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Décès de Raymond Poulidor : Le monde du vélo pleure «un grand monsieur»

L’annonce du décès de Raymond Poulidor émeut tout le peloton du cyclisme qui s’était attaché à la figure éternellement souriante du plus populaire de ses membres.
 
C'est la voix émue que le monde du cyclisme se souvient de Raymond Poulidor, décédé ce mercredi matin à l'âge de 83 ans. Une icône du vélo qui était restée très proche du milieu.
 
Richard Virenque : «On avait l'impression qu'il était éternel»
 
« Raymond représentait beaucoup pour le vélo et notamment le côté populaire du cyclisme et du Tour de France. C'était un rayon de soleil. Cela fait bizarre qu'il soit parti, car on avait l'impression qu'il était éternel. Il avait toujours le sourire, adorable avec tout le monde, il avait des qualités rares. Sur le Tour, on venait tous le voir, on le considérait comme quelqu'un de notre famille. Il a fait une belle carrière, puis le Tour l'a toujours gardé dans ses valises, il était présent chaque année. Il y avait sa place. Chaque fois qu'on discutait avec lui, il fourmillait d'anecdotes, il s'intéressait beaucoup à l'actualité du vélo, il aimait les coureurs qui avaient du panache. Beaucoup ne connaissaient pas sa carrière ou son palmarès, mais aimaient venir le voir, car c'était une figure du cyclisme français. Il va manquer à ce sport. »
 
Thomas Voeckler : «Toute la France le connaissait»
 
« Je suis assez ému. C'était vraiment le cycliste intergénérationnel. À chaque fois, il y avait toujours un grand-père pour dire à ses petits-enfants : Regarde, c'est Raymond Poulidor ! Toute la France le connaissait et pas seulement les amateurs de vélo. Je garde le souvenir de quelqu'un de profondément gentil et qui s'est toujours intéressé au vélo. Il n'a pas attendu que son petit-fils devienne à son tour un champion. Il aimait le cyclisme et les coureurs des autres époques. Il s'intéressait aux stratégies de course et ne jouait jamais les anciens combattants. Vraiment, c'était un grand monsieur. »
 
Lucien Aimar : «Chacun reconnaissait une petite partie de lui dans son destin»
 
« À l'époque, j'étais dans l'équipe d'Anquetil, donc on nous le présentait toujours comme l'homme à abattre, raconte le vainqueur du Tour de France 1966. Mais un soir, après un critérium, je me suis retrouvé en face de lui à table et j'ai dîné avec un homme différent de ce qu'on m'avait présenté, quelqu'un de très affable. J'ai ensuite œuvré à rapprocher Raymond et Jacques au fil du temps. Il avait un défaut : ça n'était pas le genre à aller faire la bringue ou boire des coups avec les autres coureurs. Lui, son truc, c'était les cartes ! Les gens l'adoraient, c'était fou le monde qu'il attirait et qui avait un truc à lui raconter sur sa carrière. Il était proche d'eux, il n'avait aucun souci à pousser la porte quand des inconnus l'invitaient pour manger un morceau. Je crois que chacun reconnaissait une petite partie de lui dans son destin, celui de ne pas arriver à remporter son but suprême. Ils projetaient la part d'eux qui n'arrivaient pas à accomplir leurs rêves ».
 
Romain Bardet : «Il était le trait d'union générationnel»
 
« C'est une triste nouvelle, c'était un personnage emblématique du cyclisme. On le voyait régulièrement sur les courses, il était adoré du public. Il était le trait d'union générationnel. Je retiendrai son sourire et sa présence dans des courses de clocher où il amenait le rêve du Tour de France dans les villages. Il était le représentant de ce cyclisme rural, d'un sport populaire et accessible. »
 
Guillaume Martin : «On m'encourageait encore en criant son nom»
 
« C'est un monument du cyclisme qui disparaît. Il fait partie du patrimoine culturel du vélo et du patrimoine des Français. Au bord des routes, sur n'importe quelle course, on entend toujours des Allez Poupou ! Cela m'a marqué quand j'ai commencé la compétition. Cela faisait quarante ans qu'il avait arrêté sa carrière et on m'encourageait encore en criant son nom. Et les encouragements venaient de toutes parts, de vieux, de jeunes. Raymond Poulidor était populaire et attachant. Moi, j'ai connu son histoire à travers celle de Jacques Anquetil car mon père, qui était cycliste, était un fan d'Anquetil. L'ascension du Puy-de-Dôme (NDLR : 1964), leurs passes d'armes… Ils se mettaient en valeur l'un l'autre. Il y a eu et il y aura d'autres champions français très populaires, mais un personnage de ce style-là, je ne suis pas sûr qu'on en connaisse un autre. »
 
Marc Madiot : «Un nom que j'ai toujours connu»
 
« On perd un papi et un papa… Je le voyais un peu comme ça. C'était toujours un plaisir de le croiser. Il avait toujours le sourire. Il était bienveillant, abordable, sympa, gentil. Il ne se forçait pas. Il était heureux. Une bonne personne. Avec toujours un mot pour savoir Comment va Thibaut (Pinot) ? Comment va Arnaud (Démare) ? Je lui parlais souvent de son petit-fils (Mathieu Van der Poel) parce que c'est un coureur que j'aime bien. Il me disait : Il faudrait qu'il vienne chez toi! » (rires) Poulidor, c'est un nom que j'ai toujours connu en fait. Toujours. J'ai 60 ans, ça fait 60 ans que je connais Poulidor. Donc c'est une page qui se tourne oui… Ça va faire un vide. Il va nous manquer. Sur le Tour de France, sur le Tour du Limousin, à l'Étoile de Bessèges… En fait, Raymond il était là toute l'année! Il va y avoir un trou. Poupou, c'est un nom qui sentait bon les années 60, 70. Une autre époque. Une période qui va bientôt ne plus faire partie que des souvenirs. Il n'y aura bientôt plus beaucoup de monde pour en témoigner. »
 
Bernard Thévenet : «Un Français moyen, dans le bon sens du terme»
 
« Raymond, je le pensais invincible, presque immortel. Il l'est d'une certaine manière grâce à son nom qui restera dans les mémoires. Les gens s'identifiaient à lui parce qu'il était comme eux : simple, modeste, courageux. Il faisait très bien son métier. Il était un Français moyen dans le bon sens du terme. Il avait du bon sens, c'est ce qui le caractérisait le plus. Il était aussi un immense champion. Pendant sa carrière, il était le Français le plus connu. J'ai disputé ma première course professionnelle le 20 janvier 1970 et Raymond était là. Il était un mythe pour un jeune coureur débutant comme moi. J'ai presque failli le pincer pour être sûr que c'était bien lui. Nous n'étions pas amis mais nous nous entendions très bien car nous venions du même milieu, avec le même caractère autour d'une même passion : le cyclisme. Nous étions rivaux car nous étions parmi les meilleurs Français mais nous avions un grand respect mutuel ».
 
Vincent Lavenu : «Il a marqué notre histoire»
 
« Ça nous touche, Raymond fait partie de la grande famille du vélo. Il a marqué notre histoire, c'est un grand personnage qui nous quitte, Poupou était très populaire. On savait qu'il était malade, mais ça nous fait beaucoup de peine. »
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