Placée en redressement judiciaire la semaine dernière, la compagnie aérienne va suspendre son exploitation dans l'attente d'une décision du tribunal de commerce de Bobigny, mercredi. Force ouvrière appelle le gouvernement à agir.
Le calvaire continue pour XL Airways. Placée en redressement judiciaire la semaine dernière, la compagnie aérienne a annoncé, ce lundi, qu'elle interrompait ses vols à partir d'aujourd'hui, 15h. Une décision prise «dans l'attente d'une décision du tribunal de commerce de Bobigny, mercredi 2 octobre», déclare l'entreprise dans un communiqué.
«Force est de constater que les conditions actuelles du marché ne sont plus réunies pour assurer une exploitation pérenne de l'entreprise», se justifie la direction, qui regrette n'avoir pu «trouver l'investisseur capable d'accompagner la continuité et le développement de [son] business model». L'entreprise se dit victime d'une «concurrence impitoyable ne disposant pas de règles contraignantes du même ordre que les [siens]», «incroyablement déficitaires et soutenus depuis longtemps par leurs Etats».
XL Airways espère toutefois que ses déboires ainsi que ceux d'Aigle Azur susciteront une «mobilisation» de la part des acteurs français pour «répondre à une concurrence débridée dans un pavillon consolidé et résistant». «Le coeur lourd», la compagnie invite sa clientèle à «[prendre] toutes ses dispositions» pour faire face à cette situation.
Suite à cette annonce, la confédération Force Ouvrière a apporté «son plein soutien aux syndicats FO des personnes concernés». Dans un communiqué, elle «appelle le gouvernement à prendre toutes dispositions - y compris au besoin de prise de capital - afin de préserver dans l'immédiat les entreprises et les emplois». Pour le syndicat, la concurrence acharnée d'autres groupes n'ayant pas les mêmes contraintes réglementaires d'Aigle Azur et XL Airways légitime «d'autant plus» l'intervention du gouvernement dans ces dossiers.
Placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny lundi dernier, XL Airways avait jusqu'à samedi midi pour recueillir des offres de la part d'éventuels repreneurs. La compagnie a reçu des «marques d'intérêt», mais pas d'offre ferme qui lui permettrait de rebondir. Son PDG, Laurent Magnin, avait multiplié les appels du pied en direction d'Air France-KLM, mais sans succès : son patron, Benjamin Smith, lui avait adressé une fin de non recevoir, expliquant qu'il ne voyait «aucun bénéfice» pour son groupe dans une telle opération.
L'entreprise avait besoin d'environ 35 millions d'euros pour repartir sur de bonnes bases. Son président pointait du doigt la «concurrence internationale débridée» des compagnies à bas coût long courriers et du poids des taxes et charges sociales en France.