24 Septembre 2019
La Suédoise Greta Thunberg, symbole internationale de la conscience climatique de la jeunesse, s'est heurtée lundi aux réalités de la diplomatie mondiale, son discours brut à la tribune de l'ONU n'ayant pas suscité l'impulsion recherchée chez les dirigeants réunis.
"Je ne devrais pas être là, je devrais être à l'école, de l'autre côté de l'océan", a lancé la lycéenne en année sabbatique, la voix tremblante de colère, en ouverture de ce sommet organisé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans le but de relancer le chancelant accord de Paris de 2015.
"Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses".
"Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison", a dit Greta Thunberg.
"Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis: nous ne vous pardonnerons jamais".
Très applaudie, la jeune fille a ensuite laissé sa place à une soixantaine de dirigeants censés annoncer de nouveaux engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
C'était du moins ce qu'avait promis Antonio Guterres.
En réalité, beaucoup se sont contentés de résumer les actions déjà engagées, dont on sait qu'elles sont insuffisantes, au lieu d'annonces comme la fin du charbon ou un calendrier accéléré pour passer à 100% d'électricité propre.
Certes, 66 Etats souscrivent désormais au principe d'une neutralité carbone d'ici 2050, a annoncé l'ONU.
Mais il s'agit surtout de petits pays et de pays en développement, et ces engagements restent en majorité des déclarations de principe.
"L'appel passionné de Greta pour le bon sens, pour l'écoute et pour agir sur la base de la science a été ignoré", dit Jennifer Morgan, de Greenpeace, à l'AFP.
"Hélas, la plupart des dirigeants des pays les plus émetteurs ont raté l'examen", estime Alden Meyer, de l'ONG Union of Concerned Scientists.
Depuis le Vatican, le pape François lui-même a déploré les engagements "très vagues" des Etats depuis quatre ans.
Ni le Brésil, qui contient une majorité de l'Amazonie, gigantesque puits de carbone naturel, ni les Etats-Unis, deuxième émetteur mondial, n'ont participé, si ce n'est une brève apparition de Donald Trump, venu s'asseoir une dizaine de minutes à la surprise générale.
Ni la Chine, ni l'Inde, champions de l'éolien et du solaire mais qui continuent de dévorer du charbon, n'ont pris de nouveaux engagements.
A l'ONU, l'appel de Greta Thunberg sur le climat rencontre peu d'écho
La Suédoise Greta Thunberg, symbole internationale de la conscience climatique de la jeunesse, s'est heurtée lundi aux réalités de la diplomatie mondiale, son discours brut à la tribune de l'O...