Depuis lundi 16 septembre, trois femmes ont été tuées à Saint-Ouen, Creutzwald et au Havre. Dans les trois affaires, le compagnon ou l’ex-compagnon de la victime est suspecté. Selon le décompte réalisé par des associations, il s’agit des 105e, 106e et 107e féminicides depuis le 1er janvier 2019.
Au début du mois de septembre, le gouvernement a affiché sa volonté d’endiguer les violences conjugales, au travers d’un Grenelle et d’une série de mesures. C’était l’occasion de sensibiliser et de mettre en lumière le terrible décompte effectué par les associations féministes du nombre de femmes tuées par leur compagnon ou ex-compagnon depuis le début de l’année.
En 2018, 121 femmes avaient été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint (sur 149 crimes conjugaux). Selon le décompte de la page Facebook Féminicides par compagnons ou ex, le décompte depuis le 1er janvier 2019 atteint déjà 107 victimes. Les trois dernières ont été ajoutées cette semaine.
Les circonstances de ces trois féminicides rendent d’autant plus insoutenable la persistance de ce fléau. Deux d’entre eux présentent une triste similitude : les victimes avaient signalé récemment avoir été menacées.
Johanna (27 ans) a été poignardée sur le parking d’un supermarché au Havre (Seine-Maritime), sous les yeux de ses trois jeunes enfants. Son ex-compagnon a été interpellé et reconnaît les faits. C’est le 105e féminicide de 2019.
Chafia (53 ans) a été retrouvée morte dans son appartement à Creutzwald (Moselle). Le 20 août, son mari avait été placé en garde à vue pour des violences à son encontre. Elle n’avait pas porté plainte, mais il avait tout de même été renvoyé devant un tribunal. Il est depuis activement recherché. C’est le 106e féminicide en 2019.
Peu après 16 h lundi 16 septembre, le corps d’Audrey (27 ans) a été retrouvé dans son appartement de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Elle a été tuée de 14 coups de couteau. Son ex-petit ami est recherché. Selon Le Parisien, il est connu de la police pour des faits de violence, sans que l’on sache pour l’instant si de tels faits à l’égard d’Audrey avaient été signalés. C’est le 107e féminicide en 2019.
Le 3 septembre dernier, le gouvernement avait organisé un Grenelle des violences conjugales, l’occasion pour les associations contre les violences faites aux femmes de faire des recommandations.
La journée avait également été marquée par une visite d’Emmanuel Macron au numéro d’urgence 3919 ; il avait été témoin en direct du refus d’un gendarme d’accompagner une femme en danger pour aller chercher des affaires chez elle.