Des centaines de milliers de jeunes manifestent vendredi à travers le monde pour ce qui s'annonce comme la plus grande mobilisation jamais organisée pour appeler les adultes à agir contre la catastrophe climatique.
Rejoignant le mouvement initié à l’été 2018 par la jeune Suédoise Greta Thunberg, ils boycottent les salles de classe pour cette très symbolique "grève mondiale pour le climat", qui doit culminer par une manifestation monstre à New York, où se tiendra lundi un sommet international sur le climat.
De Sydney à Séoul, en passant par Manille, Bali, Tokyo ou Bombay, l'Asie-Pacifique a donné le coup d'envoi de ce "Friday for Future" planétaire destiné à faire monter la pression sur les décideurs politiques et les entreprises, pour qu'ils prennent des mesures drastiques pour enrayer l'envol des températures provoqué par les activités humaines.
Au total, plus de 5 000 événements sont prévus sur toute la planète et Greta Thunberg, qui défilera à New York, a appelé jeudi dans une vidéo la jeunesse à s’approprier le combat. « Tout compte. Ce que vous faites compte », a déclaré celle qui est devenue le symbole d’une jeune génération convaincue que ses aînés n’en font pas suffisamment pour lutter contre le réchauffement.
Des images impressionnantes des rassemblements dans de nombreuses grandes villes, comme à Melbourne, Varsovie ou Berlin, ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
Les manifestants ont rivalisé d’imagination pour porter leur message en faveur de la défense de la planète.
Alors qu’une multitude de pancartes sont brandies dans les cortèges, une manifestante qui défile à Londres propose d’utiliser moins de papier, y compris pour faire connaître ses revendications.
« Faites la paix, pas du CO2 », peut-on aussi lire sur un panneau coloré à Copenhague (Danemark).
La protection des espèces est une des préoccupations pour le futur de notre environnement. « Les licornes ont déjà disparu », affirme avec humour un manifestant à Montpellier.
À Bruxelles, les célèbres vers de Shakespeare extraits d’Hamlet (To be or not to be - être ou ne pas être) ont été détournés en faveur de la protection des abeilles (bee en anglais).
À Quimper, une jeune femme arbore un t-shirt sur lequel se mêlent des dessins de divers les détritus qui polluent l’océan avec cette mention « Find the fish » (Trouvez le poisson), écrite au dos.
À Berlin (Allemagne), cinq personnes s’interrogent sur le futur à venir. Chacune d’elles tient un panneau sur lequel est dessiné un arbre, en proie aux variations climatiques à chaque saison, et qui finit littéralement calciné. « Et après ? », interrogent-ils. Des manifestants se tenaient debout avec une corde autour du cou sur des blocs de glace devant la porte de Brandebourg.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes partagent leur contribution au mouvement. C’est le cas d’alice_edwards91 à Cambridge (Angleterre) qui insiste sur le fait que le temps est compté.
« Notre maison coule et nous regardons ailleurs », regrette un groupe de jeunes filles rassemblées à Angers. « Préparez vos guibolles, y a bientôt plus de pétrole », avertissent-elles.
« La planète sèche pendant que nous, on trinque », dénoncent des manifestants au Mans.
Il n’y a « pas de planète B » avertit une fillette à Surabaya en Indonésie.
« Sauvez-nous » exhorte une jeune femme qui a écrit ce message au rouge à lèvres sur ses joues à Islamabad.
Il est « encore temps » de réagir, estime pour sa part une jeune femme qui garde espoir, à Stockholm (Suède).
« Winter is not coming » ont également promis des manifestants, lors de la manifestation à Rennes. Un message faisant référence à une citation de la célèbre série de HBO Game of Thrones.
Cette journée de mobilisation doit donner à New York le coup d’envoi de deux semaines d’actions, avec notamment samedi le premier sommet de la jeunesse sur le climat organisé par l'ONU. Outre Greta Thunberg, 500 jeunes sud-américains, européens, asiatiques et africains y sont attendus.
Et vendredi 27 septembre, pendant l'Assemblée générale de l'ONU, aura lieu une autre grève mondiale coordonnée. Le sommet spécial climat lundi à l'ONU doit réunir une centaine de chefs d’État et de gouvernement, dont Emmanuel Macron et Angela Merkel.
À quelques exceptions notables, comme le président américain Donald Trump ou son homologue brésilien Jair Bolsonaro, nombre de dirigeants internationaux souscrivent à l’idée d’une urgence climatique. Mais ils sont attendus sur les détails concrets de leurs plans climatiques.
Pour avoir une chance de stopper le réchauffement du globe à +1,5 °C (par rapport au XIXe siècle), il faudrait que le monde soit neutre en carbone en 2050, selon le dernier consensus de scientifiques mandatés par l'ONU.