Sylvie Ramond a notamment dénoncé le comportement du maire de Levallois, le qualifiant d'"inadapté compte tenu du calendrier judiciaire".
Elle a décidé de démissionner en plein conseil municipal : Sylvie Ramond, adjointe au maire de la municipalité de Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, a quitté son poste lundi, souhaitant que la ville tourne la page Balkany à quelques mois des municipales, selon des sources concordantes.
L'adjointe aux Affaires administratives a "pris la parole au début du conseil municipal pour dire que 'le comportement du maire [Patrick Balkany] et de la première adjointe [Isabelle Balkany] était inadapté compte tenu du calendrier judiciaire'", relate un participant au conseil municipal, sous couvert d'anonymat.
Mais alors que Sylvie Ramond s'apprêtait à annoncer sa démission de sa délégation et de la majorité municipale, Isabelle Balkany -qui menait les débats à la place de son mari toujours incarcéré et dont la troisième demande de remise en liberté a été rejetée lundi- "lui a coupé le micro en lui disant qu'elle n'avait pas à s'exprimer là-dessus", selon cette source.
Privée de micro, l'élue a quitté l'assemblée et publié un communiqué sur Twitter expliquant sa démission.
"C'est une décision personnelle", détaille l'élue de 54 ans. "Ça fait 35 ans que je travaille pour cette ville. J'ai été fidèle, loyale, mais là, ce n'est plus possible. On va dans le mur", a-t-elle ajouté, affirmant avoir déjà tenu ses propos à Isabelle Balkany "il y a trois semaines".
"Je veux plus de démocratie participative dans cette ville, les choses ont changé. (...) Il ne faut plus qu'ils [les Balkany] soient en première ligne, c'est dangereux pour elle comme pour lui", a-t-elle poursuivi.
"Je les aime, je fais ça pour les protéger", a ajouté Sylvie Ramond, entrée dans la majorité municipale en 1983 et qui siégeait sous l'étiquette du mouvement Agir ! depuis deux ans.
"C'est irrespirable à la mairie en ce moment. Les Levalloisiens sont inquiets, il faut préparer la succession", a-t-elle affirmé, tout en estimant que Patrick Balkany a un "très bon bilan" et qu'il ne doit "pas partir par la petite porte".
Mais "'on va mourir sur scène', 'Après nous le déluge', je suis pas d'accord avec ça", a-t-elle ajouté.
Elle entend désormais siéger dans l'opposition municipale en tant qu'"indépendante".
Selon elle, la plupart des élus du groupe majoritaire "s'interrogent" après les déboires judiciaires du couple Balkany. Incarcéré depuis trois mois après ses condamnations pour fraude fiscale et blanchiment, Patrick Balkany a annoncé son intention d'être tête de liste de la majorité municipale aux élections des 15 et 22 mars.
Il a fait appel de ses deux condamnations, et son procès en appel pour fraude fiscale débute mercredi à Paris.