Pas de vote du public. Exit « Destination Eurovision », l'émission des présélections des deux précédentes éditions sur France 2 ! Pour mettre toutes les chances de son côté, France Télévisions a choisi en interne, comme les Espagnols et les Anglais, l'artiste qui représentera la France à l'Eurovision 2020, lors de la grande finale à Rotterdam (Pays-Bas), le 16 mai prochain.
Une étape déterminante pour la délégation tricolore, qui a d'abord écouté des centaines de chansons d'auteurs et compositeurs français, mais aussi étrangers pour la première fois. Le titre trouvé, restait donc à dénicher un interprète en totale adéquation pour défendre au mieux les chances de la France. C'est fait !
Selon Le Parisien, Tom Leeb, le fils de l'humoriste Michel Leeb succédera à Bilal Hassani, classé 16e sur 26 à Tel Aviv (Israël), l'année dernière. Sa mission : se hisser dans le Top 5. Ce que même Amir (6e en 2016) n'avait pas réussi à faire. La dernière fois que la France a atteint cet objectif, c'était en 2002 avec Sandrine François (5e) et en 2001 avec Natasha St-Pier (4e). Contactée, la direction de France Télévisions n'a pas souhaité faire de commentaire.
Encore peu connu du grand public, Tom Leeb a plus d'une corde à sa guitare acoustique. En septembre, le musicien de 30 ans a sorti son premier album intitulé « Recollection », chez Roy Music. C'est lui qui signe et compose les treize chansons pop folk aux accents rock, qui racontent autant d'histoires d'amour cabossées. On y trouve notamment le sublime titre « Distance Is A Thing » et aussi « Are We Too Late », qui affiche 25 millions de vues sur YouTube depuis sa mise en ligne en décembre 2017.
Ces derniers mois, l'artiste a aussi fait la première partie du légendaire chanteur gallois Tom Jones, l'interprète du tube « Sex Bomb » et plus récemment celle de Sting. C'est la « révélation musicale » pour Damien Thévenot et « Télématin » sur France 2 qui lui ont consacré un long sujet cet automne.
La musique, Tom Leeb l'a en lui depuis tout petit, via les tubes jazz de Frank Sinatra et de Nat King Cole que son père écoutait à la maison. Tout comme sa sœur Fanny Leeb, qui avait séduit Garou et Jenifer sur la saison 2 de « The Voice », avec une réinterprétation de « Don't Stop the Music » de Rihanna, en 2013.
Mais pour cet autodidacte, tout a vraiment commencé à New York. C'est là qu'il a appris à chanter seul et joué de la guitare, qu'un ami lui prête, de 18 à 23 ans. Là encore qu'il a eu sa plus forte émotion en se produisant sur une scène ouverte pour la première fois devant 250 personnes. Ses inspirations ? Toutes anglo-saxonnes. L'Anglais Ben Howard, l'Australien Matt Corby ou encore les Américains Bon Iver et John Mayer.
De retour à Paris après plusieurs années de formation au chant, à la comédie et à la danse, Tom Leeb monte sur les planches dans « Madame Doubtfire », en 2003, interprété par son père Michel. Puis il se fait, lui aussi, un prénom en tant qu'acteur en débutant dans « Sous le soleil de Saint-Tropez » et « Sections de recherches » et surtout comme humoriste.
La même année, celui qui imitait ses professeurs pendant sa période internat en Suisse monte son premier spectacle « Kevin et Tom », en duo avec le comédien Kevin Levy. Les deux manient le comique par l'absurde, jouent les acrobates, miment, bruitent, badinent avec les quiproquos de la vie quotidienne et plaisantent de l'actualité. Avec succès.
Rapidement repérés, ils font la première partie de Gad Elmaleh à l'Olympia, lancent leur chaîne YouTube (17 000 abonnés). Et en 2019, Kevin et Tom passent du Petit au Grand Point-Virgule (Paris IVe). Même année, autre registre. Tom Leeb joue les charmeurs sur grand écran à l'affiche d'« Edmond », l'adaptation de la pièce d'Alexis Michalik. Faire le show, c'est déjà ce qui l'attirait pendant sa formation de tennisman, qu'il a failli devenir. A lui maintenant de marquer des points gagnants sur la scène de l'Eurovision.