain, davantage connu pour ses paysages enneigés, a battu un record de chaleur vieux de 50 ans. Ce vendredi, la température a en effet dépassé 32°C à Anchorage, plus grande ville d’Alaska, ont annoncé les services météorologiques. Selon les météorologues, la température maximale moyenne pour un 4 juillet à Anchorage est de 18,3°C.
«À 17 heures, l’aéroport international d’Anchorage a officiellement atteint 90 degrés (Fahrenheit, soit environ 32,2°C) pour la première fois» depuis que des relevés y sont effectués, a tweeté la nuit dernière l’agence du National Weather Service (NWS) pour la ville. Le précédent record avait été établi le 14 juin 1969, à 85 degrés Fahrenheit, soit 29,4°C. Les premiers relevés de températures à l’aéroport ont commencé en 1952. Entre 1943 et 1952, ils étaient effectués sur un autre terrain d’aviation d’Anchorage, où 32,2°C ont également été enregistrés jeudi.
«Plusieurs autres records historiques ont été battus dans différents sites d’observation répartis dans le sud de l’Alaska», a ajouté le NWS ce vendredi matin. Ces températures exceptionnellement élevées sont provoquées par une «vaste zone de haute pression qui se trouve juste au-dessus de nous», a expliqué le météorologue Bill Ludwig, du NWS, au journal Anchorage Daily News. C’est notamment le cas à Kenai, où il a fait 31,6°C (contre 30,5°C en juin 1903 et juin 1953), et à King Salmon (31,6°C également). Ces températures exceptionnellement chaudes sont provoquées par une «vaste zone de haute pression qui se trouve juste au-dessus de nous», a expliqué le météorologue Bill Ludwig, du NWS, au journal Anchorage Daily News.
Même si ce nouveau record paraît impressionnant, il n’est pas inhabituel d’enregistrer au coeur de l’été des températures dépassant 30°C en Alaska, surtout à l’intérieur des terres où les extrêmes sont plus marqués. La ville de Fairbanks, pourtant située à près de 500 km plus au nord d’Anchorage, a ainsi connu une température de 37,2°C (99 Farenheit) le 28 juillet 1919. Et plus récemment, le 5 août 1994, le mercure y a frisé les 34°C, selon les archives du NWS. Le record absolu enregistré pour l’Alaska a atteint le seuil symbolique des 100 degrés Farenheit (37,8°C) à Fort Yukon, dans le centre-est de l’Etat, le 27 juin 1915.
L’Alaska avait déjà battu des records de douceur au printemps dernier, particulièrement dans la zone arctique, très sensible au changement climatique. Selon les scientifiques, l’Alaska subit un réchauffement deux fois plus rapide que la moyenne du globe. De «1901 à 2016, les températures moyennes aux Etats-Unis ont augmenté d’un degré Celsius, tandis qu’en Alaska, elles ont gagné 2,6 degrés», relevait ainsi en avril Rick Thoman, expert du Centre d’évaluation et de politique du climat de l’Alaska. L’impact est dévastateur pour les communautés côtières d’Alaska, principalement composées d’autochtones, dont les villages sont inexorablement rongés par l’érosion, les contraignant à déplacer cimetière ou école, avait constaté une équipé de l’AFP en avril dernier.
Le permafrost, couche de sol en théorie gelé tout au long de l’année, qui représente jusqu’à 85% de la surface de l’Alaska, est en train de fondre inexorablement. Cela fragilise les bâtiments, bouleverse l’habitat de nombreuses espèces animales et même le ramassage saisonnier des baies poussant sur la toundra. Le réchauffement perturbe ainsi beaucoup le mode de vie traditionnel de ces communautés isolées, qui dépendent de la chasse et de la pêche pour une partie de leur subsistance. Les cours d’eau gelés qui servent ordinairement de routes en hiver et au printemps, reliant entre eux les villages et permettant la circulation des marchandises, connaissent désormais une débâcle précoce, avec une recrudescence d’accidents mortels.