Me Éric Dupond-Moretti a estimé que le tribunal correctionnel de Paris s'était "payé Balkany", après la condamnation de son client à quatre ans de prison, ce vendredi. L'avocat a annoncé qu'il allait interjeter appel.
"On s’est payé Balkany aujourd’hui", a estimé son avocat Eric Dupond-Moretti, à l'issue de l'audience durant laquelle le maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a été condamné à quatre ans de prison ferme pour "fraude fiscale aggravée".
L'avocat a notamment dénoncé le mandat de dépôt qui envoie son client directement en prison. "C'est une humiliation totalement inutile, et pour nous insupportable", a-t-il estimé, "personne ne peut dire sérieusement que monsieur Balkany aurait tenté de prendre la fuite, il a été présent à tous les actes de la procédure". À l'énoncé du jugement, les policiers se sont avancés vers l'élu des Hauts-de-Seine. Celui-ci a embrassé son épouse, amaigrie, venue assister au délibéré.
Me Dupond-Moretti a annoncé qu'il allait interjeter appel. "Nous n'acceptons pas que l'on se soit payé Balkany, ce que nous attendons c'est qu'il soit jugé et c'est singulièrement différent", a-t-il ajouté. Avant de conclure : "Balkany a été jugé au pied du mur de l'exemple, et la justice rendue au pied du mur de l'exemple, c'est rarement une bonne justice".
"La fraude fiscale est un délit grave, très grave et lorsqu'elle est commise par un élu de la République, la gravité est parfaitement incontestable. Le tribunal y a donné une réponse qui m'apparaît tout à fait normale", a affirmé de son côté Xavier Normand-Bodard, l'avocat des parties civiles, à l'issue de l'audience.
Isabelle Balkany, épouse de Patrick et première adjointe à Levallois-Perret, a de son côté été condamnée à trois ans de prison ferme mais sans mandat de dépôt, le tribunal tenant compte de son état de santé au moment du procès. Elle n'y avait pas assisté, convalescente après une tentative de suicide début mai. Le couple a également été condamné à 10 années d'inéligibilité et dix ans d'interdiction de gérer une société.
Après ce premier jugement du volet "fraude fiscale", un autre jugement est attendu le 18 octobre prochain, dans le second volet de ce procès très médiatique, consacré cette fois aux délits de blanchiment et de corruption pour lesquels les époux Balkany sont également poursuivis. Un jugement qui s'annonce encore plus risqué pour Patrick Balkany, contre qui 7 ans de prison, l'incarcération immédiate et la confiscation de tous ses biens ont été requis.