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Starmania, l'opéra-rock, est de retour «dans une nouvelle version» : Les annonces de Luc Plamondon

« Starmania » a quarante ans. Et pour fêter cet anniversaire, Luc Plamondon, qui a créé la comédie musicale avec le regretté Michel Berger, annonce au Parisien une sacrée nouvelle : « Nous remontons Starmania dans une nouvelle version. Elle sera sur scène dans un an à Paris. Elle n'a pas été jouée en France depuis 2001 et il y a une forte attente. Partout où je vais, des gens de toutes origines, de toutes classes, m'arrêtent et m'en parlent. »
 
Pour les plus jeunes, un bref rappel s'impose. « Starmania », c'est la plus célèbre comédie musicale et le premier opéra-rock francophones. Un feu d'artifice de tubes : « SOS d'un terrien en détresse », « La chanson de Ziggy », « Quand on arrive en ville », « Le blues du businessman », « Les uns contre les autres », « Le monde est stone »…
 
Mais « Starmania », ce sont aussi de formidables interprètes. La première version franco-québécoise a accompagné la révélation d'un génie nommé Daniel Balavoine, de la formidable Diane Dufresne, la consécration de France Gall… Par la suite, la comédie musicale a révélé Maurane et Isabelle Boulay, été chantée en anglais par Céline Dion, Peter Kingsbery, Cyndi Lauper, Tom Jones et Nina Hagen…
 
« Starmania » remontera sur scène dans un an, à partir du 6 octobre 2020 à la Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Les places sont mises en vente à partir de ce mardi. Une tournée des Zénith suivra dans la foulée. Les castings, forcément de très haut niveau compte tenu de la difficulté technique des chansons et du charisme nécessaire, viennent de commencer, sous les yeux parfois embués de Luc Plamondon, du metteur en scène Thomas Jolly, de Raphaël Hamburger, le fils de France Gall et Michel Berger, de Bruck Dawit, le dernier compagnon de France Gall, et du producteur Thierry Suc.
 
« C'est très émouvant d'être tous réunis pour respecter le souhait de France de remonter Starmania », explique ce dernier, qui a produit en 2016 « Résiste », la comédie musicale de France Gall en hommage à Michel Berger. En 2014, en pleine préparation de ce show, la chanteuse est venue voir Thierry Suc. « Elle m'a dit : J'ai un cadeau pour toi. Je vais te donner ce que j'ai refusé de donner depuis vingt ans : les droits de Michel Berger sur Starmania. » Après la disparition de France Gall le 7 janvier 2018, ses ayants droit et Luc Plamondon ont décidé de poursuivre l'aventure ensemble.
 
« Avec Fimalac (NDLR : le puissant groupe de Marc Ladret de Lacharrière), nous souhaitons emmener cette œuvre avant-gardiste où elle n'est jamais allée, confie Thierry Suc, à qui l'on doit récemment les shows XXL de Mylène Farmer. C'est pour cela que nous avons choisi Thomas Jolly, homme du théâtre public reconnu et fan absolu de Starmania, et le chorégraphe d'Anvers Sidi Larbi Cherkaoui, qui a travaillé entre autres avec Beyoncé et Jay-Z, Alanis Morissette… Ensemble, on va essayer de faire la version la plus ambitieuse jamais réalisée ».
 
« C'est une sacrée responsabilité », reconnaît Thomas Jolly. Ce jeune metteur en scène de théâtre et d'opéra âgé de 37 ans, remarqué pour son « Henry VI » de dix-huit heures (qui lui a valu un Molière en 2015) et son «Thyeste» dans la cour d'honneur d'Avignon en 2018, travaille depuis mai avec Luc Plamondon sur le livret. « C'est une œuvre brûlante d'actualité et incroyablement prophétique sur l'écologie, les attentats, la télévision envahie de télécrochets, le président en haut de sa tour, s'enthousiasme le metteur en scène. Le gourou marabout, qui avait disparu après la première mise en scène, va revenir. »
 
La septième version de « Starmania » réunira outre les principaux interprètes, des danseurs et des musiciens qui joueront live avec les arrangements initiaux de l'album qui était sorti en 1978. « On travaille sur le nouveau livret avec Luc depuis mai et sur les musiques avec Raphaël et Bruck, détaille Thomas Jolly. Contrairement à ce qu'on croit parfois, ce n'est pas un concert mais une vraie histoire, une dystopie uchronique, une utopie pessimiste et intemporelle. C'est la première mise en scène depuis l'an 2000. Il faut l'inscrire dans ce nouveau millénaire, dans le futur. »
 
C'est il y a tout juste 44 ans. En novembre 1975, Luc Plamondon reçoit un appel à Montréal. « Il est quatre heures du matin, le téléphone me réveille », raconte le parolier et producteur canadien aujourd'hui âgé de 77 ans. « Bonjour, je ne sais pas si vous me connaissez, lui dit la voix au bout du fil. Je m'appelle Michel Berger. Je voudrais faire un opéra-rock avec vous ». « A l'époque, rappelle Luc Plamondon, il n'y avait eu sous cette appellation que Tommy, l'opéra-rock des Who. Et on commençait tout juste en France à monter des comédies musicales. »
 
Luc Plamondon, qui connaît alors à peine le nom de Michel Berger malgré son travail avec Véronique Sanson, lui demande : « Pourquoi moi ? » « Il avait adoré le 2e album que j'avais fait avec Diane Dufresne, qui était très punk. Il m'a dit : Vous faites swinguer le français, vous écrivez en français américain »
 
La naissance de « Starmania », simple comme un coup de fil ? « Quelques semaines après l'appel de Michel, à l'occasion de concerts de Diane Dufresne à Paris, je suis allé le voir, poursuit Luc Plamondon. Il m'a joué au piano une très belle musique — c'était Le monde est stone —, mais elle ne faisait pas rock du tout. Je le lui ai dit. Comme il m'a dit que mon texte n'était pas fameux. Mais l'été suivant, à Saint-Tropez, m'est venu le refrain. Stone, le monde est stone… C'était au bord d'une piscine où j'étais entouré d'une bande de fumeurs. Michel a adoré. »
 
Devenus très proches — Luc Plamondon est le parrain de Raphaël, le fils de Michel Berger et France Gall —, les deux artistes ont collaboré sur les différentes versions de « Starmania » jusqu'à la disparition de Michel Berger en 1992. « Elle a révélé de nombreux artistes majeurs, mais les stars, ce sont les chansons », estime Luc Plamondon qui a ensuite écrit les textes de « Notre Dame de Paris ».
 
Remonter « Starmania », il en avait parlé avec France Gall. « La dernière fois que je l'ai vue, six mois avant sa mort, nous avions même commencé à parler de chanteurs et chanteuses potentiels. Elle voyait une brochette de vedettes. Il est toujours possible qu'une ou deux se glissent dans le casting, mais je ne suis pas certain que nous prenions cette voie. Lors des premières auditions, j'ai été très agréablement surpris que les jeunes chanteurs français arrivent à reprendre aussi bien des chansons aussi difficiles. Il y a vingt ans, ce n'était pas le cas. »
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