Agnès Cerighelli continue de faire des siennes sur Twitter. Ces derniers jours, l'élue d'opposition de Saint-Germain-en-Laye, que les utilisateurs du réseau social connaissent depuis de nombreux mois pour ses offensives répétées à l'encontre de la communauté LGBT, a une nouvelle fois provoqué une vague de réaction en s'en prenant cette fois… aux Musulmans.
Des tweets à caractère ouvertement islamophobe dont Samia Ghali (ex-PS), actuellement en campagne dans le cadre des élections municipales de Marseille (Bouches-du-Rhône) a d'abord fait les frais. « Notre-Dame de la Garde ne souhaite pas que Samia Ghali devienne Maire de la Cité provençale. La Sainte Madone prie instamment Samia de retourner vivre dans le pays de ses ancêtres, l'Algérie et d'y poursuivre ses activités politiques. Que son vœu soit entendu ! » avait-elle d'abord lancé en début de semaine. « Depuis plusieurs jours, je suis la cible de l'esprit gazeux de cette personne. Je n'ai aucun commentaire à faire car malheureusement, c'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal », avait d'abord répondu la sénatrice en citant Hannah Arendt avant de lancer : « Ne cherchez plus, on a trouvé la rédactrice en chef du Gorafi ».
En fin de semaine, c'est aux employés grévistes de la RATP et à la direction de l'entreprise que l'ancienne candidate à la mairie de Saint-Germain - elle n'avait obtenu qu'une seule voix, la sienne, face à Arnaud Péricard (DVD) en juin 2017 - a décidé de s'attaquer.
Dans des tweets effacés depuis « compte tenu des menaces et intimidations que j'ai subies toute la journée », précise-t-elle, Agnès Cerighelli écrivait notamment : « La RATP a supprimé en 2007 la clause de nationalité française pour tous ses agents. Responsables de la sécurité de millions d'usagers, les agents RATP sont en majorité arabo-musulmans. Le prosélytisme islamique s'est aggravé. À l'approche de Noël, la grève est systématique ».
La municipalité de Saint-Germain s'est également exprimée vendredi soir par la voix du maire Arnaud Péricard (DVD), disant condamner « fermement les propos honteux tenus aujourd'hui par Agnès Cerighelli, élue d'opposition […]. Il n'est plus acceptable qu'elle soit associée à notre ville connue pour son ouverture et sa bienveillance. Elle est à l'opposé des valeurs auxquelles nous croyons et pour lesquelles nous sommes engagés chaque jour ». L'élu qui évoque « une attaque est intolérable et outrancière », dit également avoir « décidé de saisir le procureur de la République de Versailles ».
Interpellées sur le réseau, les instances du parti En Marche dans les Yvelines, auquel Agnès Cerighelli revendique son appartenance, ont immédiatement apporté la précision : « Cette personne a été exclue il y a plus d'un an. Nous l'avons signalé à de très nombreuses reprises ».
En juin 2018, Agnès Cerighelli avait été convoquée au commissariat de Saint-Germain suite à des plaintes déposées par des associations anti-homophobie. À la sortie de son audition, elle avait dit avoir vécu « une expérience traumatisante », ce qui lui avait valu un clash sur Twitter avec la police nationale.
Régulièrement signalé par les utilisateurs, son compte sur le réseau n'a jamais été mis en sommeil. Et l'élue espère bien pouvoir le conserver encore, comme en témoigne son message posté vendredi soir, après que les tweets à l'encontre de la RATP ont été effacés.